Guerre en Ukraine, pas de résolutions sous les tensions

Guerre en Ukraine, pas de résolutions sous les tensions

Si 2022 était signe d’affrontement et de guerre entre l’Ukraine et la Russie, 2023 ne s’annonce pas sous signe de paix non plus. En ce début d’année, la guerre sévit toujours sur le territoire ukrainien, opposant le Kremlin à Kiev. Retour sur l’évolution du conflit depuis début janvier.

 

La guerre en fête

La guerre est, aujourd’hui encore, au cœur même de la construction de ces deux pays, et ce malgré les fêtes de fin d’année. Du côté russe, à Moscou, s’illustre une grande étoile rouge où brille un grand Z en son centre pour célébrer les fêtes. La lettre Z qui s’affiche un peu partout dans la capitale est devenue le symbole de soutien aux forces russes en Ukraine. Le pays a annoncé dès mi-décembre qu’une trêve de fin d’année n’était pas “à l’ordre du jour”. Du côté ukrainien, c’est une toute autre mentalité qui se reflète à travers les décorations de Noël. À Kiev, le sapin artificiel surnommé l’arbre de Noël de l’invincibilité est décoré de multiples colombes, symbole de la paix

Malgré tout, quelques guirlandes lumineuses ne suffisent pas à arrêter le conflit. Les deux premiers jours de 2023, plus de 80 drones iraniens ont été abattus au-dessus du territoire ukrainien. D’après le président Volodymyr Zelensky, “ce nombre pourrait augmenter dans un proche avenir”. Effectivement, le président ukrainien aurait des informations “selon lesquelles la Russie prévoit une campagne prolongée d’attaque avec des Shaheds”, qui est le nom donné aux drones fournis par l’Iran à la Russie. D’après Volodymyr Zelensky, l’objectif russe serait d’épuiser le peuple ukrainien, ainsi que leur défense aérienne et leur secteur énergétique. Cependant, le représentant de l’Ukraine reste positif. “Chaque drone abattu, chaque missile abattu, chaque jour avec de l’électricité pour notre peuple et des pannes de courant minimales sont des victoires”, annonce-t-il. Et cela est sans compter les victoires militaires qui débutent dès le premier du mois de janvier.

© Instagram : @zelensky_official

 

Makiïvka, ville preuve du mensonge russe

À Makiïvka, ce ne sont pas les feux d’artifices qui résonnent dans les rues le soir du Nouvel An mais les bombardements sur l’école de la ville. Dans cette ville sous occupation russe depuis 2014, plusieurs centaines de soldats soviétiques s’abritent au cœur même de l’école depuis plusieurs mois. 

Au milieu de la nuit du 31 décembre 2022, l’Ukraine envoie plusieurs missiles en direction de Makiïvka et les répercussions sont inédites. L’école est complètement détruite. C’est la première fois depuis le début du conflit que le Kremlin annonce une perte de soldats russes si importante. 63 soldats. Du côté ukrainien, une perte humaine bien plus lourde est estimée. Ce n’est pas moins de 400 soldats que l’armée ukrainienne estime avoir tuée. La différence est énorme, mais aucun rapport exact n’a été annoncé. Alors, est-ce l’égo de Vladimir Poutine qui a été touché et qui explique ce faux quota peu élevé, ou bien l’optimisme de Volodymyr Zelensky, qui rajouterait quelques centaines de décès afin de motiver ses troupes ? Si l’on en croit le groupe féministe russe Pussy Riots, le président soviétique est l’homme idéal pour porter le chapeau. 

Depuis le début de la guerre, Vladimir Poutine prétend vouloir sauver les terres russes occupées par le peuple ukrainien. Il déclare se battre contre les nazis, et minimise les attaques ukrainiennes mortelles, qui n’apparaissent que comme de simples faits divers aux informations. Vladimir Poutine ne parle même pas de guerre mais d’opération militaire spéciale. Une fois encore, le dictateur russe minimise les actions qu’il dirige en Ukraine, et la censure qu’il impose à son peuple l’éloigne pas à pas de l’Occident et des pays membres du G7, qui soutiennent sans se cacher l’Ukraine.

 

La guerre sous influence internationale

Ce n’est pas un secret, l’Occident soutient fortement l’Ukraine, l’aidant militairement et financièrement. Si aucun autre pays ne s’est aventuré à envoyer son armée, les armes, au contraire, sont envoyées sans modération. Les États-Unis sont élus meilleurs investisseurs 2022. Jouant le rôle du Père Noël, le 23 décembre, la chambre des représentants américaine affirme que le pays va envoyer une aide de 45 milliards de dollars à Kiev. Une somme colossale envoyée comme aide d’urgence à l’Ukraine, accompagnée d’armes de guerre, comme le système de lance-missile HIMARS, qui a notamment été à l’origine du bombardement de Makiïvka. 

Cependant, l’Union Européenne ne reste pas sur le banc de touche. En plus de meetings réguliers avec Volodymyr Zelensky, un sommet est planifié le 3 février prochain à Kiev entre l’Ukraine et l’Union Européenne, afin de parler du soutien financier et militaire européen de 2023. Le président Ukrainien, toujours très optimiste, croit “qu’à ce sommets, [ils] pourront esquisser les nouvelles étapes clés pour cette année pour [leur] résilience commune, pour [leur] victoire commune”. Plus qu’une victoire nationale, la victoire ukrainienne serait une véritable victoire occidentale. En décembre 2022, le Parlement européen a adopté le lancement d’un nouveau programme d’aide financière de 18 milliards d’euros. Montant dont Zelensky a réclamé une première part ce mois-ci.

Du côté russe, Vladimir Poutine peut compter sur l’Iran comme partenaire privilégié. Les alliés de la Russie, principalement dirigés par des dictateurs, sont tout de même assez nombreux. La Syrie, la Corée du Nord, Cuba, le Vénézuela, ou encore le Nicaragua s’alignent sur les décisions du président soviétique. 

© BFMTV

Cependant, certains pays préfèrent prendre leurs distances, comme le Kazakhstan ou encore l’Inde. Mais tous les yeux sont rivés sur un pays, au cœur de la tourmente économique, et qui pourtant reste neutre : la Chine. Ennemie de la puissance américaine, la Chine ne profite cependant pas de l’occasion pour affiner ses liens avec la Russie. Du moins, jusqu’à il y a quelques jours. Fin décembre, Vladimir Poutine a appelé au renforcement des forces militaires russes et chinoises. Appel auquel XI Jinping, président chinois, a répondu favorablement. Si aucun financement ni aides militaires n’ont été envoyés pour le moment, la puissance chinoise continue de faire frissonner l’Ukraine. 

 

Pour le moment, la guerre Russo-ukrainienne semble avancer en 2023 comme une suite de 2022. Si quelques événements notables sont à marquer, comme l’attaque de Makiïvka ou encore le positionnement chinois, le chemin vers la fin du conflit et la paix n’est pas encore tracé. 

 

Crédits image de couverture : © Instagram @zelensky_official

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