Archéologue, un métier qui traverse les siècles

Archéologue, un métier qui traverse les siècles

Des hauteurs de Machu Picchu aux pyramides égyptiennes, l’histoire de nos ancêtres n’a jamais cessé de nous fasciner. Explorateurs de tombeaux ou fouilleurs des sols, les archéologues sont les véritables chercheurs de notre passé et décryptent les secrets que renferment les reliques et objets restés sous terre depuis parfois des milliers d’années.

Leurs minutieux travaux de recherches et de reconstitutions, et ce, toujours en quête de vérité, nous permettent de comprendre la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Ces derniers mois, leurs recherches ont notamment permis d’en savoir plus sur l’histoire du Pays basque, suite à la découverte près de Bilbao de la main d’Irulegi datant d’environ 2000 ans !

Des chercheurs qui ont eu la main chanceuse suite à cette découverte, car la main d’Irulegi comporte des caractères écrits en vieux basque, or, ils pensaient les Basques de cette époque analphabètes. La raison de cette hypothèse est que les traces d’écriture basque les plus anciennes autres que des noms propres datent de 1545, les archéologues ont donc encore une période vide de plus de 15 siècles d’écriture basque à potentiellement étudier et découvrir.

Si les travaux des archéologues sont d’utilité publique, la fonction est, à travers les yeux du grand public, un milieu mystérieux qui semble très fermé. À Bordeaux, l’université Bordeaux Montaigne propose la Licence Sciences Archéologiques visant à former une nouvelle génération d’archéologues. Les étudiants de cette licence ont la chance de compter en leur sein un groupe de passionnés d’archéologie en la personne des membres de l’association des Explorateurs de Sciences Archéo. S’étant donné la mission de promouvoir leurs enseignements ainsi que l’archéologie, nous avons la chance de les rencontrer afin d’en savoir plus sur cette science méconnue et leurs missions.

Pop-Up : Tout d’abord, comment un étudiant en Science archéologique décrirait l’archéologie ?

ESArchéo : Une définition que l’on pourrait donner à l’archéologie serait l’étude des sociétés humaines à travers le registre matériel au cours du temps. À la fois une étude des productions humaines, de leur rapport à la matérialité, à leur environnement. Notre champ d’études a donc pour étendue toutes les périodes, y compris les plus récentes, depuis l’apparition de l’Homme. Nous pourrions aussi ajouter que l’archéologie est une science interdisciplinaire qui met en relation divers domaines (histoire, histoire de l’art, biologie, physique-chimie, etc.)

Pop-Up: Pouvez-vous présenter un peu la licence Sciences Archéologiques et ses enseignements ?

ESArchéo : Comme toutes les licences, celle de Sciences archéologiques dure trois ans. À l’Université de Bordeaux Montaigne, nous avons cette spécificité de pouvoir nous spécialiser en archéologie dès la première année, seul le premier semestre de L1 contient des cours d’Histoire de l’art, nécessaire pour acquérir le vocabulaire spécifique. L’objectif au cours de ces trois ans est d’apprendre les bases à la fois théoriques et pratiques de l’archéologie. Pour cela, nous allons suivre des cours portant sur de grandes aires géographiques et chronologiques (Préhistoire, Protohistoire, Antiquité, Antiquité tardive, Moyen Âge, époques moderne et contemporaine en Méditerranée et en Europe pour l’essentiel). Nous suivons aussi des cours thématiques : approches de l’espace et du temps, de la matière et les matériaux, des principes théoriques comme la stratigraphie, de l’histoire de l’archéologie, du paléoenvironnement, de l’anthropologie et de l’archéozoologie, de l’archéométrie. En première et deuxième années, il nous est proposé de suivre des UE découvertes dans divers domaines (langues étrangères, langues anciennes, arts, philosophie, histoire, etc.).

En ce qui concerne le côté pratique, il nous est demandé de réaliser au moins six semaines de stage sur un chantier archéologique. Six semaines étant un minimum pour acquérir les bases des techniques de fouille, mais il est recommandé d’en faire bien plus.

À la fin de tout ça, on obtient une licence (bac + 3) et on peut s’orienter vers un master dans les domaines de l’archéologie ou autres (histoire, patrimoine, etc.). Trois parcours sont proposés à UBM : archéométrie, archéologie, parcours recherche et archéologie, parcours professionnel. Trois autres parcours sont proposés à UB : préhistoire — géoarchéologie – archéozoologie, archéothanatologie, anthropologie biologique.

Pop-Up: Les Explorateurs de Sciences Archéo, qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous proposez aux étudiants ?

ESArchéo : Les Explorateurs des Sciences Archéologiques (ESA) est une association de licence créée en 2021 à l’initiative d’un groupe d’étudiants de la licence. Aujourd’hui, elle compte onze membres au sein de son bureau : Nicolas, Léo et Roman à la présidence, Anaïs et Aurélie à la trésorerie, Delhia et Emma au secrétariat, Mila et Océane à la communication, Charles et Mathéo à l’événementiel. L’association compte une centaine d’adhérents pour cette année universitaire, qu’ils soient archéologues ou non.

Elle a pour objectif de créer un climat d’entraide au sein des trois niveaux de licences, de démonter les stéréotypes liés à notre discipline et de faire découvrir l’archéologie aux néophytes.

Nous proposons aux étudiants des sorties dans des musées ou sur des sites archéologiques, des conférences, des projections en lien avec l’archéologie, mais aussi des soirées étudiantes dans des bars, des séances de révisions.

Pop-Up: Aujourd’hui, l’archéologie est éclipsée par d’autres sujets d’études dans les médias, comment une association étudiante participe à la promotion de cette science ?

ESArchéo : Déjà, l’association existe. Cela nous permet de nous faire connaître au sein de l’université, car même si la licence est proposée, beaucoup de gens ignorent que nous existons. Nous pouvons nous mettre en relation avec des professionnels ou d’autres associations pour faire connaître l’archéologie au plus grand nombre. Nous organisons des événements, notamment des conférences qui permettent une ouverture sur des sujets variés aux gens curieux de découvrir l’archéologie. De plus, deux étudiants qui font pour l’instant partie du bureau, ont créé une émission radio, « TruelleFM » afin de nous faire connaître auprès d’un public plus large.

Pop-Up: ESArchéo, c’est une association directement liée à la licence Science Archéologiques, quels objectifs vous fixez-vous ?

ESArchéo : Comme cité plus haut, nos objectifs sont vraiment de créer un climat d’entraide entre les étudiants de la licence. Cependant, nous nous voulons ouverts au plus grand nombre et souhaitons faire découvrir l’archéologie à tous ceux qui sont curieux de s’y intéresser. Nous aimerions aussi essayer de démonter les stéréotypes qui sont liés à notre discipline (dinosaures, Indiana Jones, etc.). L’objectif est de créer des événements autour de l’archéologie auxquels archéologues et néophytes peuvent participer afin d’échanger sur des sujets qui nous passionnent.

Pop-Up : Est-ce que vous pourriez nous donner un exemple d’action concrète réalisé par l’ESArchéo ?

ESArchéo : Nous pouvons donner l’exemple d’une action plutôt « archéocentrée », mais c’est une aide précieuse pour les étudiants à trouver et à se préparer pour un chantier. Déjà, il faut préciser que les chantiers archéologiques ouverts aux bénévoles ont lieu tous les étés et sont ouverts à la fois aux étudiants en archéo et à tous les gens curieux (peu importe le niveau de connaissance dans le domaine). Nous repartageons la liste des chantiers toutes les semaines quand elle est mise à jour. Nous sommes disponibles pour toute personne ayant besoin de contacts. Une conférence de présentation sur les chantiers auxquels nous avons pu participer qui peut permettre à qui en a besoin d’avoir des contacts et entre nous d’échanger des contacts. Une autre conférence aura lieu en fin d’année (déjà l’an dernier), elle a pour but de donner des conseils aux étudiants pour permettre de se préparer aux chantiers (matériel et attentes notamment) et de souligner les problèmes auxquels on peut être confronté et comment les gérer.

Pop-Up : Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur vos prochains projets ?

ESArchéo :

  • Soirée jeux de société le 13 mars de 18 h à 21 h à la MDE en collaboration avec la Guilde du Dé Libéré sur des jeux en lien avec l’archéo et l’histoire (entrée libre)
  • Soirée étudiante le 15 mars de 19 h à 2 h au Barracuda → entrée gratuite pour les adhérents et de deux euros pour les non-adhérents, tarifs préférentiels mis en place pour l’occasion (tout le monde est le bienvenu)
  • Conférence sur les mythes et l’archéologie précolombienne avec Gérald Migeon, conservateur au Service Régional d’Archéologie de Bordeaux (date à définir)
  • Cafés révisions : les 20 février, 6 mars, 20 mars, 3 avril, 17 avril, 1er mai de 17 h 30 à 20 h (salle à définir)
  • Conférence sur le sexisme avec l’antenne du laboratoire Ausonius (à définir)
  • Conférence sur les chantiers archéologiques : présentation de comment postuler, faire une convention de stage, ce qu’il faut amener en chantier, etc. (fin mars)
  • TruelleFM tous les lundis sur Radio Campus 88.1

Pop-Up: Où est-ce que nos lecteurs peuvent vous retrouver ? Voir vous contacter pour de futurs étudiants de licence ?

ESArchéo : Vous pouvez nous contacter sur notre Instagram (@esarcheo_ubm) et sur notre boîte mail (esarcheo@gmail.com). Nous n’avons malheureusement pas de local, mais nous sommes souvent présents au local de l’association d’Histoire, Prométhée en H017. Vous pouvez également nous voir au cours de nos événements. Il est important de ne pas oublier que nous sommes des étudiants donc accessibles et que l’on fait ça dans le but d’être ouverts aux autres (on ne mord pas).

Crédit Photo : Hulki Okan Tabak via Unsplash

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *