Bordeaux: conférence LFI cible de militants d’extrême-droite

Bordeaux: conférence LFI cible de militants d’extrême-droite

Le mercredi 7 décembre, le député Nupes et LFI Louis Boyard, accompagné de son confrère Carlos Martens Bilongo, tiennent une conférence à l’Université Bordeaux Montaigne. Alors qu’ils s’expriment devant plus de 300 étudiants, un groupe d’individus d’extrême-droite armés de barres de fer, surgit devant l’amphithéâtre. Retour sur cet incident source de querelles politiques.

 

Discours-Bilan

Tout au long de la soirée, les jeunes députés de la République dressent ensemble un inventaire de mesures prises par le gouvernement et de celles qu’ils resteraient à prendre. Ils s’adonnent à la tâche du constat en donnant divers faits de société qu’ils estiment contestables. Dès son entrée, le député du Val-d’Oise Carlos Martens Bilongo amorce la conférence sur le thème de l’éducation. En tant qu’ancien enseignant, il se permet d’aborder des sujets qui inquiètent et impliquent son auditoire. Bourses, aides au logement, orientation, insertion… Des termes qui hantent une grande majorité des étudiants français qui à ses yeux font de la France une puissance. « Nous sommes riches de nos matières grises » s’écrie-t-il debout face au public. S’ensuit l’intervention de Louis Boyard qui ouvre la discussion sur la polémique dans laquelle le député s’est récemment retrouvé. L’homme qui a tenu tête à Cyril Hanouna ne parvient pas à résister à la tentation de décrire avec dynamisme les problèmes qu’engendrent la concentration des médias par les milliardaires. Sur un ton moqueur et farceur, le jeune député de La France Insoumise défend les idées de son parti à coup de témoignages et d’anecdotes. Dans un second temps, les deux collègues prennent le temps de répondre à quelques questions du public. En accord avec les principes défendus par la nouvelle union de gauche, la répartition des questions s’effectuent de façon à respecter la parité. À plusieurs reprises, les habitués de l’Hémicycle soulignent que « la révolution ne se fera pas sans les femmes ». Certains s’interrogent sur des thèmes brûlants. La surpopulation carcérale et le manque de solutions concrètes à la crise énergétique font partie des nombreux sujets placés au centre de l’intervention.

 

Quand ça tourne au vinaigre…

20 heures moins vingt, la conférence bat son plein. Tandis qu’à l’intérieur de l’amphi B400 le calme semblait être l’un des maîtres-mots de la conférence, à l’extérieur la réalité était toute autre. Une vingtaine de militants cagoulés affiliés à l’extrême-droite, acteurs du groupuscule La Bastide Bordelaise se sont présentés au rez-de-chaussée du bâtiment. Pour la plupart, ils étaient armés de barres de fer ou encore de matraques. Remplis de détermination et de haine à partager, ils ont fait une arrivée pour le moins fracassante, en hurlant à l’unisson « tout le monde déteste les gauchistes ». Résultat,  3 militants qui faisaient partie du service d’ordre de la conférence se sont faits agresser et ont été blessés. Rappelons que ce même groupuscule s’était illustré en intimidant la pride cet été. Au-delà des blessés, ils ont par la même occasion fait blocus à plusieurs autres individus qui souhaitaient prendre part à la conférence. Parmi eux nous pouvons citer Petra, jeune étudiante à l’Université de Bordeaux Montaigne, qui est intervenue en fin de conférence. Son intervention avait pour but d’inciter à une mobilisation collective en réponse à cette nouvelle attaque à la liberté de réunion, la liberté de disposer de son propre corps et surtout à la liberté d’opinion.
La police s’est rendue sur place quelques temps après le drame pour tenter de rétablir l’ordre et retirer les opposants des lieux. 

 

 

L’union fait la force

En réponse à cette menace, un rassemblement a été organisé sur le parvis de l’Université de Bordeaux Montaigne le vendredi 9 décembre à 12h30, contre la montée de l’extrême-droite qui n’a ni sa place dans les facs, ou même partout ailleurs. 200 personnes se sont mobilisées. 

Nous avons pu y retrouver Stéphane Obé, secrétaire départemental de la CGT (Confédération générale du travail) ou encore des étudiants de l’UBM engagés comme Jahan Lutz, militant de l’association étudiante Le Poing Levé. 

 

 

© Twitter: @LouisBoyard / B.M.

 Inès MBEMBA KABUIKU, Christiane TAHA 

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