Focus candidat : Fabien Roussel en 3 questions

Focus candidat : Fabien Roussel en 3 questions

Candidat de gauche qui a toute la sympathie de la droite, en seulement quelques mois, Fabien Roussel a fait revenir le Parti communiste sur le devant de la scène politique. Après avoir disparu des élections depuis plusieurs années, remplacé par un Jean-Luc Mélenchon qui avait repris le flambeau de Marie-Georges Buffet en tant que candidat sérieux de l’extrême gauche, le PCF revient, cette année, sérieusement dans le débat politique avec ce candidat qui se dit « Coco et Cocorico ».

Qui est-il ?

Né le 16 avril 1969 à Béthune, Fabien Roussel est issu d’une famille de militants communistes. Son prénom a été choisi en hommage au « Colonel Fabien », figure de la résistance communiste à Paris. Déjà enfant, son père, adjoint communiste au maire socialiste de Béthune, l’amenait distribuer des tracts dans l’usine Bridgestone.

Ses premiers meetings sont ceux de Georges Marchais en 1985, l’année de ses 16 ans. Le Parti communiste était à l’époque à son apogée. Fabien Roussel, par sa participation à la présidentielle et ses prises de paroles, souhaite prouver que les idées du Parti ont encore une place en 2022.

Mais avant d’être candidat, il a d’abord été journaliste notamment pour L’Humanité puis pour France Télévisions où il aura travaillé sur des émissions comme Au bout de la rue ou encore Thalassa. Sa carrière politique ne démarre réellement que en 1997 en tant qu’attaché parlementaire d’Alain Bocquet à l’époque président du groupe communiste à l’Assemblée nationale.

Son parcours politique ?

Déjà en 2004, Fabien Roussel est remarqué à l’élection cantonale de 2004 dans le canton de Lille-Sud-Ouest. Bien qu’il termine en cinquième position avec 5,2 % des suffrages, son affiche de campagne qui dénonçait les licenciements et la désindustrialisation était accompagnée de la légende « Je vote communiste et je t’emmerde ». Un franc-parler qui plaît aux classes populaires cœurs de cible du Parti communiste.

De 2009 à 2017, il devient l’attaché parlementaire du député PCF de Jean-Jacques Candelier. Dans la foulée, il devient conseiller municipal chargé de la culture et des festivités, élu aux municipales de 2014 à Saint-Amand-les-Eaux sur la liste conduite par Alain Bocquet, à qui il a succédé en 2010 à la tête de la fédération communiste du Nord. En 2015, il devient assistant parlementaire de la sénatrice PCF du Nord Michelle Demessine. Aux élections régionales de 2015 dans les Hauts-de-France, il conduit la liste soutenue par le PCF et Ensemble ! Durant la campagne, il demande une intervention humanitaire de l’armée dans la jungle de Calais et déclare que la politique de Manuel Valls fait progresser électoralement le Front national.

Mais c’est réellement en 2018 que tout s’accélère pour Fabien Roussel, il est élu secrétaire national du PCF lors du XXXVIIIe congrès du parti. C’est durant ce même congrès qu’il soutient publiquement le mouvement des Gilets jaunes. Il poursuit ce soutien dans les semaines suivantes ; interrogé sur les propos controversés tenus par certaines figures de la contestation, il déclare qu’il « faut prendre ce mouvement avec ses excès et ses contradictions, même si on ne partage pas tout ». En mai 2021, les militants du parti se prononcent pour une candidature autonome du PCF, jusque-là habitué à soutenir Jean-Luc Mélenchon, à l’élection présidentielle et désignent Fabien Roussel comme candidat.

Sa campagne présidentielle suscite toutefois des divisions au sein du parti : selon Libération, « il incarne aux yeux de certains une forme de rupture idéologique avec le communisme historique, évoluant sur l’immigration ou la sécurité ».

Quels projets pour la France ?

Si Fabien Roussel s’est fait remarquer pour ses prises de paroles sur la bonne bouffe française, il n’en reste pas moins un camarade et propose bel et bien un programme digne du Parti communiste dénommé “La France des jours heureux”.

Du côté du travail et de l’emploi, le candidat propose la semaine à 32 heures, une augmentation du SMIC à 1 500 € net par mois ainsi qu’une augmentation de 30 % des salaires de la fonction publique et un recrutement de 500 000 fonctionnaires. L’un des autres grands objectifs du camarade est l’égalité salariale entre les hommes et les femmes qui souhaite être atteinte dans l’année qui suit l’élection.

Pour la jeunesse et l’éducation, Fabien Roussel souhaite la fin de la sélection à l’entrée de l’université avec une suppression de « Parcoursup ». Le bac, diplôme national, se déroulera de nouveau au tour d’épreuves nationales. Le budget de l’enseignement supérieur sera aussi réévalué de 6 milliards d’euros. Quatre nouvelles universités seront construites ainsi qu’un recrutement de 10 000 enseignants-chercheurs sera mis en œuvre dans les cinq prochaines années. Il propose aussi que les alternants soient rémunérés au SMIC tandis qu’un revenu fixe de 850 euros par mois sera instauré pour tous les étudiants et toutes les étudiantes. Comme autre mesure pour l’égalité à l’école, il y a notamment le repas à 1 € dans toutes les cantines scolaires.

Pour l’environnement, Le Parti communiste est pour un mix énergétique entre l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables grâce notamment à la création d’un fond écologique et social qui serait doté de 140 milliards d’euros par an.

Afin de mettre en place un tel programme, Fabien Roussel compte s’attaquer au capital et à la finance. Avec la nationalisation des grandes banques et d’autres instances privées ainsi que la mise en place d’un nouvel impôt sur les sociétés, le financement des différents projets du candidat semble possible. Comme autres moyens de financement, le candidat souhaite réinstaurer l’impôt sur la fortune et tripler son montant tout en luttant contre l’évasion fiscale dans les entreprises et dans les banques.

Malgré toutes ces propositions, Fabien Roussel reste le 3ᵉ candidat de Gauche derrière Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon qui réussissent visiblement par leurs propositions à attirer des électorats plus vastes. Il est aussi à noter que les prises de paroles du candidat ont été énormément moquées par le reste de la gauche qui le dépeint comme un amateur de bonne bouffe très chauvin. Des traits qui, pour beaucoup, vont mieux à des candidats d’Extrême Droite…

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Raphaël Penault

Étudiant en Information et Communication. Grand passionné d'animation, cinéma, mais surtout de jeu vidéo, je rêve de devenir journaliste dans la presse vidéoludique.