Ce lundi 24 avril prenait place la Nuit des Molières, cérémonie des récompenses théâtrales françaises. Un événement marquant de la soirée : une ministre de la Culture et des casserolades acclamées. Pop-up vous explique tout ça !
Dès son arrivée, la ministre fut reçue par les casseroles. Dans les mains des manifestants, qui se trouvaient devant le théâtre de Paris, elle a été accueillie dans une cacophonie en protestation contre la réforme des retraites. Mais cela ne s’arrête pas là. Une fois la cérémonie commencée, Toufan Manoutcheri, comédienne et Lucie Astier circassienne, se sont positionnées contre la réforme.
« Vive la casserolade »
Interpellant la ministre lors de son discours engagé, Manoutcheri lui demande surtout quand est ce que la représentante compte sortir de son silence. Quelques secondes après, Rima Abdul-Malak la ministre de la Culture se lève au milieu d’autres spectateurs, micro en main, et répond aux accusations. « D’habitude, le rôle du ministre, c’est de rester assis à ne rien dire. Mais, là, c’est pas possible », commença-t-elle avant de poursuivre en rappelant les avancées permises par le ministère de la Culture lors des dernières années.
Ces actions deviennent de plus en plus courantes. Associées aux rassemblements de manifestants, les ministres français sont sous pression permanente. Tous les déplacements sont suivis et des regroupements s’organisent pour exprimer le mécontentement. Cela fut le cas pour la ministre de la Culture, mais aussi pour Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France, qui est resté bloqué dans son train à cause d’un rassemblement d’un groupe de manifestants armés de casseroles. Jeune, vieux, tout le monde récupère son ustensile pour exprimer sa voix.
« C’est pour réveiller notre président »
Les casseroles, ce n’est pas nouveau. En France, c’est en 1830 que les républicains utilisent cette technique pour protester contre le régime. Ils reprennent les techniques d’un rituel qui remonte au Moyen-Âge, qui visait à humilier les unions mal assorties. Depuis le 19e siècle, cette forme de contestation a été utilisée à différentes reprises. Dans le monde, le terme « casserolades » s’est développé après l’utilisation des casseroles lors de protestations diverses : au Chili après le coup d’État de Pinochet, en Amérique du Sud, dans toute l’Europe… C’est un véritable symbole qui délivre différents messages.
Ce ne sont plus les manifestants qui chantent dans la rue, mais les casseroles. Comme dans une chorale, c’est une cacophonie libératrice remplie de colère qui unit les rassemblements devant les hôtels de ville. En France, c’est l’annonce de l’allocution du lundi 17 avril du président, qui a réveillé ce phénomène. Les syndicats ont appelé les Français à se réunir sur les places et à leurs balcons pendant le discours pour faire un maximum de bruit avec leurs casseroles.
Pour certains, il s’agit d’envoyer un message fort à Emmanuel Macron : « Vous ne voulez pas nous écouter, alors nous ne vous écouterons pas ». Pour d’autres, c’est plutôt une manière de faire encore plus de bruit pour se faire entendre. Dans les deux cas, c’est une expression d’un ras-le-bol général que permettent les casseroles.
Dans le même style de protestation aux symboles forts. Des actions pacifistes s’organisent aussi à l’intérieur de cortèges de manifestants. Retrouvez ci-dessous une photo du cortège enflammé des étudiant.es de la culture à Paris, où les jeunes artistes ont mis le feu aux rues !
Crédits Photos : Pixabay — @lemassicotparis
Étudiante en information & communication anglais. Toulousaine dans l’âme, accompagnée d’un bel accent chantant. Ce que j’aime par dessus tout, c’est découvrir les personnes qui m’entourent ! Pour moi la vie « c’est d’abord des rencontres »
Contact : marie.conche (instagram)