Le 2 décembre 2023, en marge de la rencontre de ligue 1 entre Nantes et Nice, un supporter a été tué dans une rixe alors qu’il se rendait au stade, un événement tragique qui survient quasiment un mois après le caillassage du bus lyonnais qui avait provoqué la blessure au visage de l’entraîneur Fabio Grosso.
Dans un contexte où la violence a atteint son paroxysme, l’État a pris la lourde décision d’interdire les déplacements de supporters extérieurs dans les stades de football en France.
Une décision forte pour créer un “électrochoc”
Pour faire face à cette insécurité qui entrave le bon déroulé des événements sportifs en particulier dans le football, le gouvernement a décidé de taper du poing sur la table afin de “créer un électrochoc” a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Cette décision ne s’est pas fait attendre, puisque 5 des matchs de la 15ème journée de ligue 1 et trois matchs du 8ème tour de coupe de France ont été concernés par ces mesures. Ceux-là présentaient selon le ministre un “risque réel et sérieux d’affrontements entre supporters”.
Alors que cette décision a déjà fait effet sur certains matchs, le gouvernement ne s’interdit pas d’élargir et de faire perdurer les mesures d’interdictions afin de rendre ces décisions plus efficaces et d’ainsi réduire le nombre d’incidents qui se produisent aux alentours des stades comme l’on fait l’Angleterre auparavant.
Une mesure qui fait grincer des dents
Pour les amoureux du ballon rond, la pilule a du mal à passer. Ces interdictions sont, selon eux, démesurées et disproportionnées. En effet, en décidant d’interdire les fans de foot d’aller suivre leur équipe à l’extérieur, le gouvernement porte atteinte aux droits fondamentaux des individus, la liberté de mouvement et la liberté d’expression.
Les interdictions de déplacement ont également des répercussions économiques et sociales. Les supporters passionnés sont privés de l’expérience de soutenir leur équipe lors de matchs à l’extérieur, tandis que les clubs voient une diminution de leur base de fans itinérants. En outre, cela peut créer un climat de méfiance entre les supporters et les autorités, contribuant à une atmosphère de tension.
Quelles solutions pour l’avenir ?
Alors que les Jeux Olympiques 2024 approchent, des alternatives doivent être trouvées pour assurer sécurité et ambiance aux abords et à l’intérieur du stade. La mise en place de dispositifs de surveillance, l‘amélioration des mesures de sécurité dans les stades, et le renforcement des sanctions individuelles en cas de comportement violent sont autant de pistes qui pourraient permettre de minimiser la nécessité des interdictions de déplacements massifs.
Les interdictions de déplacement des supporters soulèvent des questions complexes liées à la sécurité, à la liberté individuelle et à la responsabilité collective. Trouver un équilibre entre ces préoccupations concurrentes est un défi constant pour les autorités sportives, les forces de l’ordre et les supporters eux-mêmes.
L‘avenir de ces mesures dépendra probablement de la capacité à élaborer des stratégies innovantes qui garantissent la sécurité sans compromettre les droits fondamentaux des amateurs de sport.
Habib Daabour
Crédits photo : Franck KOBI
Étudiant en double licence information communication / allemand, Mes passions dans la vie : la musique, (surtout le jazz) le sport, et la géopolitique. Mon but est de vous donner un maximum d’informations à travers mes podcasts et mes articles. Alors, qu’attendez vous pour me lire ?