Lundi dernier Bernard Tapie ancien ministre et député est décédé à l’âge de 78 ans suite à une longue maladie contre laquelle il se battait depuis plus de cinq ans. Autant respecté que méprisé, sa mort rappelle aux Français ses combats, ses engagements, mais aussi ses déboires avec la justice. S’il est réprouvé par la majorité, dans la cité phocéenne, on pleure celui qui a offert la prestigieuse ligue des champions à l’Olympique de Marseille en 1993.
Un homme, mille vies
Député, ministre ou encore homme d’affaires, Bernard Tapie est un homme aux multiples casquettes qui a su s’imposer comme un acteur majeur de la scène politique et économique française des années 1980 à 1990. Issu d’un milieu modeste, son sens des affaires va très vite l’enrichir grâce au rachat de diverses entreprises au bord de la faillite, puis dans les années 1980 lorsqu’il se lance dans la direction de clubs sportifs. Son profil fascinant lui vaudra le statut de « Homme de l’année 1984 ». Il se lance en politique en 1992 nommé « Ministre de la ville » par le gouvernement Bérégovoy, élu ensuite débuté des Bouches-du-Rhône en 1993 puis député européen en 1994. Son engagement politique se verra marquer par l’aversion profonde qu’il vouait au Front National de Jean-Marie Le Pen. Présent au sein des plus hautes instances de la politique française, il baigne néanmoins dans de nombreuses affaires considérées comme « scandaleuses » dont celle du « Crédit Lyonnais » où il fut accusé de détournement d’argent public alors propriétaire d’Adidas.
Tapie, héros de l’Olympique
Avant sa carrière politique, il décide en 1986 de racheter le légendaire « Olympique de Marseille » qui végète à la douzième place de la ligue 1 de football et privé de titre depuis 1976. C’est suite à un investissement minutieux, instauré par le nouveau président Tapie que l’OM établi un modèle économique de poids. Grâce à cet équilibre, le club est parvenu à implanter de nouveaux cadres à la tête du club et recruter de nouvelles stars du football de l’époque comme Papin, Stambouli ou encore Förster. Ainsi Marseille a pu admirer la renaissance de son club quasi centenaire au sommet du football français et suivre ses exploits dans de grandes compétions européennes.
Si le club connaît une période de flottement entre 1990 et 1992, ses résultats ne cessent de s’améliorer, en 1993, huit ans après le rachat du club, l’OM est sacré champion d’Europe de football et rentre à jamais dans la légende. Marseille devient grâce à son « boss » (Bernard Tapie) un modèle pour le football français et un géant de la scène footballistique européenne.
Dernier hommage
Les supporters olympiens n’ont peut-être pas une forte estime pour leurs dirigeants, ils n’ont en revanche jamais oublié Bernard Tapie. Deux décennies après le sacre européen de l’OM, ils vont apporter un fort soutien à leur « boss » lorsqu’il rendra public son combat contre la maladie. Bernard Tapie s’est éteint le 3 octobre 2021 laissant un club en deuil, bien décidé à lui rendre hommage. À Saint-Germain-des-Prés, son lieu de naissance, une cérémonie d’adieu lui a été rendus, entourés par sa famille et d’anciens joueurs marseillais qui comme un dernier au revoir ont porté son cercueil. Aujourd’hui, jeudi 7 octobre 2021 à 17h, les supporters pourront rendre un dernier hommage à leur éternel président face à son cercueil placé au centre de la pelouse du vélodrome. Ultime preuve d’amour, les Marseillais demandent désormais de donner au célèbre stade vélodrome le nom de Bernard Tapie, celui qui leur a tant apporté.
Futur reporter.