Réduire cette grande dame qu’à une simple espionne de l’armée française qui charmait des généraux allemands pendant la seconde guerre mondiale serait peu intéressant. En effet, elle incarne la puissance et le courage d’une femme de couleur dans une période de l’histoire où les discriminations pour une couleur de peau ou une religion étaient très présentes dans le quotidien. Et c’est pour ses actions que le Président Emmanuel Macron a annoncé que la dépouille de Joséphine ferait son entrée au Panthéon le 30 novembre.
Une artiste mais aussi résistante
Étant une femme de couleur à une époque où l’Europe était encore bercé par la hiérarchie raciale, Joséphine apporte de l’exotisme et du peps au sein de la capitale française. Si au début ses premiers pas à Paris sont difficiles, elle s’impose par son chant et ses danses (notamment la danse jazz qu’elle importe des Etats-Unis) mais également par son jeu de faciès qu’elle détourne en dérision oscillant entre stupidité, sincérité et sérieux . Et c’est pendant la seconde guerre mondiale, qu’elle va jouer un rôle important. C’est avec en quelque sorte un plan en deux étapes qu’elle résiste contre l’occupation allemande. La première étape était qu’elle charmait des soldats et généraux allemands pour leur soutirer des informations sur les plans nazis. Et la deuxième étape était qu’elle codait ces informations dans ses partitions pour les transmettre aux généraux français. C’est grâce à ses actions durant la guerre qu’elle obtiendra La Croix de guerre et le Médaille de la Résistance.
Un stéréotype devenu un beau principe
Il est intéressant de voir à quel point, Joséphine Baker a su mettre à son avantage plusieurs stéréotypes de sa culture. On peut donner comme exemple le fait qu’étant une femme noire, le stéréotype qu’elle entendait le plus c’est qu’elle était un singe qui mangeait des bananes. Alors, lors d’une de ses représentations au cabaret de Paris, une ceinture faite qu’avec des bananes à été confectionnée pour elle, mettant en avant ce cliché et montré que malgré toutes ces insultes envers sa couleur, Joséphine restait fière de sa culture, de sa couleur et n’à jamais renié ses origines afro-américaines. Elle n’est donc pas qu’une icône pour les femmes en général mais aussi un modèle pour les femmes de couleurs en leur montrant que les femmes noires aussi sont des femmes fortes. Son combat pour la femme se marquera également sur le fait qu’elle milite sur le non-modèle de la femme au foyer qui se soumet à son mari.
Une adoption qui inspire les autres
Un autre acte remarquable qui créer l’identité de notre dame reste l’adoptions de douze enfants de nationalités différente ( Akio, Coréen ; Janot, Japonais ; Jari, Finlandais ; Luis, Colombien ; Marianne et * Brahim d’Afrique du Nord, Moïse, Français et d’origine Juive ; Jeanclaude et Noël Français, Koffi de Côte d’Ivoire, Mara, Vénézuélien et Stellina Marocaine) . Celle-ci ne pouvant pas avoir d’enfants, s’engagea d’adopter plusieurs enfants dans son domaine pour leur permettre une meilleure vie. Elle dédia alors tous ses gains de chansons, de concerts et de films à ses enfants. Elle fut également épaulée économiquement par Brigitte Bardot et la princesse Grace de Monaco. On peut penser que cet acte a pu inspirer d’autres couples modernes comme par exemple Angelina Jolie et Brad Pitt, eux parents de 6 enfants dont 3 adoptés.
Son entrée au panthéon le 30 novembre prochain marquera un tournant dans l’histoire féministe. Elle sera la sixième femmes de l’histoire après Sophie Berthelot, Marie Curie, Germaine Tillion, Simone Veil et Geneviève de Gaulle-Anthonioz a avoir honneur d’entrer au sein du panthéon. Ainsi ce monument réservé aux « Grands Hommes » se verrait peut être refaire une façade pour être renommé « Aux Grands Hommes et Aux Grandes Femmes la patrie reconnaissante ».
Crédits : Sophielit / Rue des archives (AGIP)
Étudiante en L3 LC japonais. Je suis de nature curieuse et m’intéresse à beaucoup de choses. Notamment à l’actualité asiatique et pop culture !