L’académie des César du cinéma, présidé par Tahar Rahim, organisait sa 48e cérémonie à l’Olympia à Paris ce 24 février dernier. Depuis 1976, des centaines d’acteurs et réalisateurs sont montés sur scène pour soulever leur trophée. Comme chaque année, des invités exceptionnels et des discours donnant la larme à l’œil figurent pour rendre cette soirée magique. Mais, comme tous les ans, les César tentent en vain de masquer certains nœuds qui nuisent à leur image. Rediffusé sur Canal +, nous allons décrypter ce qu’il ne fallait « vraiment » pas rater.
Une nouvelle fois, nous avons pu assister, depuis notre canapé pour la plupart, à une soirée d’exception récompensant le cinéma français. Avec comme maîtres et maîtresses de cérémonie Léa Drucker, Jamel Debbouze, Audrey Lamy, Leila Bekhti, Ahmed Sylla et bien d’autres, la cérémonie était promise à ne faire aucun dérapage. Des innovations ont également vu le jour : mise en place de décors, invitation du public sur scène pour lancer la cérémonie. Une nouvelle règle avait également été adopté en janvier 2023 : « Les personnes accusées pour des faits de violence ne seront pas mis en lumière » annonçait l’Académie. C’est avec surprise que l’on a pu assister à un sketch élégant entre Jamel Debbouze et Monica Bellucci. Mais, la plus grande surprise fut de voir apparaitre Brad Pitt sur la scène de l’Olympia pour récompenser le César d’honneur à David Fincher, son « partner in crime ».
Lauréats de l’année
Les catégories de nomination aux César sont nombreuses. Les plus importantes sont la catégorie du « Meilleur acteur », de la « Meilleure actrice », du « Meilleur film », de la « Meilleure réalisation », du « Meilleur espoir masculin » et du « Meilleur espoir féminin ». 18 autres catégories récompensent des nommés. La récompense de Virginie Efira dans la catégorie de la « Meilleure actrice » fut un moment fort de la cérémonie. Son discours de remerciement à toutes les femmes du cinéma a été acclamé par les spectateurs. Concernant les films, « La nuit du 12 » réalisé par Dominik Moll a remporté le César du « Meilleur film ». Enfin, avec près de 2,5 millions d’entrée au cinéma, « Simone, Le voyage d’un siècle » a reçu le César du « Meilleur décor ».
Les César et la question de parité
L’Académie des César souhaite éviter toute polémique, le scandale Polanski étant leur pire souvenir. Néanmoins, il est important de rappeler que cette instance est composée de 56% d’hommes (contre 60% en 2020) et que, depuis 1976, les femmes sont quatre fois moins représentées que les hommes. Cette année, on compte seulement 26% de nominations féminines et aucune femme n’était nommée pour la « Meilleure réalisation ». Alice Diop est la seule femme noire récompensée cette année et elle s’affirme sur un ton humoristique : « Vous n’allez quand même pas couper une femme noire en plein discours ».
Finalement, la meilleure inclusivité s’est faite dans les choix des maîtres et maîtresses de cérémonie : quatre femmes et cinq hommes dont deux personnes de couleur noire et deux personnes métisses. Jamel Debbouze relève d’ailleurs ce manque de parité dans les nominations : « Vous devriez en mettre un peu dans les nommés sinon ça va se voir… ».
Canal + : la faute de trop ?
Durant le speech d’Ahmed Sylla et Léa Drucker, une militante écologiste pacifiste est apparue sur la scène et donc face à la caméra. Mais, nous n’avons pas pu voir sa revendication puisque Canal+ a crypté la chaîne le temps de l’escorter dehors. Cela reste sans surprise lorsqu’on sait que le président de la chaîne est Vincent Bolloré, accusé d’atteinte à l’environnement par Greenpeace. Le monde du cinéma ne supporte pas la décision de la chaîne. Cyril Dion, suivi de plusieurs acteurs et réalisateurs, a signé une tribune dénonçant la censure de la chaîne. Ainsi, l’Académie des César est accusée de masquer toute polémique qui puisse nuire à la bonne tenue de la cérémonie.
Crédits photo : Canal+