Boules mystérieuses sur les plages australiennes : une menace non identifiée

Boules mystérieuses sur les plages australiennes : une menace non identifiée

Depuis janvier 2025, de curieuses boules de couleur noire envahissent les plages de Sydney, provoquant leur fermeture au public. Elles intriguent scientifiques et autorités locales, qui peinent à identifier l’origine exacte. Enquête sur ce phénomène aussi étrange qu’alarmant. 

Les surfeurs ont été témoins, en début d’année, d’une curieuse apparition sur les célèbres plages de Sydney. De mystérieuses sphères rondes de la taille d’une balle de golf ont envahi le sable fin en cette belle matinée de janvier. Un phénomène qui ne laisse pas indifférentes les autorités locales, soucieuses de leur composition. Par précaution, neuf plages de la ville ont été temporairement fermées au public, dont les plus fréquentées Manly, Dee why et North Narrabeen, selon la BBC australienne.

Une origine incertaine

C’est sur les côtes du Queensland et de la Nouvelle-Galles du Sud que les premières découvertes ont été signalées au mois d’octobre dernier. Des habitants ont trouvé ces boules, d’une texture huileuse, flottant dans l’eau ou échouées sur le sable. Ces amas, souvent décrits comme visqueux et dégageant une odeur nauséabonde, suscitent à la fois l’inquiétude des scientifiques et la curiosité des promeneurs. Une enquête des autorités locales est en cours pour tenter d’identifier l’origine de ces objets.

Rapidement, des prélèvements ont été réalisés pour identifier leur composition. Selon Emma Callaghan, biologiste marine au Musée national d’Australie, il s’agirait principalement de résidus d’hydrocarbures agglomérés à des débris marins : « Ces boules contiennent des particules de plastique et d’autres matières grasses d’origine inconnue, mais elles semblent provenir d’activités humaines ». L’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) de la Nouvelle-Galles du Sud, estime que ces boules de graisse pourraient être le résultat d’une pollution industrielle ou pétrolière. Des marées noires anciennes, combinées aux courants marins, pourraient avoir libéré ces dépôts graisseux à la surface de l’océan.

James Thornton, climatologue à l’université de Sydney, avance une hypothèse alternative : « Il est possible que des processus naturels, amplifiés par le changement climatique, favorisent la formation de ces agrégats. Les tempêtes violentes et les courants modifiés pourraient redistribuer des déchets précédemment enfouis sous l’océan. »

Une remise en question du système d’égouts de la ville

Ces « boules de goudrons » sont une constitution d’un mélange de substances : huile de cuisson, savon, pesticides, et une équipe d’experts techniques en matière de pollution et d’enquêteurs spécialisés ont retrouvé également des médicaments et des traces de méthamphétamine. Une analyse chimique approfondie des boules de débris trouvées sur les plages de la banlieue de Sydney en octobre de l’année dernière a révélé qu’elles contenaient principalement des acides gras et d’autres matériaux, y compris des cheveux humains, des matières fécales, des déchets alimentaires, diverses fibres et bactéries qui sont couramment associées aux eaux usées. Ces débris proviennent d’un probable déversement des égouts de la ville. Sydney dispose de stations d’épuration qui ne réalisent qu’un traitement primaire des eaux usées avant qu’elles ne soient rejetées en mer, à des distances allant de deux à quatre kilomètres de la côte.

Bien que les scientifiques suspectent des formations similaires aux « fatbergs », la porte-parole de l’entreprise Sydney Waters, qui gère le traitement des eaux usées dans la région, soutient qu’aucun dysfonctionnement n’a été constaté dans le système d’évacuation des déchets. Pour rappel un fatberg est un « monstre de graisse » qui bouche les égouts des grandes métropoles. C’est une accumulation de tout ce qui n’est pas biodégradable et pourtant jeté dans les égouts sans réfléchir.

Une menace pour la faune et la santé humaine

Au-delà de leur aspect répugnant, ces boules noires inquiètent les autorités locales et les associations soucieuses de l’urgence climatique. Elles peuvent être ingérées par la faune marine, causant des problèmes digestifs aux poissons, tortues et oiseaux. Certains promeneurs ayant touché ces boules ont également signalé des irritations cutanées.

Les plages concernées ont été rouvertes après des opérations de nettoyage approfondies. Les autorités continuent de surveiller la situation et d’analyser les échantillons pour prévenir de futurs incidents similaires. Bien que de nombreuses hypothèses ont été déclarées, Penny Sharpe, ministre de l’Environnement australien, déclare que l’origine de ces boules reste un mystère. Les associations environnementales ont lancé des campagnes de nettoyage et de sensibilisation. Des mesures de prévention sont en discussion pour limiter les sources de pollution. En attendant des réponses précises, ces boules noires de graisse rappellent une réalité alarmante : l’impact croissant des activités humaines sur l’équilibre fragile des océans.

Solen Ramirez

Crédits photo(s) : GEO 

 

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