La Grande Barrière de Corail se situe au large du Queensland (Australie), et ces récifs constituent le plus grand récif corallien du monde, couvrant une superficie de 344 400 km². Inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO, elle subit aussi les conséquences du changement climatique. Un petit robot dénommé LarvalBot, développé par l’université du Queensland (Australie), pourrait peut-être y apporter une solution.
Victime du changement climatique
Le changement climatique peut engendrer deux effets sur les coraux. Dans certaines zones, ils ont tendance à blanchir à cause de l’augmentation des températures. Ce phénomène reste encore mystérieux : dans certains endroits les coraux perdent leur couleur, dans d’autres pas. Le changement climatique constitue déjà un problème de taille. L’autre souci, c’est l’utilisation des combustibles fossiles. En les utilisant, du dioxyde de carbone est expulsé dans l’air dont une partie est absorbée dans la mer. La présence de CO2 dans un liquide provoque une acidification du dit liquide, ce qui a pour conséquence de dissoudre le calcaire. Dans le cas des coraux, c’est très problématique puisque le squelette des coraux se compose d’aragonite, une forme de calcaire.
La Grande Barrière de Corail, un enjeu environnemental
Sur Terre, il existe deux écosystèmes très importants : la forêt amazonienne et les récifs coralliens. Ces derniers sont une grande source de biodiversité, où subsistent notamment des poissons. Beaucoup de pêche se fait autour des récifs, et s’ils disparaissent, les poissons aussi ; ce serait une grande perte pour l’humanité. Les barrières de corail forment une zone de protection pour les villes situées en bord de mer en cas de tsunami, l’effet de ces catastrophes naturelles est atténué par la barrière. De plus, le tourisme serait aussi très fortement impacté : la Grande Barrière de Corail, c’est plus de deux millions de curieux qui font le déplacement chaque année.
La mission du LarvalBot
Les coraux, pour prospérer, ont besoin de se fixer sur un substrat (support) dur. Au moment où ils vont pondre, le LarvalBot va récolter dans un filet leurs larves disséminées dans l’eau, les laisser grandir durant une ou deux semaines pour que les coraux viables puissent se développer. Par la suite, le mini robot aux grands pouvoirs va les amener dans des zones où il y a des substrats durs : les endroits où les coraux ont blanchis.
Cette technique permet en quelque sorte de ré-ensemencer les coraux. Ce collecteur d’œufs remplace les techniques antérieures où les plongeurs étaient chargés de faire le même travail, mais cela prenait plus de temps. Cet engin est une solution. L’enseignant-chercheur Thierry Corrège fait ainsi une comparaison avec les techniques d’agriculture d’antan qui étaient manuelles, aujourd’hui remplacées par les machines pour plus de simplicité. Le LarvalBot a été lancé en 2018, et le choix d’effectuer cette mission en novembre n’est pas anodin puisqu’il correspond à la période de reproduction du corail.
Cette technique pourrait fonctionner partout à partir du moment où il y a un substrat dur où les coraux peuvent être ensemencés puis se former.
Thierry Corrège rappelle que par cinq fois les coraux ont disparu dans l’Histoire. Si cela se reproduisait, sans vouloir être alarmiste, ils ne repousseraient pas avant que l’humanité ait disparu de la surface de la Terre.
Jade Bihan
Crédits photo : NASA, MIRS, 2000 / Queensland University of Technology (QUT) Media