Formule 1 2025, une saison pour l’histoire

Formule 1 2025, une saison pour l’histoire

Alors que 2024 nous aura offert un exercice palpitant et historique, 2025 est sur le point de s’inscrire comme la saison la plus disputée de l’histoire. 24 grand-prix, 10 écuries, 20 pilotes et, à la clé, 2 titres de champions du monde. À quoi s’attendre pour l’année à venir ? On vous explique tout ici. 

2025 s’annonce historique. Nous sommes à l’aube de la potentielle plus grande saison de l’histoire de ce sport. Elle sera la dernière de « l’ère à effet de sol » qui a débuté en 2022. Un dernier baroud d’honneur avant d’entamer une transition vers la prochaine réglementation technique, celle de « l’ère moteur » de 2026. Comme à chaque fin de cycle, plusieurs équipes sont au coude à coude et se disputent les victoires et les titres. Mais ce qui rend cette saison si spéciale, c’est son nombre de potentiels vainqueurs. 4 écuries se partageront les podiums et les victoires, une première depuis des décennies. Il est tout bonnement impossible de savoir qui sera sacré champion, même si certaines équipes semblent plus avancées que d’autres.

L’écurie championne en titre McLaren, compte bien entamer la saison en visant le doublé, titre pilote et constructeur. Le britannique Lando Norris a terminé deuxième l’an dernier et semble vouloir s’offrir la couronne détenue par Verstappen. Cependant, une question demeure : est-il réellement prêt à jouer le titre ? En 2024, malgré quelques coups d’éclats (Zandvoort et Abu Dhabi) il a semblé peu dominant pour quelqu’un pilotant la meilleure voiture de la grille. De plus, son comportement trop « gentil » sur la piste et envers son équipe jouent clairement en sa défaveur. Au contraire de son coéquipier Oscar Piastri. L’australien semble être armé mentalement et semble avoir l’intelligence nécessaire pour devenir champion. Mais il est encore trop juste, notamment dans sa gestion des pneus et sa régularité, pour prétendre au titre.

Ce jeudi 19 février, Mclaren a publié sur son compte Instagram une photo de sa prochaine voiture, la mcl39. À première vue, la voiture n’a pas l’air d’avoir reçu d’améliorations conséquentes. Ce qui pourrait s’apparenter à une très mauvaise opération si les écuries concurrentes apportent plusieurs améliorations majeures. Le nez avant a été légèrement modifié, il est plus long et l’entrée d’air a été comblée. L’Airbox, partie située au-dessus de la tête du pilote, a elle aussi été modifiée. L’entrée d’air a été agrandie dans l’espoir de faciliter le refroidissement du moteur mais également afin d’améliorer l’aérodynamisme de la monoplace en facilitant le passage du flux d’air vers le bloc moteur. Enfin nous avons pu constater que les suspensions sont restées à tirant. Il s’agit d’un positionnement des plaquettes de freins et des suspensions particulier qui vise à augmenter l’appui aérodynamique d’une monoplace en « sacrifiant » la résistance de la pièce. Selon les rumeurs, la Scuderia Ferrari, semblerait se diriger également vers ce type de suspensions. Elles seraient alors les deux seules écuries à utiliser ce système (les autres écuries optant pour des suspensions à poussoir).

Le taureau s’écroule mais le roi tient toujours

Après deux années de domination sans partage, Red Bull a terminé la saison 2024 à la troisième place. Bouleversé par des scandales en interne et par la perte d’Adrian Newey (ingénieur de génie parti chez Aston Martin), l’écurie n’est plus aussi rapide qu’avant et n’arrive pas à y remédier. Toutefois, « MadMax » semble toujours aussi imperturbable et dominant. Ses courses au Brésil et à Losail confirment que même sans une voiture dominante, il reste le meilleur pilote de la grille. Cette année il sera accompagné par un nouveau coéquipier. Le néo-zélandais Liam Lawson entame sa première saison en tant que titulaire. Jeune pilote plein de promesses, il doit absolument performer pour conserver sa place dans l’écurie mère.

Mercedes est le point d’interrogation de cette saison. Où vont-ils se situer dans la hiérarchie ? Vont-ils enfin réussir à créer une voiture qu’ils comprennent ? Les flèches d’argents sont capricieuses et incohérentes. Elles fonctionnent relativement bien sur des circuits où elles ne le devraient pas et inversement. Néanmoins, ils restent un candidats sérieux aux podiums et victoires, surtout lorsque les températures de piste sont froides (ex: Las Vegas). Concernant les pilotes, Russell fait preuve d’une maturité et d’une intelligence de course remarquables. Quant au jeune rookie Kimi Antonelli, il doit prouver sa valeur, même si cette année sera une saison d’apprentissage pour lui. Malgré de belles promesses, ils semblent un cran en dessous de leurs rivaux.

La scuderia favorite ? 

Paradoxalement, ce sont les Italiens les favoris. Mclaren a beau être champion, les rouges semblent plus armés que les oranges cette saison. 2024, fût une année exceptionnelle pour Ferrari. 5  victoires et 22 podiums, la meilleure saison depuis plus d’une décennie. Le titre était à portée de main. Car oui, ce n’est pas réellement Mclaren qui gagne le titre, mais plutôt Ferrari qui le perd. Les améliorations manquées du mois de Juin ont coûté environ 65 points à Ferrari. Un constat qui fait tâche quand les rouges finissent à 14 points du rival anglais.

Pour cette saison, « la macchina »  semble très performante, et Fred Vasseur (team principal) a annoncé que 97 % des pièces seront améliorées pour 2025. Une annonce qui aura su ravir les fans, mais pas autant que la nouvelle paire de pilotes.

Annoncé le 1er février 2024, le transfert du siècle voit le plus grand palmarès pilote rejoindre le plus grand palmarès constructeur. Lewis Hamilton s’associe à Ferrari, dans la quête d’un 8ème titre qui le placerait définitivement en tête des records. Le britannique en a encore sous la pédale, en témoignent ses performances à Silverstone, Las Vegas et Abu Dhabi. La communauté entière est unanime, s’il a la confiance de Ferrari et que la voiture suit, il sera très difficile à stopper.

De l’autre côté du box, Charles Leclerc a réalisé sa meilleure saison en carrière. « Il predestinato » a pris en maturité, en régularité et en intelligence de course. Le monégasque semble plus que jamais prêt à décrocher le titre de champion, faisant vraisemblablement de lui, le favori au titre pilote.

Le midfield en ébullition 

De son côté, Haas compte sur une toute nouvelle paire de pilotes pour continuer leur dynamique positive de 2024. Esteban Ocon et Ollie Bearman, rejoignent l’écurie américaine, actuellement sur une excellente lancée. Ils forment une paire de pilotes très intéressante à suivre.

Concernant le reste des équipes, c’est assez compliqué. Pour Racing Bulls et Sauber, l’objectif est de ne pas sombrer tout en espérant glaner quelques points de temps à autre. Les britanniques de chez Williams vont vivre une année difficile.  Ils ont apporté quelques légères modifications sur le châssis, ce qui est clairement insuffisant. Le team principal James Volwes a annoncé cet hiver que l’écurie allait « compromettre » sa saison 2025 au profit du développement 2026. La saison s’annonce très longue pour Sainz et Albon, ainsi que pour les fans.

Aston Martin, elle, ne sacrifiera pas son année. Mais elle ne compte pas sur-développer sa voiture pour autant. Après des travaux colossaux pour ériger de nouvelles infrastructures pour leurs usines. Aston Martin a réalisé un très gros coups en recrutant Adrian Newey. Il ne faut cependant pas s’emballer pour autant. La réglementation 2026 porte sur les blocs moteurs, là où Newey s’illustre particulièrement sur l’aérodynamisme. Son apport restera certes considérable, mais il ne fera en aucun cas bondir Aston à la première place.

La grosse rumeur de cet hiver vient des Verts. Il y a peu de détails, mais selon les rumeurs, Aston Martin prévoit un plan d’1 milliard de dollars pour signer Max Verstappen dans son écurie. Le néerlandais aurait en revanche assuré à son équipe qu’il honorerait son contrat allant jusqu’à fin 2026. Reste à savoir s’ils se sépareront de Lance Stroll, fils du patron et seul pilote de l’histoire disposant d’un CDI. Ou alors si l’espagnol Fernando Alonso se décide enfin à prendre sa retraite. Pour rappel, le « taureau des Asturies » a commencé sa carrière, chez Minardi en 2001, l’intégralité des rookies ainsi qu’Oscar Piastri n’étaient alors même pas nés… Lorsque le jeune Antonelli naquit, « Nando » était déjà champion du monde et s’apprêter à gagner un deuxième titre. Une longévité impressionnante pour un pilote toujours capable de briller.

Six, c’est le nombre de rookies présents sur la grille cette année. 5 en réalité, car avant de signer chez Red Bull, Liam Lawson avait déjà participé à 11 Grand-Prix, ce qui lui confère plus d’expérience que les autres. Le prodige italien Kimi Antonelli rejoint Mercedes. Le brésilien Gabriel Bortolero, champion de F2 rejoint Kick Sauber. Isack Hadjar devient le troisième français sur la grille en signant chez Racing Bulls, la petite sœur de Red Bull. Après avoir brillé dans la Ferrari à Djeddah, et après avoir disputé deux courses dans la Haas en Azerbaïdjan et au Brésil; Ollie Bearman s’apprête à disputer sa première saison complète chez les américains.

Le dernier rookie est un cas un peu à part. Jack Doohan est un pilote australien actuellement chez Alpine. L’écurie, qui n’a de française que le nom, semble déjà vouloir le remplacer par Franco Colapinto. L’argentin possède une demi-saison d’expérience, là où Doohan n’a couru qu’un seul petit Grand-Prix qu’il a logiquement terminé à la dernière place. Son contrat n’est en réalité valable que pour 6 grand-prix, ce qui signifie que s’il ne performe pas, il sera aussitôt remplacé. Une action qui ne serait guère étonnante quand on connaît le caractère de Flavio Briatore, nouveau consultant exécutif d’Alpine et proche conseiller de l’Argentin.

Enfin cette saison sera marquée par une guerre ouverte entre les pilotes et la FIA. Cette dernière fait n’importe quoi, et son président Mohamed Ben Sulayem enchaîne les déclarations controversées et  les polémiques. Un feuilleton qui s’annonce excitant à suivre.

Peu importe qui sera sacré champion pilote, cela sera historique. Est-ce que Lewis Hamilton remportera sa 8ème couronne et clôturera définitivement les débats en prouvant qu’il est bel et bien le plus grand pilote de l’histoire ?  Est-ce que Max Verstappen rejoindra Juan Manuel Fangio dans le cercle des quintuple champions ?  Va-t-il s’assurer un 5ème succès consécutif, prouesse uniquement réussie par Michael Schumacher ? Ou alors peut-être auront-nous un nouveau champion ? Charles Leclerc et sa Ferrari ou alors le dauphin Lando Norris avec sa McLaren ? George Russell pourra-t-il créer la surprise en surclassant ses pairs ? Tant de questions qui promettent une saison extraordinaire.

Le suspens et l’excitation sont à leur paroxysme. Cet exercice 2025 s’annonce haletant, et totalement imprévisible. Une chose est sûre, l’histoire sera écrite à la fin de l’année. Profitez de cette saison, car l’an prochain, les cartes seront rebattues. Et comme à chaque début d’ère, il y a fort à parier qu’une équipe trouve les failles du règlement et entame une domination. En attendant, rendez-vous les 26, 27 et 28 février, aux tests de pré-saison à Bahreïn pour se donner un premier ordre d’idée de la hiérarchie.

Lucas Oudot 

Crédits photos : Jonathan Borba via Pexels.com

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