AUKUS : plan de défense colossal pour une potentielle bataille navale

AUKUS : plan de défense colossal pour une potentielle bataille navale

Le 13 mars 2023 marque la date du dernier sommet de l’alliance militaire de l’AUKUS (Australie, Royaume-Uni, États-Unis) à San Diego, en Californie. Les chefs d’État des pays membres, dévoilent les grandes lignes de leur plan de défense navale, pour la région indo-pacifique. Cap sur un projet anglo-saxon qui contrarie la Chine.

Souvenez-vous…En septembre 2021, l’Australie rompt un contrat concernant une livraison de sous-marins, avec l’entreprise française Naval Group. Depuis cette décision, vécue par la France comme une trahison, Canberra se tourne vers ses homologues anglophones. Avec ses alliés états-uniens et britanniques, la nation océanienne compte bien arriver à bon port.

Hissez haut !

L’accord passé entre Joe Biden, Rishi Sunak, et Anthony Albanese est historique. Le chef du gouvernement australien, compte acheter à Washington, trois sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire (SNA). De précieux engins à la pointe de la technologie américaine, qui peuvent s’avérer utile, en matière de prospection et de dissuasion. Ça n’est qu’une infime partie de la commande de l’Australie. Pour nourrir sa soif de puissance, le pays de l’opale souhaite acquérir 220 missiles de croisière de type Tomahawk. La nation des kangourous prend ses vœux au sérieux, à l’instar du Japon qui s’est procuré deux fois plus de fusées balistiques ce février. Tous ces points représentent des centaines de milliards pour Anthony Albanese, et des centaines de millions pour le pays aux 50 états. Ils doivent investir, conjointement avec Downing Street, pour lancer les premiers SNA du pacte trilatéral de sécurité. Aussi pour accompagner les marins d’eau douce au niveau technique, secteur dans lequel il existe un véritable manque d’expertise sans l’aide de la US Navy. 

Tous ses efforts, qui seront menés sur plusieurs décennies, convergent vers un même but : “la paix et la stabilité dans la région indo-pacifique”. À l’origine de cet idéal, se trouve une crainte de l’hégémonie chinoise en mer de Chine méridionale et dans l’océan Indien. Ce sont des zones dangereuses et convoitées autant par ceux qui la bordent que par la thalassocratie américaine. Taïwan est également une raison majeure qui pousse l’Occident à agir fermement et rapidement. Pékin est aussi au centre de conflits dans les secteurs concernant les ressources halieutiques, le transport commercial, l’exploitation d’hydrocarbures etc.

Attention requins

Si le triumvirat des temps modernes voit sa mission d’un œil positif, ce n’est pas le cas pour la République Populaire de Chine (RPC). Wang Webin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, expose sa désapprobation. Il explique lors d’un meeting que le plan de l’AUKUS “ne fera que provoquer une course aux armements et nuire au système international de non-prolifération tout en portant atteinte à la paix et à la stabilité régionale”. Ici, le gouvernement de Xi Jinping estime que parler de pacification est paradoxal. À plusieurs reprises, il est possible d’entendre le terme de “guerre froide”. Comme si la stratégie de l’endiguement et de la dissuasion nucléaire des années 1950 étaient d’actualité. De leur point de vue, Joe Biden et ses acolytes mènent en bateau l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Malgré l’insistance du président américain sur la place du nucléaire dans l’énergie et non dans l’armement, Pékin et Moscou s’opposent à l’alliance.

Il faut dire que l’annonce des perspectives du bloc anglo-saxon n’est pas passée sans faire de vagues. Entre les États-Unis et la RPC, le climat est toujours aussi tendu. Autant dans les airs avec des ballons-espions, que sous la mer avec des sous-marins. Cette fois, d’autres acteurs entrent en jeu, et risquent de provoquer des réactions plus vives que prévues.

 

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