Le chansigne

Le chansigne

Un peu de terminologie …

Le mot « chansigne » est apparu il y a 20 ans chez ceux qui se revendiquent

« signeurs ».

Les signeurs, qui sont-ils ?

Ce sont ceux qui signent, c’est-à-dire qui utilisent la langue des signes dans la communication. Une communication fluide, riche, belle aussi… bon c’est vrai, cela dépend des locuteurs !

Locuteurs ?  Ce mot n’est-il pas réservé à ceux qui parlent ? Oui c’est vrai, c’est pour cette raison que l’on parle de « signeurs ».

Dans le chansigne, il y a le radical « chant », alors pour la majorité des personnes qui en 2024, entendent, le chant est tout d’abord parlé avec des mots qui sont oralisés, et surtout le chant est entendu.

La personne qui fait du « chansigne », ou « chante en signant » sera conduite à  :

  • soit reprendre une chanson en l’écoutant et la signer cela pour un entendant,
  • soit pour un sourd qui complète son audition avec un appareil auditif, l’écouter et la signer,
  • soit pour le sourd, il apprendra les paroles du texte par coeur, puis va suivre le texte avec une musique ressentie, inventée ou imaginée.

Il n’est pas rare de rencontrer des personnes sourdes qui composent des chants, sans musique, puis les interprètent avec une chorégraphie signée.

Julien Lours est très connu dans sa communauté, c’est un génie du genre, il est chansigneur professionnel.

“Viens on s’aime”

Bétu Mulomba, également, avec un style qui lui est propre, c’est une autre personne assez exceptionnelle, autoentrepreneur dans la formation de la LSF (langue des signes française), il se revendique aussi un dansigneur.

Tous les deux sont sourds, on peut les voir sur les réseaux sociaux assez facilement.

Et puis il y a les entendants, ceux qui ont pignon sur rue, dans le monde séculier, l’entrepreneur Laëty Tual

ou bien dans le monde religieux, l’association Gospel-LS.

Ces deux organismes pratiquent la langue des signes, avec des personnes sourdes, et sont professionnelles.

 

Une philosophe sourde apporte un éclairage sur la pertinence du chansigne, c’est un avis parmi d’autres intéressant :

“Le mot chansigne existe-il si les chansons n’existent pas ?

Ce n’est qu’une inspiration/influence alors une interprétation visuelle depuis les chansons, en venant de la culture entendante. Donc il ne vient pas de la culture sourde « naturellement ».

Imaginons si la majorité des Sourdes passe bien au dessus du nombre des entendants dans le monde, c’est une autre histoire alors une autre création artistique des Sourds qui n’aurait jamais connu les chansignes. L’art signifie ceux qui ont créé ce qui est nouveau avec lequel, son sens ou la même matière, les suivants créent différemment.

Pour les chansignes, il s’agit d’une domination culturelle?”

 

https://www.facebook.com/share/v/hKhHaCgZd36ZRwos

 

Retenons de cette communication harmonieuse dans ses gestes, que le chansigne reste un aspect naturel de tout être humain, sourd ou entendant.

La danse existe bien n’est-ce pas ? L’Inde a un héritage de mouvements signés, dansés qui en apparence ressemblent étrangement à l’expression d’un signeur et dansigneur !

Le chansigne a un bel avenir devant lui,

une domination culturelle ?

un talent inné des sourds ?

un exercice de danse signée pour les entendants ?

Qu’importe, chanter avec des gestes qui sont des paroles non verbales existe certainement depuis la nuit des temps !

 

Nathalie Froitier

 

Crédits photos : Nathalie Samso Froitier

 

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