Un exercice de lutte anti-pollution a eu lieu sur le Bassin d’Arcachon le jeudi 12 octobre 2023. Autorités et pêcheurs étaient sur place pour assister au test des moyens de récupération des polluants conçus par la Marine Nationale.
Le jeudi 12 octobre 2023, un exercice de lutte anti-pollution a eu lieu au large du bassin d’Arcachon. Une soixantaine de personnes étaient sur place. Les autorités maritimes de l’Atlantique composées de la préfecture maritime de l’Atlantique et de la préfecture de Gironde ainsi que des pêcheurs et ostréiculteurs étaient invités à la démonstration. Les objectifs de cet exercice étaient de tester les moyens de récupération des produits polluants tout en formant les acteurs locaux en cas de réel incident. « On teste de nouveaux matériels qui servent à la lutte dynamique en mer afin de limiter l’impact sur le littoral » a donc confirmé Sklerijenn Le Berre, cheffe des opérations POLMAR au secrétariat d’Etat de la Mer. Mais il s’agissait également de mesurer l’efficacité du dispositif ORSEC des deux préfectures.
C’est quoi le dispositif ORSEC ?
ORSEC signifie littéralement « organisation des secours » et est devenu en 2006 « organisation de la réponse de sécurité civile ». C’est un plan d’urgence polyvalent français de gestion de crise, organisé sous l’autorité du préfet. Il existe plusieurs types de dispositif ORSEC, l’un d’eux résulte du dispositif ORSEC maritime qui a donc été testé le 12 octobre dernier sur le Bassin d’Arcachon. Ce dispositif comporte lui-même cinq volets différents d’application et c’est celui de la pollution maritime (POLMAR) qui a intéressé les autorités.
Exercice POLMAR
« Arcachon 2023 » est le nom de l’exercice de lutte anti-pollution qui s’est déroulé récemment sur le Bassin d’Arcachon. Ce type d’exercice n’est pas nouveau, c’est un dispositif qui a été créé en France après la marée noire du pétrolier Torrey Canyon en 1967, qui s’était échoué avec 120 000 tonnes de pétrole brut dans ses cales. Cette catastrophe écologique est considérée comme la première grande marée noire de l’Histoire. L’exercice POLMAR est un plan d’intervention spécialisé français, déclenché en cas de pollution maritime accidentelle. Le dernier exercice comme celui-ci, qui avait eu lieu en Gironde, datait de 2014.
Le scénario de l’exercice rappelle la marée noire du Prestige qui avait eu lieu en 2002, déversant 60 000 tonnes de fioul au large de la Galice, en Espagne. Cette catastrophe avait par la même occasion impacté le littoral girondin. Deux décennies plus tard, les techniques de lutte contre la pollution marine se sont améliorées.
Pas de réelle pollution !
Réaliser un exercice pour lutter contre une pollution en utilisant des matériaux néfastes pour l’environnement ? Ce serait contre productif et insensé. Ce n’a pas été le cas pour « Arcachon 2023 » ! Ce sont des enveloppes de grains de riz qui ont été utilisées pour simuler l’arrivée de pollution sur le plan d’eau.
Un exercice en deux étapes
Au large d’Arcachon se trouvaient trois navires. Un navire affrété par la Marine Nationale, le « BSAA Sapeur » jouait le rôle d’un cargo sinistré. Les deux autres, des navires affrétés par l’agence européenne de sécurité maritime (Emsa), le « BSAM Garonne » et le « Ria de Vigo » jouaient quant à eux, deux navires de lutte contre la pollution.
La deuxième partie de l’exercice consistait à simuler l’arrivée de pollution dans le Bassin d’Arcachon et d’observer la mise en œuvre de moyens anti-pollution par les navires ostréicoles déjà formés.
L’un des bateaux du Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon a ainsi répandu des écorces de riz dans l’eau au niveau de la jetée de la chapelle, face à Arcachon. Parallèlement, deux barges ont été raccordées à deux chaluts afin d’appréhender le contenu polluant à la surface (ici le riz). Ce matériel, conçu pour récupérer ce qui se trouve à la surface de l’eau, serait tout aussi bien capable de récupérer de l’hydrocarbure assez épais.
Des objectifs atteints
De nombreux objectifs ont été atteints selon un communiqué de presse officiel du préfet maritime de l’Atlantique, le 16 octobre 2023. De manière générale, une importante « coordination entre les moyens maritimes et terrestres » a pu être observée. Le centre de traitement de crise de la préfecture maritime de l’Atlantique a su travailler main dans la main avec le centre opérationnel départemental de la préfecture de la Gironde. Une véritable « solidarité de l’interface mer-terre » a ainsi pu être constatée « jusqu’aux manœuvres réelles de déchargement au Port d’Arcachon ».
Même si tous les acteurs présents ce 12 octobre sont désormais bien préparés à faire face à ce genre de catastrophes écologiques « on espère néanmoins que ce type d’opération ne reste que de simples répétitions » (Sud-Ouest).
Julia Gaillard
Crédits photo : laurent.breillat – Flickr
Je suis étudiante en double licence d’information-communication et d’espagnol.
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