Le 20 mars, Xi Jinping arrive en Russie, accueilli par Vladimir Poutine. Les deux présidents semblent proches et partagent certains points de vue, notamment en ce qui concerne le conflit russo-ukrainien. Cependant, le rapprochement des deux puissances mondiales inquiète l’Occident, ce qui pousse Emmanuel Macron, président français, à se rendre en Chine pour rencontrer Xi Jinping.
Alors que la France gronde sous les coups de protestations, Emmanuel Macron, en Chine, est accueilli diplomatiquement par 21 coups de canon. C’est la première fois depuis 2019 que le président français se rend dans la première puissance mondiale. Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne s’est jointe à cette rencontre, tout particulièrement pour parler de la position de la Chine par rapport au conflit opposant la Russie à l’Ukraine. Une rencontre jugée par beaucoup comme « non concluante ».
Moscou au cœur des discussions
Pour la plus grande crainte de l’Occident, la Chine semble prendre le parti de la Russie dans ce conflit aux impacts mondiaux. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix. Tout d’abord, probablement par choix géographique. Partageant une frontière de plusieurs milliers de kilomètres avec la Russie, il est plus intéressant et intelligent pour la Chine de s’allier avec ses voisins plutôt que de s’opposer à eux. De plus, d’un côté idéologique, la Chine s’est toujours plus ou moins directement opposée à la vision occidentale. S’allier à une Russie faible, mais qui, malgré tout, reste une grande menace planétaire, est intéressant du niveau stratégique pour Pékin.
Si tout comme l’Union européenne, la Chine ne s’implique pas directement dans cette guerre pour le moment, les deux représentants européens préfèrent rester prudents. Ursula Von Der Leyen a même été jusqu’à dire que si la Chine venait à aider à l’armement de la Russie, cela « nuirait significativement à [leur] relation ».
De son côté, Emmanuel Macron met en valeur la proposition de paix évoquée par le gouvernement chinois, qui pourrait amener à plus de négociations et de discussions dans le futur. Selon lui, de par l’étroitesse des relations entre Pékin et Moscou, la Chine pourrait tenir un rôle majeur dans la résolution de ce conflit. Xi Jinping, pour montrer les efforts effectués de son côté, a avoué vouloir appeler son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, mais uniquement lorsque lui et lui seul l’aura décidé. Pour conclure cette entrevue, Xi Jinping et Emmanuel Macron ont signé une déclaration commune les engageant tous deux à « soutenir tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine ». Un texte qui reste tout de même assez flou et peu détaillé.
Quand l’intérieur s’invite à l’extérieur
Lors de ces trois jours, les trois diplomates en ont profité pour aborder d’autres sujets, notamment des sujets de politique intérieure.
D’un côté, Xi Jinping préfère ne pas trop donner son avis sur la polémique de la réforme des retraites françaises. En effet, le gouvernement chinois a pour projet de reporter l’âge légal chinois du départ à la retraite, qui est aujourd’hui fixé à 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes.
De l’autre côté, Emmanuel Macron prend du recul sur les projets d’envahissement de Taïwan par la Chine. À la place, il s’est rendu dans l’une des universités les plus prestigieuses du pays : Sun Yat-sen. Il a échangé avec les étudiants et étudiantes pendant un peu moins d’une heure en répondant aux questions de trois représentant·e·s.
Après ces trois jours peu concluants où les messages du Président de la République française n’ont pas été totalement reçus, les deux hommes d’État ont prévu de se revoir bientôt. Xi Jinping devrait venir à Paris courant 2024 et Emmanuel Macron devrait lui aussi retourner en Chine dans un an.
Au final, cette rencontre n’a fait que renforcer les avis qui divergent entre la Chine et l’Union européenne. Cependant, elle ne semble n’avoir en rien affaibli les relations économiques et politiques entre les puissances mondiales dont le but commun est d’arriver à la paix.
Étudiante en information-communication et anglais, j’écris pour le plaisir sur des sujets qui éveillent ma curiosité, même s’il peut me manquer, parfois je l’admets, une certaine objectivité.