C’est officiel, la nouvelle saison 2024 de Formule 1 vient de débuter, ce samedi 2 mars, marquant le début d’une période passionnante pour les fans du sport automobile. En parallèle, la sortie de la saison 6 de « Drive to Survive » vient ajouter une couche d’intrigue et d’immersion dans les coulisses de la F1. Cependant, ces événements surviennent dans un contexte où le taux de visionnage de la F1 est en baisse, suscitant des questions sur les défis à relever et les solutions envisagées pour dynamiser l’attrait de ce sport.
La Formule 1, est la discipline reine du sport automobile. Elle se caractérise par des courses en monoplaces. Chaque saison de Formule 1 comprend un calendrier de courses appelé Grand Prix, organisé sur différents circuits à travers le monde, tels que Monza en Italie ou Silverstone au Royaume-Uni. Cette année, 10 écuries et 20 pilotes s’affrontent pour remporter les Grand Prix, mais aussi le prix du meilleur constructeur (pour les écuries). Chaque course est un défi où les pilotes doivent allier vitesse, stratégie, endurance et maîtrise de la voiture pour espérer monter sur le podium.
Comme chaque discipline, la F1 est régie par une fédération, la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile). Elle a une grande importance notamment dans les normes de sécurité entourant la F1. Au-delà de l’aspect sportif, la F1 est également un spectacle qui normalement attire des millions de spectateurs à travers le monde, que ce soit sur les circuits ou devant leur télévision. Elle bénéficie d’une grande médiatisation et d’un engouement passionné de la part des fans, créant ainsi un univers unique où se mêlent la compétition, la technologie et le glamour. Cependant, depuis la saison dernière, on note une chute vertigineuse de l’influence et du visionnage de ces courses automobile. « Les mentions sur les réseaux sociaux ont chuté de 70,2 % sur le premier semestre 2023 (par rapport au premier semestre 2022). Le nombre de nouveaux followers sur les comptes F1 est en chute libre aussi : – 46 %. », comme le démontre Buzz Radar, une start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle.
Pourquoi une telle baisse dans la F1 ?
Pour beaucoup, la lassitude du visionnage viendrait du fait que ce soit toujours le même champion qui gagne une course. Cette répétition des victoires peut entraîner un essoufflement de l’intérêt pour la F1, en particulier chez les nouveaux spectateurs qui ont rejoint la communauté récemment. Diverses voix expriment des points de vue contrastés et des préoccupations communes qui façonnent la perception actuelle de ce sport.
Pour Emma, 24 ans, fervente supportrice de la F1, souligne l’aspect élitiste de la discipline. Pour elle, la F1 reste un spectacle réservé à une élite, avec un accès restreint pour ceux qui ne peuvent pas assister aux courses en direct. Elle met également en avant la complexité technique et stratégique de la F1, caractérisée par un « combat » entre les écuries et une forte notion de stratégie, notamment en ce qui concerne les pneus et les pièces techniques.
D’un autre côté, Théo, 22 ans, passionné de F1, met en évidence la domination persistante de certains pilotes, en particulier Max Verstappen, qui peut parfois éclipser les performances exceptionnelles d’autres pilotes comme Lewis Hamilton.
Mehmet, 21 ans, un fervent supporter de la F1, partage son approche du visionnage des courses. Pour lui, l’excitation réside dans la possibilité de voir des scénarios surprenants où un pilote autre que les favoris pourraient remporter la victoire. Cependant, il admet que ces situations sont rares.
Baptiste, 20 ans, exprime une préoccupation partagée par de nombreux fans : l’accessibilité financière. Le fait que la F1 soit diffusée sur des chaînes payantes peut limiter l’accès à ce sport pour de nombreux spectateurs, en particulier les jeunes passionnés.
Enfin, Stanislas, 23 ans, pointe du doigt la répétition des victoires des mêmes pilotes, ce qui peut engendrer une lassitude chez les spectateurs. Cette domination continue des pilotes et des écuries peut entraîner une perte d’intérêt pour la F1, en particulier chez ceux qui ont rejoint la communauté de fans ces dernières années.
Ces diverses perspectives révèlent les défis auxquels est confrontée la Formule 1 pour maintenir son attrait et élargir sa base de fans, tout en répondant aux attentes et aux préoccupations de sa communauté de supporters.
Alors que la F1 traverse des défis et des réflexions sur son attrait et son accessibilité, il est essentiel de rappeler que ce sport reste profondément ancré dans la tradition familiale. En effet, pour beaucoup d’entre nous, c’était Denis Brogniart qui nous berçait le dimanche sur TF1 avec comme fond sonore, le bruit des monoplaces.
La famille comme solution d’attrait à la F1 ?
La famille joue un rôle crucial dans l’attrait de la Formule 1. Pour de nombreux passionnés, la F1 est bien plus qu’un simple sport : c’est un héritage familial, un lien transmis de génération en génération. Les traditions familiales liées à la F1, c’est regarder les courses ensemble le dimanche ou soutenir un pilote préféré en famille, renforçant les liens affectifs et créent des souvenirs inoubliables. Pour Julia, 27 ans, et Benis, 19 ans, la passion pour la Formule 1 est profondément enracinée, presque comme une religion. Chaque dimanche était réservé à une immersion totale dans chaque Grand Prix, chacun ayant son pilote préféré. Pour Adrien, 26 ans, la F1 est également une affaire de famille. Il explique : « J’ai toujours soutenu Alonso parce qu’il est espagnol, et ma mère le soutenait aussi, donc c’était naturel pour moi de le supporter ». Cette connexion familiale va au-delà des frontières, car chaque fan soutient non seulement son écurie, mais aussi son pilote, créant ainsi des liens d’origine et de passion.
Plongeons dans l’histoire de Ferrari : lorsque les pilotes roulent sur le circuit de Monza, la pression monte d’un cran. La population italienne, toute entière est derrière son équipe, et ne souhaite qu’une chose : la victoire. Cette ferveur nationale crée un poids immense sur les épaules des pilotes et de l’écurie, renforçant le sentiment de responsabilité et d’attentes élevées. Lorsqu’un pays tout entier se mobilise pour soutenir ses champions, le poids émotionnel et le désir de victoire se font encore plus ressentir, faisant de chaque course un véritable enjeu national.
La dimension familiale de la F1 contribue à son attractivité en permettant aux jeunes générations de s’initier au sport dès leur plus jeune âge, sous l’influence et les encouragements de leurs parents ou grands-parents passionnés. Cette transmission intergénérationnelle de la passion pour la F1 contribue à pérenniser l’intérêt pour ce sport et à créer une véritable communauté de fans unis par des liens familiaux forts.
De plus, la F1 offre des opportunités uniques de partage et de convivialité en famille, que ce soit en assistant à un Grand Prix ensemble ou en participant à des événements liés à la F1. Ces moments de partage renforcent le sentiment d’appartenance à une communauté et enrichissent l’expérience globale de la F1 pour les fans de tout âge.
Un public de plus en plus jeune
La Formule 1 connaît un phénomène intéressant ces dernières années : l’émergence d’un public de plus en plus jeune, attiré par différents vecteurs de communication et d’engagement avec le sport automobile.
L’une des grandes influences de cette jeunesse passionnée pour la F1 est la série « Drive to Survive » de Netflix. Cette série documentaire a permis de démocratiser le sport en le rendant accessible à un large public, y compris aux plus jeunes. En dévoilant les coulisses de la F1, les rivalités entre pilotes et écuries, ainsi que les aspects techniques et humains de la compétition, « Drive to Survive » a captivé l’attention des spectateurs, notamment des adolescents et des jeunes adultes, qui ont trouvé dans cette série, une porte d’entrée fascinante dans le monde de la F1. Cependant pour beaucoup, la série se voit controversée. Pour Anaëlle, 20 ans, la série rapporte beaucoup de pub et d’argent au sport automobile, mais rend le sport moins sérieux et décrédibilise l’élitisme de celui-ci. Pour d’autres comme Raphaël, 19 ans, trouve que la série, c’est beaucoup trop de dialogues et pas assez de courses.
Parallèlement, les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans l’attrait des jeunes pour la F1. Les plateformes telles qu’Instagram, Twitter, et YouTube sont devenues des espaces incontournables où les fans partagent leur passion, discutent des courses, des performances des pilotes et des écuries, et échangent des informations et des analyses. Les jeunes sont particulièrement actifs sur ces réseaux, créant ainsi une communauté dynamique et interactive autour de la F1.
Enfin, l’influence des créateurs de contenu et des influenceurs ne peut être sous-estimée. Des personnalités comme Squeezie, avec ses deux « GP Explorer« , ont réussi à séduire un public jeune en proposant une approche ludique et divertissante de la F1.Ces créateurs adaptent le contenu pour le rendre plus attractif et accessible aux nouvelles générations, contribuant ainsi à élargir la base de fans de la F1 et à susciter un intérêt renouvelé pour ce sport passionnant.
Pour conclure, le taux de visionnage baisse notamment aux Etats-Unis, car ce n’est pas un sport ancré dans le pays comme en Italie ou en Espagne. Mais également en Europe car comme le dit Noé, 23 ans, « beaucoup de personne en ont marre d’entendre l’hymne hollandais ». Mais aussi, car le sport automobile n’est pas forcément en accord avec les problèmes sociaux, et écologiques auxquels on a à faire. La F1 se retrouve donc en face d’une réelle problématique qui est de comment rendre plus attrayante cette pratique sportive de haut niveau, tout en gardant son esprit historique.
Crédits photo : alban villain ; Jenda Kubeš ; Carlos Santiago – Pexels
Étudiante en L3 LC japonais. Je suis de nature curieuse et m’intéresse à beaucoup de choses. Notamment à l’actualité asiatique et pop culture !