La bande dessinée japonaise s’invite sur nos écrans en ce mois de février avec la sortie de Nicky Larson et le parfum de cupidon, de Philippe Lacheau, ainsi que le blockbuster Alita : Battle Angel réalisé par Robert Rodriguez, et produit et écrit par James Cameron. Les deux films ont été grandement appréciés par les spectateurs, on peut donc en conclure que pour ces deux le challenge est réussi. Seulement cela n’a pas toujours été le cas…
Tout commence avec un manga écrit, qui se voit ensuite adapté en série d’animation de façon correcte et précise pour la plupart. Mais le moment où ça se corse, c’est quand un réalisateur prend le pari fou d’adapter l’histoire pour le grand écran avec de vrais acteurs. Et le résultat n’est malheureusement pas toujours celui escompté…
C’est notamment le cas de l’adaptation du manga incontournable Dragon Ball Z ! Même si vous n’êtes pas un fin connaisseur, vous devez normalement avoir entendu parlé de Sangoku et son fameux « kameamea ». Cette série ne date pas d’hier, et marque encore les esprits aujourd’hui. Diffusé à l’époque dans le Club Dorothée, puis sur la chaine 17 de la TNT et maintenant sur Game One, la série culte traverse les générations. Et c’est en 2009 que survient le drame… Eh oui, Dragon Ball Z se voit adapté au grand écran par les américains. Un long métrage réalisé par James Wong, qui porte le nom de Dragon Ball Evolution.
Le film a reçu de très mauvaises critiques lors de sa sortie. Les causes principales étant les faiblesses du scénario, le jeu des acteurs ainsi que les libertés prises avec l’univers, la trame et les personnages de l’œuvre initiale. Il fait alors parti du top 100 des pires films de tous les temps selon les spectateurs sur le site Allociné, avec une note de 0,9/5 pour 7 000 avis environ.
En 2016, le scénariste Ben Ramsey s’excuse auprès des fans de Dragon Ball pour son film, écrivant :
« Avoir ma signature sur quelque chose d’aussi mal reçu est déchirant. Avoir reçu autant de lettres de haine m’a brisé le cœur. […] Je me suis lancé dans le projet parce que j’étais attiré par le gros chèque à la clef, je n’étais pas un fan de la licence mais un homme d’affaires qui était sur un contrat. J’ai appris que vous ne pouvez pas fournir un gros effort créatif sans un minimum de passion, sinon vous n’obtiendrez qu’un résultat semi-optimal, voire quelque chose juste bon à jeter. Alors je ne blâme personne d’autre que moi pour Dragon Ball Evolution. »
Aujourd’hui les français entrent en jeu, avec le film Nicky Larson et le parfum de cupidon, de Philippe Lacheau, sorti en salle le 6 février 2019. C’est l’histoire d’un détective privé hors du commun, combattant et tireur d’élite hors pair. On fait appel à lui afin de régler les problèmes que les autres ne peuvent résoudre. Il est aidé par sa partenaire Laura, et propose un grand nombre de services à ses clients, plus ou moins dangereux. Mais, aussi réputé et professionnel soit-il, il a un défaut de taille : son très fort penchant particulièrement pour la gent féminine, malgré son non-succès auprès de ces dernières.
Un jour, l’un de ses clients lui confie la mission de protéger un arôme qui permet de rendre irrésistible quiconque le porte, le « parfum de Cupidon ». Mais en une seconde d’inattention de la part du détective, des malfrats s’en emparent. Nicky Larson doit alors récupérer le parfum.
Sur Allociné, le film a obtenu une note de 4,2/5 de la part des spectateurs. Les avis sont bien sûr mitigés de la part des fans, mais certains y voient un film plein de clins d’œil au Club Dorothée, et sentent le fan derrière la réalisation du film. Ce manga n’en est pas à sa première adaptation, en 1993, le réalisateur Wong Jing s’était déjà risqué à la tâche avec Jackie Chan dans le rôle de Nicky Larson. Malheureusement, il ne fit pas le bonheur des spectateurs avec une note de 2,6/5 sur Allociné.
Mais les américains n’ont pas dit leur dernier mot. Ce mercredi 13 février, Alita : Battle Angel fait son apparition en salle. Le film est adapté du manga « Gunnm » de Yukito Kishiro, l’un des premiers mangas à s’exporter avec un grand succès en Occident. Il s’agit de l’histoire d’Alita, une cyborg abandonnée, une jeune femme au passé extraordinaire. Alors que les forces dangereuses et corrompues qui gèrent la ville d’Iron City se lancent à sa poursuite, Alita découvre la clé de son passé. Elle possède des capacités de combat uniques convoitées par ceux qui détiennent le pouvoir. Si elle leur échappe, elle pourrait sauver sa famille, ses amis et le monde qu’elle a appris à aimer.
Il s’agit la d’un vrai film de science-fiction qui tranche avec les blockbusters actuels. Il a été vraiment bien accueillis par la critique, et les fans ont dors et déjà salué James Cameron pour son travail, et notamment pour le respect de l’œuvre « Gunnm« . Loin de copier chaque séquence du manga à la case près, le film réussit un vrai numéro d’équilibriste, en condensant l’histoire générale des 3 premiers tomes, en en alternant efficacement entre hommage, libertés narratives et reprise pour faire tenir le tout en 2h, sans trahir le cœur de l’histoire et l’univers du manga. On pourra dire que pour cette fois ci, le pari est réussi !
Justine Dehaese