Depuis la bousculade mortelle d’Halloween le 29 octobre, la Corée du Sud est couverte d’un voile de chagrin. Encore sous le choc, le pays doit maintenant faire face à un Kim Jong-Un sur la défensive face aux exercices militaires de routine menés par Séoul et Washington. Recul sur ces deux événements installant un climat morose dans la péninsule coréenne.
Deuil national
Les stigmates de l’incident d’Itaewon sont toujours visibles sur les visages et dans les esprits des habitants. Ce quartier, réputé pour son dynamisme et sa multiculturalité, est aujourd’hui jonché de fleurs à la mémoire des 156 personnes décédées. La tristesse prend progressivement une nouvelle forme. Celle de la colère d’un peuple jugeant son gouvernement incompétent. Cette tragédie remet en question l’efficacité des forces de l’ordre, du maire et du président Yoon Seok-yeol. De nombreux coréens réclament le départ du successeur de Moon Jae-in lors de manifestations pacifiques. Pour répondre aux attaques, les responsables mis en cause s’excusent et lancent des enquêtes. Tous sont à la recherche des failles qui ont mené une centaine d’individus à mourir asphyxiés. Se retrouver dans une foule avec une densité au-delà de six personnes par mètre carré est extrêmement dangereux. Certaines personnes sont écrasées. Tandis que d’autres subissent une pression entravant le gonflement de la cage thoracique, coupant la circulation de l’oxygène. Les coréens s’accordent aussi sur le fait que la tragédie doit servir de leçon. Il faut apprendre et comprendre pour que ça ne se reproduise plus. Pour que Itaewon et le « Pays du Matin calme » (Corée du Sud) puissent guérir.
« Tempête Vigilante »
Voici le nom de l’exercice militaire annuel auquel s’adonne la Corée du Sud conjointement avec les États-Unis. Depuis le début de ces manœuvres militaires, Kim Jong-un est sur le qui-vive. Il considère que cette mission a pour but de s’entraîner à une potentielle attaque de son territoire. C’est ainsi que l’Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) justifie le déploiement de missiles balistiques. Œil pour œil, dent pour dent. Ce type de provocation de la part de Pyongyang est assez commun. La Corée du Nord a pour habitude de lancer des missiles à courte portée vers l’océan. Mais cette fois, la trajectoire est source de crispation. L’un des tirs a fini sa course à seulement 57 km de la côte sud-coréenne. La limite a été franchie. Malgré la chute de l’engin dans les eaux internationales, Yoon Seok-yeol dénonce une véritable “invasion”. La durée de la « Tempête Vigilante » est prolongée tandis que le Nord déclare que « La Corée du Sud paierait le prix le plus horrible de l’histoire si ces exercices militaires se poursuivaient ». Missiles, bombardiers B-1B et Lockheed Martin F-35 Lightning II (avion militaire)… Le ciel de la péninsule coréenne est tout sauf calme. Chaque acteur remue ciel et terre pour intimider son ennemi.
La Corée du Sud passe d’une crise à une autre avec difficulté. La concomitance des événements placent le président Yoon Seok-yeol sous une double pression. Celle de son peuple à la recherche de justice et celle de son voisin menaçant, détenteur d’une arme de dissuasion nucléaire.
Étudiante en Information communication / Anglais sensible aux arts, aux langues et à la géopolitique. Séduite par le journalisme, j’écris pour que chaque jour le monde nous révèle un peu plus ses secrets…