Geoffrey Quarin, jeune rappeur originaire de Valence d’Agen a sorti son premier album Demain les rêves le 25 septembre, jour de ses 23 ans. Avec lui, nous sommes revenus sur cet album, fruit d’un an de travail, et sur ses projets à venir.
Des débuts tardifs
Même s’il n’y a pas de musicien dans sa famille, Geoffrey Quarin a été bercé au Francis Cabrel et au Manu Chao. À l’âge de 14 ans, il reçoit sa première guitare en cadeau. Après l’avoir laissée de côté quelques temps, il va tomber amoureux de cet instrument, et c’est là que commence sa passion pour la musique. Rédigeant des poèmes et d’autres genres de textes, il décide un jour de combiner sa passion pour l’écriture avec la musique en créant sa première chanson : « Je me suis dit, si tout le monde peut le faire j’en suis aussi capable. Et quand je vois où j’en suis aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir commencé plus tôt ». Aujourd’hui, la musique fait partie de son quotidien. Surveillant en collège à Moissac, il se voue à sa passion le soir. Titulaire d’un bac STI2D et d’un BTS système numérique, Geoffrey se sert de tout ce qu’il a appris en informatique pour réaliser le mixage et le mastering.
« Mon album, c’est tout moi »
Lomepal, Nekfeu, 47ter mais surtout Bigflo et Oli inspirent le jeune rappeur. « Bigflo et Oli je les écoute depuis le premier EP. Les gens me disaient « c’est parce que c’est des toulousains que tu les écoutes » et aujourd’hui je suis fier d’avoir cru en eux. J’aime leur simplicité, leur humilité et leur envie de réussite. Je me reconnais énormément en eux », nous confie Geoffrey. Son inspiration justement, il la puise dans sa vie quotidienne, son vécu et aussi dans le monde qui l’entoure. Ainsi les relations amicales, amoureuses ou familiales, la jeunesse et l’avenir sont des thèmes récurrents dans ses textes. Demain les rêves est un album très personnel, où Geoffrey se confie sur lui-même : « Je veux que les gens puissent me connaître en écoutant mon album ». Avec son accent du sud, dont il est très fier, l’Agenais nous touche avec ses mots. Contre la violence et le conflit dans une société où « être méchant est à la mode », il ambitionne d’ « impacter les mentalités dès le plus jeune âge » : « J’essaye d’être un influenceur à basse échelle ». Travaillant avec des adolescents, il est très important pour lui de faire passer des messages à travers ses textes. À la jeune génération bien sûr, mais aussi aux personnes plus âgées : « J’écris pour tout le monde. Si dans tous mes sons il peut y avoir même qu’une phrase qui a marqué une seule personne je serais content, car ça aura changé une mentalité ». De chansons mélancoliques à des sons pour s’ambiancer, la tracklist est longue et chacun peut y trouver son compte.
Du fait maison
Le rappeur de 23 ans, qui dit s’être réfugié dans la musique, a réalisé son album entièrement seul. De l’écriture à la vente de l’album, en passant par l’enregistrement, le mixage et la gravure du CD, Geoffrey a consacré énormément de temps à son premier projet. Il a tenu à gérer le musical mais aussi le lien avec les gens qui le soutiennent, notamment via Instagram. Il souhaite réunir le plus de gens possible autour de sa musique pour « faire comprendre qu’il est important de s’aimer ». Aujourd’hui, il a rencontré un monteur photo et vidéo (qui lui a fait la pochette de son album) et un beatmaker qui travailleront avec lui sur ses futurs projets. Il est aussi épaulé par son ami d’enfance, à qui il fait écouter tous ses morceaux pour avoir son avis sur les paroles : « c’est celui qui me connaît le mieux au monde » et sa meilleure amie qui lui donne un regard plus lyrique et un retour sur la mélodie. L’artiste est également soutenu par ses parents, réticents de la voir se lancer dans la musique au début, mais très fiers aujourd’hui.
Première marche vers le succès ?
D’abord avec l’intention d’entretenir sa chaîne Youtube, Geoffrey Quarin s’est lancé le défi de sortir un album en version physique. Pari réussi puisqu’il a vendu tellement d’albums qu’il a dû recommander d’autres CD : « Je ne m’attendais pas à ce que ça prenne autant d’ampleur, à en vendre autant et à recevoir des messages d’autant de monde ». À Bordeaux, en Bretagne et à Paris, Demain les rêves, disponible pour 10€, a voyagé à travers la France. Ce retour inattendu le touche beaucoup. Il s’amuse de recevoir des messages de personnes qui le connaissaient avant sans lui prêter attention : « j’en ai toujours été capable c’est juste que je ne l’ai pas montré ». Après avoir fait Les déferlantes à Argelès et des concerts dans des soirées privées, Geoffrey Quarin a réalisé un véritable spectacle pour présenter son album à Dunes. Il espère ne pas s’arrêter là et rêve un jour de remplir le zénith de Toulouse comme son duo de rappeurs préférés l’a fait. Évidemment, les rencontrer et rapper à leurs côtés reste ses objectifs principaux : « Quand j’aurai fait mon feat avec Bigflo et Oli je pourrai mourir tranquille ».
Dans un futur proche, Geoffrey Quarin va sortir le freestyle d’Instagram n°2 et un morceau clippé. En attendant son deuxième album qui sortira en 2020 et qui contiendra des featuring (dont un qui est assez connu), Demain les rêves reste à écouter sans modération.
Margaux Bongrand
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