Le 30 septembre 2022, le rappeur Dosseh sort son nouvel album Trop tôt pour mourir. Connu pour sa plume et l’émotion forte qu’il transmet, on ne pouvait que s’attendre à un projet de qualité. Ce dernier contient d’ailleurs un morceau représentant un enjeu conséquent puisque le rappeur se penche sur un événement qui a laissé à la France un grand nombre de cicatrices : les attentats du 13 novembre 2015.
Pour rappel, les faits ont été commis par des terroristes de l’État islamique à Paris.
Les meurtriers ont commencé leur attaque au Stade de France à Saint-Denis où se déroulait un match de football amical opposant la France à l’Allemagne. Le président François Hollande assistait lui-même au match.
Suite à cette première attaque les terroristes s’en sont pris au Bataclan et à quatre restaurants et bars dans des rues des 10ème et 11ème arrondissements. Ces événements ont fait 131 morts en plus de 7 des 9 terroristes et 413 blessés.
Dosseh décrit ces événements à travers Djamel qui est à la fois le nom du morceau et celui d’un de ses proches survivant des attentats.
Djamel, est un homme d’origine algérienne, âgé de 35 ans et provenant « d’la cité des Tilleuls, à Blankok, 9.3 » plus connu sous le nom de Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis.
Il se balade d’abord tranquillement dans Paris avec une amie nommée Laura avant de partir voir Djamila qu’il décrit comme étant, probablement, une de ses meilleures amies.
Deux rythmes s’opposent alors : le premier plutôt posé où Djamel sort sur Paris avant de rejoindre Djamila, pour un anniversaire dans la bonne humeur ; puis le second plus percutant avec un Dosseh dont le timbre devient plus sec et la voix plus élevée pour raconter la fusillade.
La fusillade nous plonge dans le chaos, Djamel se fait tirer dessus et tombe au sol, grièvement blessé au bras (« J’vois ma chair, mes os apparents, j’ai l’bras en pièce »).
La scène est comparée à l’enfer, la guerre par le rappeur.
Djamel se reprend à nouveau des balles et pense dès cet instant à la mort, il voit ses proches et sa vie défiler.
Quand les coups de feu cessent et que les hommes partent, il se rend compte qu’il est vivant, il se met à appeler et chercher Djamila qu’il trouve allongée sur le dos à quelques pas de lui. Elle lui caresse le crâne pour le rassurer avant de décéder.
Djamel est secouru à temps et survit à l’attentat, 7 ans plus tard il pense toujours autant à cet événement et à son amie partie trop tôt.
Dosseh termine son morceau avec un message d’espoir « J’ai envie d’évasion, d’voir comment c’est autre part, le monde est vaste, Allahu akbar (‘bar, ‘bar) ».
Il utilise ainsi l’expression « Dieu est grand » comme un message de paix pour faire opposition au terrorisme.
Lenny Armellin
Crédits photo : SPKTAQLR / MILLENIUM