“The cream of the crop” à Versailles
« Make our planet great again », « France is back », et maintenant : « Choose France ». Emmanuel Macron a reçu hier soir à l’Elysée (euh non pardon, à Versailles) 140 chefs d’entreprises des 4 coins de la planète, le tout à l’occasion du sommet consacré à l’attractivité économique en France.
(Google) Traduction : Manu a reçu en grandes pompes (et en grand cirage de pompes) les 1% qui se partagent les 80% des richesses mondiales, pour faire de la France « the place to be ». Mais bon, on va pas faire genre qu’on a une conscience de militant anti-capitalo-systèmo-altermondialisto, parce que, quand même, on va pas cracher dans la soupe. Certains de ces « global leaders » ont déjà succombé à la « french touch », et ont promis de sérieux investissements sur le territoire français. Par exemple : le constructeur automobile japonais Toyota a annoncé plus de 300 millions d’euros d’investissements dans son usine près de Valencienne, et pas moins de 700 CDI créés à la clé.
Previously on Prison break
Ça ne s’arrange pas du côté des établissements pénitentiaires. Suite à la récente prolifération d’agressions sur des surveillants pénitentiaires un peu partout en France (même si ce n’est pas pour autant une nouveauté, et c’est bien là le nœud du problème), c’est entre 120 et 130 prisons (sur 188) qui se sont mobilisées hier.
Et hélas, la (nouvelle) rencontre entre les syndicats pénitentiaires et la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, n’a pas vraiment été concluante. Au point que les négociations vont se prolonger aujourd’hui, mardi 23 janvier, soit neuf jours après le début des contestations. Au menu, toujours : sécurité, création d’emplois, rémunérations et aménagements.
NDDL : ça plane pour la route des Chicanes
Après qu’Edouard Philippe ait annoncé la semaine dernière l’abandon du projet de construction de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, le déblayage de la route départementale (obstruée depuis 5 ans maintenant) a débuté aujourd’hui, et devrait se poursuivre jusqu’à mercredi. C’était ce qu’avaient promis les zadistes en cas d’abandon pur et simple du dossier chaud patate de NDDL. RAS, tout semble se dérouler sans accroche dans la ZAD (« Zone à Défendre », « Zone d’Aménagement Différé », ou « Zone d’agriculture Durable », c’est à la carte).
Rappelons que le gouvernement laisse aux militants jusqu’à la fin de la trêve hivernale (soit jusqu’au 31 mars) pour quitter définitivement les lieux, qu’ils occupent illégalement depuis 2008 pour la plupart. Sinon, la « manière forte » sera employée.
George Weah attendu comme le Messi(e)
On imagine bien qu’il a l’habitude de gérer la pression, fort heureusement pour lui. Il faut dire que l’enfant des bidonvilles porte le poids de l’espoir du peuple libérien entier sur ses (solides) épaules. Il a prêté serment hier, et pris ses fonctions de président du Libéria, 1 mois après son élection face au vice-président sortant. Il hérite par là-même d’un pays rongé par une extrême pauvreté, dévasté par l’épidémie Ebola en 2014, gangréné par la corruption, et encore fragilisé par une succession de guerres civiles.
L’ancien Ballon d’or ne dispose donc pas de la meilleure côte, avouons-le. Avec un pays classé 177ème sur 188 au classement du développement humain de l’ONU (qui prend notamment en compte le PIB par tête, le niveau d’éducation et le niveau de santé), espérons qu’il accomplira de grandes prouesses, autres que sportives cette fois-ci.
Fin du 3ème jour de shutdown (mais juste pour les 3 prochaines semaines)
« Shutdown » = « fermeture ». Comprenez-là la mise au chômage technique de plus de 850000 employés américains considérés comme « non essentiels » au fonctionnement de l’administration du gouvernement fédéral. Petit topo.
La cause de cette « fermeture » administrative qui a obligé la première puissance mondiale a fonctionné au ralenti ? La non-obtention d’une majorité qualifiée au Sénat des Républicains face aux Démocrates lors du vote pour l’adoption d’une rallonge budgétaire d’un mois (la 3ème déjà depuis septembre 2017). En effet, les Démocrates exigeaient, en échange des voix manquantes pour atteindre cette majorité qualifiée, l’éclaircissement de la position de la Maison blanche au sujet de l’immigration (et notamment sur le dossier des « Dreamers », ces sans-papiers arrivés enfants aux Etats-Unis et dont la protection accordée par l’administration Obama a été récemment suspendue par l’administration Trump).
Hier cependant, un compromis budgétaire a été trouvé au Congrès entre Républicains et Démocrates, mettant ainsi fin à la fermeture partielle du gouvernement fédéral.
Happy ending, certes, mais pour 3 semaines seulement.
Les Corses prennent la température (toujours tiède) à Matignon
Hier, les dirigeants nationalistes corses ont été reçus par Edouard Philippe.
En gros : rien de neuf. Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, arrivés assez largement en tête aux élections territoriales de décembre dernier, revendiquent toujours les mêmes choses. A savoir : la co-officialité de la langue corse avec le français, la reconnaissance dans la Constitution de l’île de Beauté, l’amnistie des prisonniers dits « politiques », le statut d’autonomie « de plein droit » … Et j’en passe. Mais le gouvernement, lui, n’est toujours pas prêt à changer de position ; « ce qui peut représenter une forme de déception » pour Gilles Simeoni.
Le « la » sera donné par le déplacement du chef de l’Etat sur le territoire corse, prévu pour le 6 février prochain, à l’occasion du 20ème anniversaire de l’assassinat du préfet Erignac. Encore un symbole, et la preuve que notre cher président ne laisse rien au hasard quand il s’agit du calendrier de ses visites diplomatiques.
#MoodDuJour : « Le pénitentier », de notre Johnny (inter)national et intemporel :