Grèves historiques

Grèves historiques

Jeudi 13 janvier, des milliers d’enseignants, parents d’élèves et animateurs périscolaires sont descendus dans les rues pour dénoncer les protocoles sanitaires mis en place dans le primaire et secondaire. Récit.

Ras le bol !

Jeudi dernier, Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, lance un appel national sur les réseaux sociaux pour dénoncer « la valse des protocoles sanitaires ». Le mouvement de grève s’empare de tout le territoire français. Un ras-le-bol général se fait ressentir…77 500 manifestants. « On demande un protocole sanitaire qui ne change pas tous les jours » déclare une enseignante bordelaise pour LCI.

Depuis l’arrivée du variant Omicron, le gouvernement a mis en place des protocoles drastiques et complexes. Trois autotests à J+0, J+2, J+4, une attestation sur l’honneur à fournir de la part des parents, un isolement partiel etc… Les mesures sont telles que les parents ne s’y retrouvent plus, et s’épuisent. Les personnels de pharmacie demandent, également, un allègement des procédures.

« On ne manifeste pas contre un virus mais contre la politique mise en place. […] Les enseignants ne sont pas écoutés. On a besoin de moyens, de remplaçants, d’annonces claires, anticipées et d’avoir un délai pour les mettre en place dans les établissements. » Marie-Laure Crutchet, secrétaire départemental de l’UNSA éducation 64 pour France 3.

Ce jeudi 13 janvier, 75% des enseignants du premier degré ont été grévistes. Plus de la moitié des écoles en France ont gardé leurs portes closes. Les demandes sont simples : obtenir les conditions d’une école sécurisée sous Omicron et respecter le travail des enseignants qui est d’enseigner. Conscient de l’épuisement et de l’exaspération de toute la communauté éducative, le Premier ministre, Jean Castex, promet de prendre des décisions.

Blanquer, mojito ou margarita ?

Selon Mediapart, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, a divulgué les nouveaux protocoles sanitaires à mettre en place dans les écoles depuis sa maison de vacances à Ibiza. Le contexte de ces annonces n’a fait qu’attiser la colère des enseignants. Le SNES-FSU, syndicat national des enseignements du second degré, souligne le « mépris pour l’ensemble de la communauté éducative ».

Objectif : maintenir la pression. Jeudi 20 janvier, le nouvel appel à la grève des syndicats est retentissant. Le taux de grévistes avant 12h serait inférieur à 2%, tous niveaux confondus (actu.fr). Un chiffre en large baisse par rapport au premier mouvement. Les syndicats souhaitent revenir massivement le jeudi 27 janvier dans les rues pour clamer leurs requêtes auprès du gouvernement.

Emmanuel Macron, président de la République, tente de temporiser les événements. « Nos enfants et nos adolescents sont la chose la plus importante et donc on doit continuer de veiller sur eux avec le plus de bon sens et de précaution possible » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, pris dans sa tourmente ibizienne poursuit pour BFMTV : « On est dans une logique d’adaptation et de pragmatisme permanent. Moi, je suis à la recherche d’unité, de fraternité, de paix sociale, d’une volonté d’unité de la Nation autour de son école »

Ces mouvements de grève rentrent dans l’histoire de la France. Les taux records révèlent l’incompréhension et la fatigue d’une partie de la population. La pandémie de covid-19 n’a pas fini de faire des ravages…

 

© Ministère de la Jeunesse et des Sports

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Camille Juanicotena

Étudiante en M1 Nouvelles Pratiques Journalistiques à Lyon 2, mon but est de devenir journaliste. J'écris sur tout ce qui m'intéresse de la politique à la télé. Tout sujet est bon à traiter.