Une semaine avant d’affronter la Nouvelle-Zélande pour une rencontre que tout le monde attend, les Français ont battu la Géorgie hier (41-15) devant un public bordelais conquis.
Dix ans que l’Équipe de France de rugby n’avait plus mis les pieds en terre girondine. Dix ans de disette qui se sont terminés hier et qui ont vu une nouvelle victoire des hommes de Fabien Galthié, avec la manière (ou presque) face à une valeureuse équipe de Géorgie sur le score de 41 à 15. Tout n’a pas été parfait mais la copie rendue est quand même plus que positive : 6 essais marqués, un score fleuve, des phases de jeu bien huilées et 39 800 spectateurs ravis d’avoir pu enfin voir les stars françaises du ballon ovale fouler la belle pelouse du Matmut Atlantique.
Jalibert – Ntamack, ça fonctionne
Face à l’Argentine le week-end dernier, les Bleus avaient mis du temps avant de se lancer pleinement dans la partie. Face aux Géorgiens, c’est ce qui est aussi arrivé. Une entame dominatrice avec une percée de Damian Penaud (qui était dans tous les bons coups hier) dès la première minute, qui manque d’un rien d’aplatir le premier essai. S’ensuit de longues phases de jeu près de la ligne géorgienne sans jamais réussir à trouver la faille, si ce n’est une pénalité transformée par le catalan Melvyn Jaminet pour ouvrir le score (3-0, 8è minute). Le premier vrai break est l’œuvre de la doublette qui fait tant parler depuis le début de la tournée du XV de France : l’association entre Matthieu Jalibert à l’ouverture et Romain Ntamack au centre. Une association qui avait soulevé quelques critiques après le match contre l’Argentine mais qui hier a très bien fonctionné. Pour preuve, le second essai de la partie marqué par les Bleus est le résultat d’une action où l’ouvreur bordelais, devant son public, marque entre les perches sur un service parfait du Toulousain Romain Ntamack. Pour l’anecdote, c’est le premier essai marqué par Matthieu Jalibert sous le maillot tricolore et quoi de mieux que de l’inscrire à Bordeaux ? Après ce premier moment de folie dans le stade, c’est au tour de Damian Penaud d’inscrire son essai avant la mi-temps, après une belle combinaison des arrières français, avec pour fer de lance qui d’autres que Jalibert et Ntamack. Les deux hommes qui évoluent au même poste en club, ont très bien su se suppléer hier en lançant magnifiquement la ligne d’attaque française. Ils ont tout réussi, même en défense. La fin de match a été plus difficile pour l’ouvreur bordelais qui a terminé la partie au poste d’arrière. Une tâche plus complexe pour lui, mais l’essentiel du travail avait déjà été réalisé.
Dans les autres points positifs de la rencontre, on retiendra la grosse performance à l’aile du clermontois Damian Penaud. Déjà auteur d’un essai face à l’Argentine samedi dernier, il inscrit un doublé face aux Géorgiens. Présent en défense, placé en attaque et rapide quand il le fallait, l’ailier auvergnat a été élu homme du match et c’est bien mérité. Ce titre honorifique aurait pu revenir à Peato Mauvaka également. Le talonneur toulousain, entré à la 38ème minute pour remplacer son compère Julien Marchand touché aux côtes, a été un grand artisan de la victoire française avec 2 essais marqués. Un doublé qui s’ajoute à sa réalisation face à l’Argentine, ce qui fait de lui le meilleur marqueur des Bleus dans cette tournée d’automne.
Autre moment fort de la partie, la première sélection avec le XV de France pour le toulousain Mathis Lebel et le Bordelais Maxime Lucu qui a été chaleureusement applaudi par son public. Dernières félicitations, avant de passer aux éléments qui fâchent un peu plus, pour l’équipe géorgienne. Les Lelos comme on les surnomme, ont su tenir la dragée haute à une équipe du top niveau mondial. Ils ont clairement joué les yeux dans les yeux avec les Français, leur causant de vrais soucis notamment en mêlée. Une équipe qui lutte pour être reconnue et obtenir une place dans les 6 meilleures nations d’Europe, hier après-midi en tout cas, elle en avait le visage.
Matthieu Jalibert inscrit son premier essai international devant son public
Des erreurs à gommer
Alors certes le score est large, mais il ne reflète pas du tout la physionomie de la rencontre. Jusqu’à la 25è minute, le score n’était que de 10-3. Sans l’indiscipline géorgienne (13 pénalités sifflées et 2 cartons jaunes), il aurait été moins lourd au final. Dans le jeu français, beaucoup d’imprécisions sont venues enrayer les attaques. Beaucoup d’en-avant, de passes imprécises, de lenteur dans les transmissions, plein de petites imprécisions qui n’ont pas empêché l’Équipe de France de l’emporter. Mais, quand on sait que la semaine prochaine, c’est la Nouvelle-Zélande qui se présente, ça ne pardonnera pas. Si les Bleus veulent enfin battre les All Blacks, chose qu’ils n’ont pas réussi depuis 2009, il faut enlever toutes ces petites scories. Ce sera sans doute un thème de travail abordé cette semaine à l’entraînement afin d’être réellement prêt pour le choc qui aura lieu samedi soir au Stade de France. Une rencontre que ne devrait pas disputer Sékou Macalou qui n’a pas été à son avantage ce dimanche face à la Géorgie. Le troisième ligne parisien a laissé tomber de nombreux ballons et aurait dû conclure un mouvement par un essai en bout de ligne. Mais, il a été repris à quelques centimètres de l’en-but à cause d’une course un peu lente et il a commis quelques fautes coûtant des pénalités. Toutes ces erreurs n’ont pas entraîné sa sortie du terrain mais en jouant 80 minutes hier, il y a fort à parier que le staff français n’utilisera pas Sékou Macalou face à la Nouvelle-Zélande. Il lui préférera François Cros qui était sur le banc hier ou Cameron Woki qui pourrait redescendre d’un cran de seconde à troisième ligne pour retrouver son poste fétiche.
En tout cas, l’Équipe de France repart de Bordeaux avec un gros bagage de confiance à une semaine d’un match décisif face à la meilleure nation mondiale en rugby. Elle laisse derrière elle un public qui a pris du plaisir dans une ambiance bon enfant, dont seul le rugby a le secret et ce malgré une pluie fine. Le prochain affrontement face aux Néo-Zélandais sera une autre paire de manches et va permettre de donner un jugement clair sur le niveau actuel des Bleus à deux ans de la Coupe du Monde. Tous les amoureux français du rugby attendent une victoire de leur équipe pour le dernier match de la Tournée, un match qu’il ne faudra pas rater.
Étudiant en information-communication, j’aime le sport et écrire. Les ballons et les stylos je m’y connais. Ah oui aussi je viens d’Agen donc attention si vous dites du mal de Francis Cabrel !!