Le futur de l’information entre réseaux sociaux et intelligence artificielle

Le futur de l’information entre réseaux sociaux et intelligence artificielle

La technologie ne peut que continuer d’avancer, mais on doit réfléchir sur les conséquences d’un mauvais usage de certains outils qu’elle nous fournit. Aujourd’hui on assiste à une augmentation constante et inexorable des “fake news”. Quel sera donc le futur des médias et du domaine de l’information?

Le mot “progrès” contient dans son sens l’idée d’un changement d’état qui consiste en un passage à un degré supérieur, qu’on voit généralement comme quelque chose de meilleur. C’était aussi la vision des positivistes de la fin du XXème siècle, qui voyaient le progrès comme une évolution exclusivement positive de la société humaine. Cela est la conception de progrès qu’on a aussi aujourd’hui. En effet, si à l’époque actuelle, on peut bénéficier de certains conforts comme les moyens de transport rapides, le lave-linge, la télé et surtout les portables, Internet et les réseaux sociaux on les doit au progrès technologique et scientifique qu’on a eu dans les derniers 150 ans.

Il est indéniable que toutes les nouveautés n’ont pas seulement des côtés positifs, mais il est aussi indéniable que souvent le problème ne réside pas dans le moyen, mais dans l’utilisation qu’on en fait. C’est pour cette raison que le débat par rapport aux côtés négatifs du progrès est aujourd’hui extrêmement actuel. Surtout en raison de l’arrivée de nouveaux outils comme ChatGPT et d’autres systèmes informatiques d’intelligence artificielle.

Aujourd’hui nos vies tournent autour des réseaux sociaux. Une invention géniale qui nous permet d‘être en contact avec n’importe qui et de savoir presque immédiatement ce qui se passe partout dans le globe. En effet, l’accès aux images et nouvelles du monde entier n’a jamais été si facile et rapide grâce d’un côté à l’activité incessante des profils des médias et des journaux, qui ont déplacé une partie de leur travail sur les réseaux sociaux, et de l’autre côté à la contribution de chaque internaute qui partage son témoignage et sa propre opinion.

Tout cela a contribué en partie au fait que plus en plus de personnes s’informent à travers les réseaux sociaux, comme une étude du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) l’a démontré. En effet, le nombre de Français qui utilisent des réseaux en ligne pour s’informer (69 %) a désormais presque atteint celui des Français qui se remettent exclusivement à la télévision (71 %). Déjà en 2019 ceux qui utilisaient les réseaux sociaux pour s’informer représentaient 42% des citoyens français.

Toutefois, le fait que n’importe qui peut partager tout ce qu’il veut sans que personne ne vérifie l’affabilité du contenu a fait des réseaux sociaux des endroits où il est facile de tomber dans des tromperies. En effet, un sondage Odoxa conduit pour Franceinfo et Le Figaro a montré que 30% des Français ont admis avoir déjà relayés des infox, “fake news” en anglais, et le pourcentage atteint 45% si on prend en considération seulement ceux qui s’informent principalement via les réseaux sociaux.

Pour mieux comprendre la gravité de la situation, il est très intéressant d’analyser ce qui s’est passé récemment, plus précisément quelques heures après l’attentat manqué du 13 juillet 2024 contre Donald Trump, quand les médias du monde entier ont diffusé l’image et le nom du terroriste (appelé selon eux Marco Violi, après anglicisé “Mark Violets”). Il est évident qu’une nouvelle d’une telle importance a fait le tour du monde, mais il est moins évident le fait que cette nouvelle était en réalité complètement fausse. En effet, Marco Violi n’est qu’un simple blogueur et journaliste sportif italien qui a été la victime d’une blague de mauvais goût de la part d’un account X (appelé @Mussolinho) qui le harcelaient depuis quelque temps et qui a publié le tweet qui a trompé les médias à un niveau international.  Dans cet épisode, même des journalistes professionnels à la recherche d’une “breaking news” sont tombés dans le piège de la désinformation.

Si on jette un regard au monde de l’information et du journalisme, on se rend compte que dans le futur, on fera face de plus en plus souvent au risque de trouver des informations partiellement ou complètement fausses, surtout avec l’arrivée de l’intelligence artificielle générative. En effet, il suffit de se souvenir de ce qui s’est passé le 6 mai 2024 pendant le Met Gala. Des photographies de Katy Perry sur l’iconique tapis rouge sont apparues sur l’application X suscitant l’admiration de millions de fans qui ont partagé les photos sur tous les réseaux sociaux. Malheureusement pour eux, aucune de ces photos n’était authentique. Ce qui a été révélé par la chanteuse elle-même avec un post Instagram où elle a dit que les photographies avaient été générées par l’IA.

Même si cela est un exemple un peu drôle, on ne peut pas minimiser ce qui s’est passé, parce que cela fait beaucoup réfléchir sur les enjeux que l’IA présente aujourd’hui et dans le futur, quand, en suivant le chemin du progrès. Elle deviendra de plus en plus précise et il sera de plus en plus difficile de distinguer les images et les vidéos authentiques de celles qui ne le sont pas. 

Comme chaque outil qu’on a à disposition, on doit utiliser l’IA consciemment. Le risque si on fait autrement ? De s’éloigner de l’utopie d’un monde à l’avant-garde où êtres humains et machines collaborent et de se rapprocher au contraire aux romans dystopiques où la vie réelle et celle virtuelle se mélangent dramatiquement. Naturellement, utiliser ChatGPT pour organiser ses vacances ou pour trouver des idées par rapport au sujet d’une présentation à l’école ne fera pas réaliser ce dernier scénario (et, soyons honnêtes, qui ne l’a déjà fait au moins une fois?). Cependant, partager des posts avec des informations qui n’ont pas été vérifiées ou créer des vidéos ou des fausses images avec la figure ou la voix de personnages proéminents peut contribuer à la diffusion de désinformation et à la perte de confiance dans les médias, surtout si eux-mêmes ne sont pas capables de distinguer ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas.  

 

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