Un mouvement de mobilisation des raffineurs initié il y a près d’un mois a été suivi par les différents syndicats et partis politiques. S’en est suivi une marche « contre la vie chère et l’inaction climatique » et un mouvement interprofessionnel. Bien que ces manifestations se suivent, la frontière entre les différentes revendications et leurs acteurs reste floue.
Le 27 septembre, les raffineurs et salariés de TotalEnergie se sont mobilisés réclamant une hausse des salaires face à la montée de l’inflation. À ce jour, la situation n’est toujours pas rétablie. Le dimanche 16 octobre les partis de gauche se sont réunis pour la « marche contre la vie chère et l’inaction climatique ». S’ajoute à cela, un mouvement interprofessionnel organisé le 18 octobre regroupant des salariés du secteur privé et public pour une meilleure rémunération.
La grève des raffineries : entre accords et négociations
Le 27 septembre dernier, les raffineurs et les 14 000 salariés de TotalEnergie ont commencé un mouvement de grève revendiquant une hausse de salaire en conséquence de la montée de l’inflation en France. Près d’un mois plus tard, leur situation salariale n’a pas évolué malgré une forte mobilisation nationale ce mardi 18 octobre. Après plusieurs concertations entre les ouvriers ce mercredi, la CGT a appelé à « reconduire le mouvement ». Néanmoins, le syndicat a proposé un « protocole de fin de conflit » comprenant une « mise en place de négociations sur l’emploi et les investissements, de négociations locales sur les problématiques spécifiques remontées par les grévistes ». Un accord avait déjà été entendu le vendredi 14 octobre entre la CGT, le FO et la CFDT concernant l’ouverture de négociations de salaires. Cet accord qui réunissait les principaux syndicats du groupe de sites pétroliers proposait une hausse de 5% sur les salaires et des primes exceptionnelles pouvant aller jusqu’à 6 000 euros. La CGT n’a pas conclu cet accord, réclamant une hausse de 10% sur les salaires. Même si la pénurie de carburant se fait ressentir dans tout le pays, un retour à la normale est prévu « dans les jours qui viennent » a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne. Ce vendredi 21 octobre, il ne reste plus que deux sites pétroliers en grève et le manque d’un ou plusieurs carburants ne concerne plus que 17% des stations-service contre 30% en début de semaine.
En parallèle, les partis de gauche s’allient pour une même cause
Ce dimanche 16 octobre, la NUPES a organisé une « marche contre la vie chère et l’inaction climatique ».
Selon les autorités cette mobilisation a réuni 30 000 personnes mais les organisateurs en annoncent 140 000. Alors que l’inflation se situait à 5,6 % en septembre 2022, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de LFI, a appelé les français à une grève générale. En fin de journée, il a salué « l’immense succès » de cette manifestation. Cette dernière portait sur cinq grandes revendications : la retraite à 60 ans, l’augmentation des salaires, une allocation autonomie pour les jeunes, un blocage des prix, la taxation des superprofits et une bifurcation écologique. « Nous voulons un meilleur partage des richesses » résume Olivier Faure, secrétaire du PS. C’est pourquoi, une réelle collaboration entre les partis de gauche a pu être remarquée.
Étaient présents Clémentine Autain de LFI, l’écologiste Sandrine Rousseau mais encore l’anticapitaliste Philippe Poutou. Du côté des syndicats, la CGT, la FO et la FSU ont préféré s’écarter du mouvement par volonté d’indépendance.
La grève du 18 octobre, celle qui réunit tout le monde ?
Quelques jours après la marche contre la vie chère et l’inaction climatique initiée par Jean-Luc Mélenchon, les syndicats du secteur public comme privé se révoltent à leur tour. Ils étaient 300 000 selon la CGT et 107 000 selon le ministère de l’intérieur à défiler pour la défense des droits de grève et la hausse des salaires. Ce mouvement est en lien avec celui des raffineurs puisqu’il a été organisé par les mêmes syndicats, soit la CGT, la FO et la FSU. Mais ce sont les salariés du secteur des transports, de l’éducation, de la fonction publique, des centrales nucléaires qui sont à l’origine de cette manifestation. Les écoles, les crèches, la fonction publique et les transports ont subi de fortes perturbations dans toute la France : 6% des professeurs étaient en grève et seulement 50% des trains ont pu circuler. Une forte mobilisation a eu lieu dans le Sud-Ouest qui réunissait à elle seule 10 000 manifestants, dont 7 000 à Bordeaux. Mais ce mouvement interprofessionnel ne semble pas légitime pour tous puisque 49% des français le désapprouvent et seulement 39% le soutiennent annonce l’Institut Elabe.
Étudiante en Info-com, je suis la personne tout devant en cours qui se fait une tendinite au pouce tellement elle ne veut rien louper.
J’aime la mode, la culture, mais surtout la géopolitique et les questions de société. Alors, j’écris quelques articles pour affiner ma plume et espérer faire parti des plus grands.