Depuis début février, l’équipe de France de Rugby est dans la tourmente. Elle cumule cas de Covid et dérapages présumés au sein de l’équipe ayant laissé une porte ouverte au virus. Le 25 février, c’est le cas de trop qui causera le report du match des Six Nations : France-Ecosse. Une occasion perdue pour un XV de France plus que prometteur mais, ce n’est que partie remise.
Cluster Gate : La bulle, le match et la gaufre
Une gaufre surmédiatisée, qui n’avait rien demandé et un nom bien people donné à l’affaire, obtenez un mélange bien homogène. Un beau chaos médiatique…
Pourtant, tout semblait commencer de la meilleure des manières avec la mise en place d’une « bulle sanitaire stricte » par la Fédération Française Rugby. Tel était le protocole sanitaire du Tournoi des 6 Nations pour les Bleus. Mais, lorsqu’il s’agit de se rendre au premier match en Italie, les règles mises en place sont enfreintes une première fois. Bernard Laporte, président de la FFR se rend à Rome par un vol commercial et non pas par un vol privé comme l’ensemble du groupe France. Il intègre alors la fameuse bulle, néanmoins, il certifie avoir été testé négatif à deux reprises.
La veille du match, l’encadrement autorise les joueurs à se dégourdir les jambes dans un parc avoisinant l’hôtel et visiblement, pour deux joueurs, la faim se faisait sentir. Alors pourquoi pas une gaufre dans une rue très fréquentée de la ville ? Seconde entorse.
De retour en France, après la victoire écrasante de ses joueurs, Fabien Galthié, sélectionneur, s’autorise une sortie le 7 février pour assister au match entre les Espoir du Stade Français et ceux de Colombiers où évolue son fils. Aie, troisième entorse.
Le premier cas dans le groupe France est détecté un peu plus d’une semaine plus tard. Là… Le virus se propage, se diffuse plus que facilement au sein du groupe. Le 19 février, on compte 17 personnes touchées.
Un enquête interne révèlera en réalité que ce ne sont pas les petits plaisirs de la vie auxquels se sont adonnés les joueurs ou l’avion commercial de Bernard Laporte, ni même le match de Fabien Galthié qui causera la flambée des cas, mais bien un des joueurs de rugby à 7, positifs, ayant participé aux entraînements du XV de France.
Protocole respecté, bretelles relevées, équipe armée
C’est à la suite des 17 cas covid recensés dans l’équipe, qu’une entrevue a eu lieu vendredi matin entre Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports et Bernard Laporte. Aussi présent, le ministre de l’Education, de la Jeunesse et des Sports Jean Michel Blanquer conclut : « Le protocole sanitaire a été respecté », il ajoute toutefois « mais on n’est jamais trop vigilant ». Le ministre ne nie pas les possibles dérapages des joueurs mais met en garde le groupe France : « C’est la ceinture et les bretelles » a-t-il déclaré ce matin. Comprenez : maintenant, tenez-vous à carreau.
Bernard Laporte, lui, relève l’absurdité de l’étiquette de bulle collée au protocole dès le départ « il faudrait une quarantaine comme au tennis, et pendant six semaines, vous enfermez les joueurs, hôtel-stade-hôtel. Ce n’est pas faisable […] C’est pour cela que je n’aime pas le terme de bulle ».
Toujours est-il que ce report est une triste nouvelle, d’autant plus que les deux fédérations ont du mal à s’entendre sur une nouvelle date. Pour celui qu’on nomme plein d’espoir : Le nouveau le XV de France ce n’est alors que partie remise. Depuis 2019, un air frais mais surtout renouvelé souffle sur le rugby français : nouveau sélectionneur (Fabien Galthié), des joueurs prometteurs notamment le joueur du Stade Toulousain et Antoine Dupont et Damian Penaud évoluant à L’ASM Clermont et un collectif soudé qui ne cesse de démontrer détermination et persévérance lors de ses matchs.
En 2023, c’est en France que le ballon rond sera roi. La coupe du monde ne laisse alors présager que le meilleur pour nos bleus.
Noa Darcel
Crédits photos : Martin bureau / AFP / SIPA
Aspirante JRI, en préparation aux concours des écoles de journalisme. Rédactrice et Pop’Casteuse.