Présidentielle : Valérie Pécresse, une campagne en demi-teinte

Présidentielle : Valérie Pécresse, une campagne en demi-teinte

La candidate a tenu ce dimanche 13 février son premier « grand meeting » au Zénith de Paris, devant un public de près de 7.500 militants. Une performance vivement critiquée, tant par l’opposition qu’au sein de son propre parti. 

Après deux mois de campagne et à moins de huit semaines des élections, la candidate « favorite » de la droite peine à convaincre. Malgré plus de 1 800 parrainages en ce début de semaine, celle que l’on présentait encore comme la principale adversaire d’Emmanuel Macron se retrouve au coude-à-coude avec l’extrême droite. Elle figurait au 14 février en 4ème place des intentions de vote avec un résultat de 14 %, derrière les candidats d’extrême droite Éric Zemmour et Marine le Pen et le président sortant Emmanuel Macron, selon un sondage Harris Interactive.

 

Une candidate qui ne séduit pas sur la forme

Ce premier meeting, qui devait fédérer la droite et galvaniser les foules face à la montée des extrêmes, a pourtant suscité de bien tièdes réactions. Diction bancale, présence sur scène hésitante, discours sans véritables mesures… La candidate n’a pas séduit par son talent oratoire. Un défaut majeur dans une campagne aux participants très démonstratifs, et qui lui a valu le départ prématuré de quelques militants déçus.

Source : compte Twitter @Goery_ 

 

Valérie Pécresse a néanmoins tenté de balayer la critique ce lundi 14 février au micro de RTL, soutenant être « une faiseuse » et non une oratrice, face à des concurrents qu’elle qualifie de « beaux-parleurs ». Ce n’est pourtant pas la première fois que sa stratégie de campagne fait douter la droite. La mairesse du 7ème arrondissement de Paris et ex-garde des Sceaux Rachida Dati avait notamment étrillé son directeur de campagne Patrick Stefanini le 10 février dernier, en le catégorisant entre autres de « loser » sur le plateau de Franceinfo.

 

Un discours aux relents d’extrême droite

La critique s’est enflammée de plus belle après un discours que beaucoup ont estimé trop proche de celui des extrêmes. « Wokisme », immigration et laïcité ont été quelques-uns des grands thèmes abordés par la candidate, autoproclamée défenseuse de « l’identité française » au cours d’un meeting centré sur la question de la souveraineté nationale. Valérie Pécresse a semble-t-il tenté de récupérer une partie de l’électorat tournée vers l’extrême droite, revendiquant une « France qui ne soit soumise à personne » tant en interne qu’à l’étranger et s’opposant fermement au port du voile.

Mais nationalisme et discours identitaire sont un cocktail explosif avec lequel Valérie Pécresse s’est brûlé les ailes. C’est en affirmant qu’il n’y avait « pas de fatalité face au grand remplacement » que la candidate a provoqué un tollé auprès de l’opposition. De nombreux membres du parti LR ont regretté l’usage de cette formule, qui fait référence à une théorie raciste plébiscitée par les mouvements identitaires et largement reprise par le candidat Éric Zemmour (Reconquête). « Le grand remplacement, ce n’est pas nous » a notamment affirmé le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand lors d’une réunion du parti, le lundi 14 février. Valérie Pécresse s’était maladroitement justifiée le même jour, de nouveau sur RTL, assurant que le terme avait déjà été employé lors de débats de la primaire de la droite.

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