Lutte contre le VIH: focus la PrEP?

Lancée en janvier 2016 en France, la prophylaxie pré-exposition ou PrEP est le nouvel outil de prévention contre le virus du sida. Déjà utilisé depuis quelques années aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, elle s’installe dans les hôpitaux français. Mais qu’est ce que la PrEP Docteur?

Encore peu connue dans notre pays, la PrEP c’est la prise d’un médicament antirétroviral, le Truvada®, qui permet d’empêcher le virus du VIH d’entrer dans le corps. Être protégé avec un cachet par jour constitue une véritable révolution pour les personnes séronégatives qui n’utilisent pas toujours un préservatif et qui appartiennent aux populations les plus exposées au virus; les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, les personnes migrantes et notamment les femmes, les personnes trans et les usagers de drogue par injection. Pour autant, il ne s’agit pas d’un substitut au préservatif puisque le Truvada® ne protège en aucun cas des autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST).

 

Un enjeu national 

Charles Cazanave, Professeur dans le service des Maladies Infectieuses et responsable de la PrEP au CHU de Pellegrin à Bordeaux, nous apporte quelques informations pour mieux comprendre tous les aspects de cette nouveauté: « Aujourd’hui, plus de 8 000 personnes en France sont sous PrEP. Nous devons réellement faire connaitre ce nouvel outil de prévention afin de réduire le nombre de cas. 6 000 personnes par an sont encore déclarées séropositives. C’est trop. » Une étude faite par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) permet d’estimer que fin juin 2018, en France, 10 405 personnes avaient initié un traitement par Truvada® ou un de ses génériques dans le cadre d’une PrEP.

Le monde témoigne, la PrEP ça marche!

D’après une étude réalisée en Ile-de-France, région abritant 48% des utilisateurs, 81 contaminations auraient été évités en 1 an grâce à la PrEP. « On y croit. A San Francisco, on l’utilise depuis 2012 et on commence à voir les premiers résultats. ». Et c’est la vérité. Avec une baisse de 49% des déclarations de nouveaux cas entre 2012 et 2016, San Francisco est le premier témoin d’efficacité du nouveau dispositif. Le Professeur Cazanave nous parle des progrès réalisés à Londres: « Là aussi, on a une baisse considérable; on parle d’une chute de 29% des nouveaux cas en seulement 1 an! C’est très encourageant. ». Si encourageant que la Haute Autorité de Santé (HAS), le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommandent la PrEP. Une véritable reconnaissance sur la scène mondiale, porteuse d’espoirs.

« C’est important pour nous »

Selon une estimation de Santé Publique France, ce sont 32 000 hommes entretenant des relations intimes avec d’autres hommes qui seraient à haut risque d’acquisition du VIH en France. Les enjeux sont donc de taille. « On attend des résultats similaires à ceux des pays qui s’en servent déjà depuis un moment, ça peut changer énormément de chose. On doit poursuivre nos efforts pour que toutes les populations concernés puissent accéder à la PrEP en France.» Des efforts à poursuivre, de véritables attentes… voilà aujourd’hui les conclusions des médecins qui veulent rappeler la place majeure de la prévention face au boom des IST.

CRÉDITS: AIDES.ORG

Joséphine Le Puil

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