Les outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT transforment les révisions des étudiants en période de partiels. Fiches de synthèse, corrections instantanées, explications simplifiées : ces technologies semblent offrir un soutien précieux à portée de clic. Mais derrière cette accessibilité apparente, des fractures économiques et pédagogiques se creusent.
Quand Clément, étudiant en BTS comptabilité et gestion, découvre ChatGPT, il se dit sauvé. « J’avais des problèmes pour comprendre des thèmes assez importants et l’IA me donnait des explications merveilleuses », explique-t-il. Cette aide ne se révèle cependant pas accessible à tous.
Les versions gratuites, bien qu’utiles, restent limitées dans leurs performances. Les abonnements premium, en revanche, permettent d’accéder à des fonctionnalités avancées comme des réponses plus précises ou des analyses personnalisées. Des services souvent coûteux, hors de portée pour une partie des étudiants. Cette fracture économique peut rendre ces outils inégaux selon les moyens financiers des utilisateurs, même si les contraintes technologiques comme la connexion Internet ou les équipements sont aujourd’hui moins problématiques pour une grande majorité des étudiants.
Une illusion d’égalité pédagogique
Si l’IA est d’une très grande aide, elle pose aussi des problèmes fondamentaux pour l’apprentissage. Ces outils favorisent parfois un travail superficiel : résumés rapides, réponses automatiques… Ils incitent les étudiants à s’appuyer sur la technologie plutôt que sur une réelle compréhension des sujets.
L’absence d’encadrement par les établissements scolaires pose souci. Sans formation pour les enseignants et sans stratégies claires pour bien intégrer ces technologies à la scolarité, l’IA continuera d’être vue comme un outil externe. Elle restera alors une ressource facultative, utilisée principalement par ceux qui savent s’en servir ou peuvent se l’offrir.
L’autre risque est celui de la dépendance. En rendant certaines tâches trop faciles, ces IA privent les étudiants de l’effort nécessaire pour assimiler durablement les connaissances. Cette situation interpelle, ces outils répondent-ils vraiment aux enjeux de la pédagogie moderne ou en accentuent-ils les dérives ?
Rendre l’IA équitable
Pour éviter que l’IA ne devienne un facteur d’exclusion, des pistes commencent à faire leurs apparitions. Certains établissements réfléchissent à intégrer des IA gratuites et accessibles dans leurs dispositifs pédagogiques et à former les enseignants ainsi que les étudiants pour une utilisation réfléchie. D’autres plaident pour une régulation des coûts, afin que les versions premium deviennent abordables pour les populations étudiantes les plus fragiles.
Rendre ces outils disponibles pour tous est essentiel. Mais cela n’efface pas la nécessité de conserver une approche critique : l’IA ne doit pas remplacer l’apprentissage, mais le compléter. Dans un monde où la technologie prend de plus en plus de place, c’est avant tout la capacité à apprendre, comprendre et analyser qui doit rester au centre des dynamiques éducatives.
L’intelligence artificielle peut transformer en profondeur la manière d’apprendre, mais elle soulève des enjeux sociétaux majeurs. Accès équitables, apprentissage durable, rôle des institutions… Autant de questions auxquelles il faudra répondre pour que cette révolution profite à tous, sans laisser personne de côté.
Étudiant en double licence Information-Communication et Allemand, j’apprécie tout ce qui touche de près ou de loin au sport et à la peinture. Grand fan de l’Olympique Lyonnais et de l’émission « Faites entrer l’accusé » (les deux me font voir des atrocités), j’écris ici pour améliorer mon écriture et mon esprit critique. Bonne lecture ! Contact : bryan.royant@gmail.com