Le milieu de terrain espagnol a été couronné pour la première fois ce lundi 28 octobre du Graal individuel. Un résultat qui a grandement fait parler que ce soit pendant la cérémonie à Paris ou sur les réseaux sociaux. Retour sur une journée à rebondissements et surprises.
Alors que la planète foot attendait depuis plusieurs mois de voir Vinicius Jr lauréat du Ballon d’Or, la stupeur était folle à l’annonce du nom de Rodri. La surprise fut d’abord divulguée le matin même après que la délégation du Real Madrid, club de Vinicius Jr, ait annulé sa venue à Paris le soir même. L’incompréhension était alors totale, le Real jugeant un manque de respect pour son joueur lorsqu’ils ont appris prématurément qu’il ne serait pas couronné. Une information démentie plus tard dans l’après-midi par le comité officiel de France Football. D’après eux, seules deux personnes étaient au courant du gagnant et pour une grande première, le joueur vainqueur n’était pas averti à l’avance. Pour les éditions précédentes, France Football, organisateur du Ballon d’Or, partait à la rencontre du joueur et de sa famille quelques semaines en avance afin de créer un reportage publié pendant la cérémonie. Cette pratique a été supprimée afin de laisser le plus possible une tension quant au nom du futur vainqueur.
Pour les fans, cette annonce était un élan d’espoir pour leur favori. Néanmoins, lors de l’arrivée des différents candidats à la cérémonie, le doute sur le gagnant n’existait plus. Comme annoncé en début de journée, aucun membre du staff ou joueur du Real Madrid ne s’est présenté. Même Kylian Mbappé, vainqueur du trophée Gerd Müller, récompensant le joueur qui a marqué le plus de buts dans la saison, n’était pas présent. Une récompense qu’il a dû partager avec l’Anglais Harry Kane présent lors de la cérémonie, qui a comme lui marqué autant de buts pendant la saison. Leur entraîneur Carlo Ancelotti est le lauréat du trophée Johan Cruyff masculin, étant réservé au meilleur coach de l’année. À l’annonce du résultat, certains spectateurs et fans présents dans la salle ont même scandé le nom de Vinicius Jr. Mais c’est bien Rodri, le milieu espagnol de 28 ans, qui a été sacré pour la première fois de sa carrière.
Comment expliquer un tel résultat ?
La question se pose et a été au cœur du débat sur les réseaux sociaux, pourquoi Rodri mériterait-il plus le Ballon d’Or que Vinicius?
Quand on regarde leurs trophées gagnés, on a plus ou moins une belle équivalence. D’un côté, Rodri a gagné le championnat anglais, le Community Shield, la Coupe du monde des Clubs et l’Euro 2024. Un palmarès bien fourni collectivement qui s’ajoute au trophée de meilleur joueur de l’Euro avec l’Espagne. Vinicius quant à lui a remporté la Ligue des champions, le championnat espagnol, la Super Coupe de l’UEFA et la Supercoupe d’Espagne. Quatre trophées de chaque côté avec, pour chacun d’entre eux, des performances individuelles d’exception. Vinicius Jr a mené le Real Madrid vers sa 15ème Ligue des champions avec des très grosses performances en demi-finale et lors de la finale. En quarts de finale, le Real avait par ailleurs éliminé Manchester City, club dans lequel évolue Rodri. Mais depuis 2021, un nouveau critère est apparu en ce qui concerne le Ballon d’Or.
Les 100 journalistes sont maintenant chargés de voter aussi par rapport au niveau de fair-play du joueur. Chose pour laquelle Vinicius est grandement critiqué. Dans sa façon de jouer assez provocatrice, que ce soit envers les joueurs ou les supporters adverses, le brésilien ne s’attire pas l’amicalité de tous. Hautement critiqué pour ça et même victime de racisme, il voit cet aspect comme une force qui le rend meilleur. Son fair-play a donc orienté le vote de certains journalistes en sa défaveur lorsque Rodri est considéré comme bien plus respectueux. Ce Ballon d’Or masculin restera pour sûr comme une autre controverse du trophée. Sur les quatre dernières cérémonies, trois d’entre elles, 2021, 2023 et 2024 ont grandement suscité l’interrogation quant au gagnant. Le Ballon d’Or perd de plus en plus de crédibilité auprès des fans et même des joueurs mais reste toujours comme étant le Saint-Graal à afficher dans son armoire personnelle.
Et les autres résultats ?
Les autres lauréats décernés pendant la cérémonie n’ont pas arrangé l’image du Ballon d’Or. Certains trophées octroyés ont, eux aussi, provoqué la mésentente. À commencer par le trophée Yachine réservé au meilleur gardien de la saison. L’argentin Emiliano Martinez remporte le trophée pour la deuxième fois d’affilée. Pourtant avec 61 buts encaissés en 38 matchs de Premier League, les autres nominés étaient bien plus méritants que lui. Pas forcément rassurant cette année et loin d’être un joueur fair-play, il a pourtant été sacré. Un autre trophée qui a fait parler de lui était le trophée des meilleurs entraîneurs masculins et féminins. Pour la majorité des fans, Xabi Alonso, entraîneur de Bayer Leverkusen, aurait dû le remporter chez les hommes. Avec une performance historique dans le championnat allemand, en étant la première équipe à finir l’année invaincue. En Ligue Europa, ils ont aussi émerveillé la scène européenne en se hissant jusqu’en finale, celle-ci perdue et qui marquera leur seule défaite de la saison. Côté féminin, l’entraîneuse anglaise de Chelsea et de la sélection américaine lors des JO, Emma Hayes, a été couronnée pour la toute première du trophée chez les femmes. De nombreux fans s’attendaient à voir Jonatan Giraldez, entraîneur du FC Barcelone chez les femmes, qui a gagné tous les trophées qu’il pouvait remporter cette année. La performance américaine lors des JO avec leur médaille d’or a probablement penché en la faveur de l’Anglaise.
Pour les autres trophées, l’espagnole Aitana Bonmati a reçu le Ballon d’Or féminin. La joueuse du FC Barcelone remporte son deuxième trophée d’affilée et confirme depuis 4 ans la domination des joueuses barcelonaises pour cette récompense. Sans aucune surprise, le jeune espagnol de 17 ans Lamine Yamal a remporté le trophée Kopa récompensant le meilleur jeune. Il se classe huitième Ballon d’Or pour sa première venue. Un résultat exceptionnel au vu de son jeune âge et de l’avenir qui lui est promis. Pour les clubs de l’année, le Real Madrid l’a emporté côté masculin et le FC Barcelone côté féminin. Enfin, la joueuse espagnole Jennifer Hermoso a reçu le trophée Socrates. Il est attribué à une joueuse ou un joueur qui est engagé(e) dans des projets sociaux et caritatifs. L’internationale espagnole s’est distinguée pour son combat envers la libération de la parole et les droits des femmes. Cela marque une forte domination espagnole tout au long de la cérémonie que ce soit individuellement ou collectivement.
Liam Ray
Crédits photo : Instagram – @ballondorofficial
Étudiant en troisième année d’info-com allemand, passionné de sport et des conflits politiques, je souhaite devenir commentateur, analyste sportif pour une grande chaîne de télé à l’étranger.