COVID-19 : Freiner, confiner, vacciner

Vendredi 18 mars s’est tenue une nouvelle conférence de presse animée par le Premier ministre, Jean Castex. La montée en puissance du variant anglais a imposé la mise en place de nouvelles mesures de restriction sur le territoire français. Confiner sans enfermer ? Vacciner ? Point sur la crise sanitaire.

 

            Une nouvelle fois, le Premier ministre a pris la parole devant les Français. La situation devient de plus en plus préoccupante, les chiffres ne cessent d’augmenter. Jean Castex annonce une hausse de 23,6% de nombre de cas en une semaine. Chaque jour, 330 personnes arrivent dans les services de réanimation, soit une personne toutes les quatre minutes. Le variant britannique n’arrange rien : trois contaminations sur quatre sont concernées par la mutation.

« La situation se dégrade » déplore le Premier ministre. Les malades sont plus jeunes et en meilleure santé que ceux des vagues précédentes. Jusque-là, le gouvernement se félicite d’avoir maintenu la stabilité de l’épidémie avec la mise en place de nombreuses mesures de restriction. A ce jour, la virulence du variant anglais inquiète… Jean Castex projette de renforcer la stratégie « tester, alerter, protéger ».

« Ceci s’apparente de plus en plus clairement à une troisième vague. » commente Jean Castex

Le territoire français est touché différemment selon les régions. Le Premier ministre présente un nouveau plan d’action : une stratégie territorialisée. Fin février, un confinement le week-end avait été déclaré sur trois zones (Nice, Dunkerque et le Nord Pas de Calais). Le 18 mars, le gouvernement met sous cloche 16 départements (L’île de France, les Hauts de France, les Alpes Maritimes, la Seine Maritime et l’Eure). Pendant quatre semaines, les habitants devront respecter un énième confinement.

 

Taux d’incidence : Nombre de cas pour 100k (date du 25/03/21) 

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« Freiner sans enfermer », nouvelle méthode du gouvernement. Le taux d’incidence devient alarmant dans ces territoires (400 cas pour 100 000 habitants), la pression hospitalière est éprouvante, MAIS les Français ne veulent plus être enfermés. Le Premier ministre assure que « le temps a passé, la crise a duré mais nous avons appris ». Les écoles restent ouvertes, les déplacements hors du domicile dans un rayon de 10km sont autorisés, les commerces vendant des livres et de la musique entrent désormais dans la case « biens de première nécessité » et restent donc ouverts etc…

« Avec le Président de la République, nous avons toujours privilégié une approche pragmatique, proportionnée et territorialisée. » affirme Jean Castex.

 

Et la vaccination ?

Des nouvelles mesures pour mieux avancer ou pour mieux reculer ? De nombreux politiques et français estiment que la seule et unique solution pour s’en sortir est la vaccination. Les confinements à répétition, les couvre-feux, les multiples lieux « non-essentiels » fermés et les mesures de restriction agacent un bon nombre de franciliens. « On en a ras le bol ! », « Est-ce qu’on va continuer à vivre comme ça jusqu’à la fin des temps ? », « On a l’impression qu’on nous ment » (micro-trottoir réalisé par francetvinfo).

Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République française, lors de son interview pour TF1 : « Pour moi c’est clair, et je l’ai dit au Président de la République, la seule solution c’est vacciner. Vacciner matin et soir. Vacciner 7 jours sur 7. Le problème n’est pas le confinement, le problème c’est le virus. »

Le gouvernement promet de vacciner 30 millions de Français d’ici l’été, dont 10 millions dès la mi-avril et 20 millions à la mi-mai. Optimiste à la vue des chiffres actuels : seuls 2,5 millions de Français ont reçu les deux injections du vaccin, soit 3,7% de la population. Dans l’objectif d’atteindre de tels résultats, Emmanuel Macron, Président de la République, autorise et accepte d’industrialiser la vaccination. Dès le 1er avril, le stade de France, le vélodrome de Marseille, le palais des expositions de Nice ou encore le Zénith de Toulon vont se transformer en « vaccinodromes ».

La stratégie vaccinale prend un nouveau tournant. L’armée s’est engagée pour assurer le bon fonctionnement de ces nouveaux centres de vaccinations géants. Ces établissements pourront injecter plus de 2000 doses par jour. A cela s’ajoute les médecins généralistes, les pharmaciens, les sages-femmes, les infirmiers qui ont le droit de vacciner certains de leurs patients.

Alain Fisher, président du Conseil d’orientation sur la stratégie vaccinale « Plus il y a de corps professionnels et de compétences qui peuvent s’ajouter et vacciner, mieux c’est. »

Le gouvernement a longtemps hésité avant d’industrialiser la vaccination. Les retards de livraisons, la lenteur des injections, le cafouillis des vaccins, les polémiques autour d’AstraZeneca ont poussé le passage à cette nouvelle étape.

            L’accélération de la stratégie vaccinale nous mènera-t-elle à l’immunité collective prévue le 14 juillet prochain ? Jean Castex répond, « Nous mettrons tout en œuvre pour gagner cette course contre la montre et nous allons y arriver ». Le rendez-vous est pris…

Camille Juanicotena

Crédits photos : Jacques Witt/SIPA / Christophe Simon – AFP / Covidtracker

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Camille Juanicotena

Étudiante en M1 Nouvelles Pratiques Journalistiques à Lyon 2, mon but est de devenir journaliste. J'écris sur tout ce qui m'intéresse de la politique à la télé. Tout sujet est bon à traiter.