Les débuts des mondiaux se sont avérés plus compliqués que prévu pour l’équipe de France d’athlétisme à Doha puisque aucune médaille n’a été glanée. De plus, les conditions climatiques auxquelles les athlètes ont dû faire face, n’étaient pas adaptées et mettaient en danger l’intégrité physique des participants.
• La climatisation fonctionne à merveille pour les français :
Aligné sur la course phare de ces championnats, Jimmy Vicaut n’a pas vu la finale et s’est fait éliminer dès les demies finales du 100 mètres. Malgré que cette course ai perdu de sa superbe avec la fin de l’ère Usain Bolt une nouvelle génération voit le jour, en effet c’est l’américain Christian Coleman, âgé de 23 ans, qui s’impose sur la ligne droite en 9,76 secondes devant son inusable compatriote Justin Gatlin (37 ans). Avec ce chrono Coleman réalise la deuxième meilleure performance sur 100 mètres lors d’une finale des championnats du monde juste derrière les 9,58 secondes établies par le maître Bolt lors des mondiaux de Berlin en 2009.
Une des plus grosse déception coté tricolore est sûrement celle de Renaud Lavillenie, le Champion Olympique et multiple médaillé lors des mondiaux et championnats européens n’a malheureusement pas passé les qualifications en échouant à 5,60 mètres. En dépit de la contre performance de Renaud, son petit frère Valentin, a pu redonner le sourire au clan français en passant les qualifications. Petite séquence émotion lors du passage en zone mixte des perchistes français avec le cadet des frères Lavillenie qui a fondu en larme sachant qu’il n’allait pas disputer la finale en compagnie de son aîné.
Autre déception chez les français, Alexandra Tavernier, en qui on avait placé des espoirs de médaille. La française n’a pas réellement su renter dans son concours du marteau et s’arrête dès les qualifications.
Le 800 mètres était une course attendue aussi bien chez les femmes, avec la Championne d’Europe en titre, Rénelle Lamote, que chez les hommes avec Pierre-Ambroise Bosse, détenteur du titre mondial. Les deux coureurs de fond ont tout deux été éliminés lors des demie-finales du 800 mètres.
La série noire continue pour le clan français, le marcheur Yohann Diniz abandonne au bout du 16ème kilomètre sur le 50km marche. Exténué par une chaleur accablante, il a confié qu’il ne savait plus comment faire pour continuer tellement les conditions étaient difficiles et vraiment pas propices au spectacle.
Après que les plus grandes chances de médaille se soient envolées, tous les espoirs français reposaient sur une performance du décathlonien, champion du monde en titre et recordman du monde (au Décastar de Talence), Kévin Mayer. En tête après les 7 premières épreuves, la malédiction s’acharne sur le clan tricolore puisque Kévin est contraint à l’abandon lors de l’épreuve du saut à la perche. Sa jambe gauche défaillante lui empêche donc d’être sacré une seconde fois sur la discipline et par la même occasion de ramener la première médaille d’or à l’équipe de France.
• La France ne rentrera pas bredouille…
S’il y a une information à retenir de ces mondiaux d’athlétisme, à 10 mois seulement des Jeux Olympiques, c’est que la France a malgré tout remporté 2 médailles. La première, en argent, fut l’œuvre du lanceur de marteau, Quentin Bigot. Avec un jet mesuré à 78,19m il se place donc deuxième de ce concours. Pour la seconde médaille des bleus il aura fallu attendre que le hurdler français, Pascal Martinot-Lagarde, termine à la troisième place du 110m haies, décrochant le bronze. L’équipe de France d’athlétisme n’a pas vraiment rassuré à l’approche des prochains Jeux Olympiques de Tokyo et ces championnats du monde résonnent comme un fiasco.
• Un concours de la perche féminine mémorable !
Nous avons assisté à un concours de haute volée pour cette finale de la perche féminine. Un remake de la Guerre Froide, en effet un mano à mano entre l’américaine Morris et la russe Sidorova a animé la soirée. Après avoir réussi un sans faute tout au long du concours les deux perchistes sont arrivées à 4,95m, hauteur à laquelle Sandi Morris échoue après avoir pourtant passé toutes les barres au 1er essai. Contrairement à sa rivale, la Russe, Anzhelika Sidorova passe la barre du 1er coup. Elle réalise par la même occasion son record personnel et remporte son tout 1er titre mondial. Cette finale de la perche restera dans les annales puisque l’on a assisté à une situation peu commune, au moment de s’élancer pour son 3ème et dernier essai, la suédoise Angelica Bengtsson casse sa perche lors de sa prise d’impulsion, heureusement sans gravité. Dépourvu d’une perche de rechange, elle demande à la française Ninon Guillon-Romarin, déjà éliminée, de lui prêter la sienne. Quelques minutes après avoir repris ses esprits et sous les applaudissements du stade de Doha elle s’élance et passe la barre des 4,80m, battant par la même occasion son record de Suède.
• Celui de la longueur tout aussi surprenant
La course en longueur Homme attendait le sacre du jeune cubain de 21 ans, Juan Miguel Echevarria, favori avant le début du concours et vu comme le futur de sa discipline. Dès son premier essai le jamaïcain Gayle s’empare de la tête du concours avec un saut mesuré à 8,46m, ce qui lui permet de battre son record personnel. Echevarria a eu du mal dans cette finale puisque sa meilleure marque, à 8,34m, lui permettra seulement de grimper sur la 3ème marche du podium. Lors de son 4ème essai Gayle bat une seconde fois son record avec un saut à 8,69m et établi par la même occasion la meilleure performance mondiale de l’année, il conforte un peu plus sa médaille d’or. L’américain Jeff Henderson avec ses 8,39m se classe deuxième du concours derrière Gayle, tout nouveau Champion du Monde, et devant le cubain Echevarria.
• Un 100 mètres féminin sans grande surprise
De retour sur les pistes après la naissance de son enfant, la jamaïcaine Fraser-Price, était la grande favori avant le départ. Au terme d’une course totalement maîtrisée elle s’impose en 10,71s devant la britannique Dina Asher-Smith et l’ivoirienne Marie-Josée Ta Lou. En remportant son 4ème titre mondial sur la discipline elle devient l’athlète la plus titrée sur 100m dans les mondiaux d’athlétisme.
• Des conditions climatiques discutables et discutées
En ce début des mondiaux on retiendra les conditions épouvantables dans lesquelles les athlètes ont du concourir. En témoignent les deux courses longue distance de ces championnats du monde : le marathon et le 50km marche. La souffrance du français Yohann Diniz après son abandon illustre parfaitement les conditions extrêmes auxquelles les marcheurs et coureurs ont du faire face. Sous 32 degrés, avec un taux d’humidité avoisinant les 70 %, nombreux, trop nombreux ont été les abandons. En effet lors du marathon féminin sur les 68 engagées, 2 ont décidé de ne pas prendre le départ. La course enregistre un triste record…celui du plus grand nombre d’abandons lors de la course, 28 athlètes sont tombés sous la chaleur. Dans ces conditions difficiles c’est la Kényane Ruth Chepngetich qui passe en première la ligne d’arrivée au bout des 42km.
Léo Marchegay
Crédits photo : Photones
Naviguant entre Bordeaux et La Tranche sur Mer, pratique le bodyboard. Rédacteur pour le pôle sport, une préférence pour les sports de glisses et extrêmes.
Contact : marchegayleo@gmail.com