2020 : année désastre

2020 : année désastre

Inédite, triste, déplorable, funeste, pénible, catastrophique… Nombreux sont les adjectifs pour décrire cette longue année 2020 qui vient de s’écouler, et la plupart ne présagent rien de bon. Crise sanitaire bien sûr, luttes et révoltes aussi, catastrophes naturelles toujours, légendes parties à jamais. Retour, une dernière fois, sur une année inhabituelle dont on se souviendra.

Janvier. L’Australie brûle. Plus de 18 millions d’hectares partis en fumée. Plus d’un milliard d’animaux emportés par les flammes. L’année commence par un continent ravagé par d’inarrêtables incendies. Et bientôt, cela allait être la planète toute entière qui devrait faire face à un incontrôlable virus.

Février. L’heure du Brexit a sonné. Quatre ans après le referendum initial, quatre ans de débats plus tard, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union Européenne. Et le divorce fut compliqué.  L’accord commercial a finalement été trouvé, l’accès au marché britannique est préservé. L’Écosse regrette déjà son amour passé.

Mars. La réforme des retraites passe en force. Manifestations multiples, grèves inédites et débats stériles. Le gouvernement sort sa carte Joker. 49/3. Projet adopté. La crise sanitaire intervient, d’autres problématiques plus pressantes sont à étudier.

Avril. Rues désertes. Le confinement se répand dans le monde entier. La moitié de l’humanité se retrouve enfermée. Les vies sont en pause. L’épidémie devient pandémie. « Nous sommes en guerre ». Et la guerre va durer. Personne n’était vraiment préparé. Des choix sont faits. Dans la queue en réanimation, santé inégalitaire, et dans la société, culture non essentielle.

Mai. Fais ce qu’il te plaît. Rien de spécial donc hommage glacial. Kobe, Cédric, Kirk, Albert, Michel, Christophe, Guy, Georges, Gisèle, Chadwick, Ennio, Juliette, Samuel, Bruno, Alain, Sean, Christophe, Diego, Anne, Valéry. Et tous les autres…

Juin. Racisme étouffant. La mort filmée de G. Floyd provoque un soulèvement de foule planétaire contre les violences policières. Terme adopté. Et le racisme. Existant et reconnu. BLM, trois lettres pour l’égalité, durant le mois des fiertés. Désormais ils veulent arrêter de filmer. Vérité floutée. Liberté étouffée.

Juillet. L’heure du remaniement. Après la vague verte des municipales, le gouvernement change d’air. Édouard devenu Jean. Eric et Gérald devenus grands. Les accusations n’atteignent pas la carrière. César.

Août. L’explosion irréelle. Dans un Liban déjà affecté, Beyrouth est éventrée. Ammonium stocké. Précautions bafouées. Sécurité envolée. Le gouvernement décomposé recomposé semble sans solution. Plus de 200 personnes décédées et une ville détruite à restructurer.

Septembre. Tenue républicaine obligatoire. La rentrée des écoles, chamboulée par des mesures sanitaires inédites, doit respecter des conditions vestimentaires absurdes. Attention aux garçons déconcentrés, les jupes doivent couvrir les mollets. Vieux jeu les dirigeants. Solidaires les étudiants.

Octobre. Liberté d’expression décapitée. L’enseignement provoque la mort. Les caricatures donnent tort. En plein procès Charlie Hebdo, la menace terroriste refait surface. La Turquie boycotte la liberté, l’État d’urgence est de nouveau déclaré, cette guerre aussi est loin d’être terminée.

Novembre. Trump a la défaite amère. La seule élection présidentielle capable de bousculer la vie de la planète entière. Les yeux rivés sur l’Amérique. Dans la cacophonie d’accusations grossières, Biden l’emporte au bout du compte. Et du recomptage. Une femme à la maison blanche. Les conservateurs flanchent.

Décembre. L’espoir d’un vaccin. La magie des fêtes pour masquer les défaites. Le vaccin est là, après de nombreux mois. Efficacité prouvée mais en pratique c’est compliqué. Au Royaume-Uni, l’espoir laisse place au doute. Nouvelle variante, tout le monde déchante. Ce n’est pas fini.

 

Elle paraît si lointaine l’époque où l’on s’embrassait à tout bout de champs, où l’on dansait le samedi soir, où l’on sautait de joie dans les stades, où l’on voyait le sourire d’inconnus dans la rue, où l’on chantait à tue-tête dans les concerts, où l’on voyageait n’importe où n’importe quand, où l’on ne se méfiait pas vraiment des autres gens, où l’on vivait tout simplement. Si lointaine cette époque passée, et si lointain le moment où l’on va la retrouver. 2021, bonne année ? Apprécions chaque instant, espérons un futur meilleur, et attendons l’heure du bilan.

Margaux Bongrand

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