Nouveau premier ministre : une réelle rupture de la démocratie ?

Nouveau premier ministre : une réelle rupture de la démocratie ?

Depuis le 21 septembre, Michel Barnier (LR) a été placé à Matignon à la place de Gabriel Attal, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Une nouvelle qui fâche de tous les côtés de l’échiquier politique. 

Ce 7 juillet, en fin de journée, les murs tremblent à l’Élysée. La majorité présidentielle doit s’avouer vaincu face à la coalition de gauche, le Nouveau Front Populaire, qui rafle près de 182 sièges contre 162 pour Ensemble, 143 pour le RN et seulement 68 pour le LR. Pendant trois mois, c’est une attente interminable qui attend le peuple français, qui se retrouve sans premier ministre. Les Jeux Olympiques permettront à Emmanuel Macron de faire une pause dans cette crise politique qui traverse le pays. Le dossier prend fin lorsque le président de la République choisit de nommer, dans la surprise, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac. Le serpentaire n’a pas perdu de temps et a dévoilé certains détails de son futur programme. C’est « cinq chantiers prioritaires » dans différents points importants : « Niveau de vie », « services publics », école et santé en tête, « sécurité », « immigration » et « fraternité ». Premier engagement concret : ramener le déficit à 5% du PIB en 2025, avec l’objectif de revenir sous les 3% en 2029, alors que le déficit devrait atteindre 6% cette année. Autre objectif, la revalorisation du SMIC de 2% « dès le 1er novembre », reprise du projet de loi agricole interrompu par la dissolution, « nouveau livre d’épargne dédié à l’industrie », report du scrutin provincial en Nouvelle-Calédonie, reprise du débat sur la fin de vie : le chef du gouvernement a balayé large dans cette figure imposée de la démocratie parlementaire.

Réactions à gauche et à droite

Pour le Nouveau Front Populaire, les piques de colère s’enchaînent. « L’élection a été volée aux Français » fustige Jean-Luc Mélenchon juste après avoir découvert les résultats. D’autres cadres de la coalition décrieront l’action d’Emmanuel Macron comme un « coup de force » et d’accuser le chef de l’État d’être dans un « déni démocratique ». Quant au Rassemblement National, le parti est resté silencieux et reste attentif aux prochaines décisions de l’ancien commissaire européen. Une motion de censure a été proposée par les députés du NFP, celle-ci a été largement rejetée. Il fallait 289 voix pour qu’elle soit votée, mais seulement 197 députés ont voté pour. Une tentative échouée qui n’inquiète pas le nouveau Premier ministre et laisse attendre un échange possible avec les députés de gauche. Un temps dans la course pour Matignon, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a adressé à Michel Barnier ses « vœux de succès au service de la France et dans l’intérêt des Français ».

Au-delà classe dirigeante, les réactions étaient plus mitigées. « Il est (Barnier) très apprécié des députés de droite sans que ce soit un irritant à gauche », s’est enthousiasmé une ministre démissionnaire de l’aile droite de la Macronie. « On doit savoir faire avec », a tempéré un dirigeant centriste.

 

Crédits photo : Pexels – David Henry

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