Grève du 5 décembre : Bordeaux, haut lieu de la contestation

Comme prévu la grève contre le projet de réforme des retraites a donné lieu à une forte mobilisation ce jeudi 5 décembre dans toute la France. Résumé de la situation à Bordeaux.

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Pompiers, personnel hospitalier, professeurs, étudiants, retraités : ils sont nombreux à s’être massés aux côtés des syndicats pour s’opposer à la prochaine réforme de retraite. A Bordeaux, le cortège a débuté cours d’Albret sur les coups de 11h15 avant de se diriger vers la Victoire. Cette manifestation qui marque le début du bras de fer entre syndicats et exécutif a mobilisé 25 000 personnes dans la ville de la belle endormie selon France Bleu. « La jeunesse n’en peut plus plus, la précarité tue les étudiants dans la rue » ou même « nous on est là, même si Macron veut pas » sont les slogans que l’on pouvait entendre au sein du cortège.

Le président s’est d’ailleurs dit « calme et déterminé » à mener à bien ce projet de réforme, pourtant rien ne laissait présager de bon en ce jeudi noir. Trains à l’arrêt, magasins fermés, boulevards bloqués tout était réuni pour revivre l’hiver de 1995 qui est resté dans les consciences communes. Si en tête de cortège on retrouvait principalement les membres de syndicats CGT, pompiers et infirmiers se sont également fortement mobilisés parmi lequel Bruno, membre du syndicat des pompiers qui regrette un manque total d’écoute. « Nous n’obtenons aucune avancée dans nos revendications (…) Au regard du mépris que manifeste le gouvernement à l’égard des sapeurs pompiers, nous ne nous faisons aucune illusion »

Le Chili aussi

Dans la lutte commune pour obtenir plus d’effectif et plus de moyens depuis juin, infirmiers et soldats du feu ont manifesté côte à côte. Maryline infirmière au bloc opératoire du CHU de Saint-André évoque des conditions qui se sont dégradées : « on est pas du tout reconnus, on a un travail très difficile et très stressant. On manque de personnel et on manque de moyens ». Elle ajoute ensuite : “ on a l’impression d’être la dernière roue de la charrette ”. Au cours de ce cortège impressionnant, un petit groupe de chiliens s’est également joint aux manifestants n’hésitant pas à faire un parallèle entre la politique de Sebastián Piñera et d’Emmanuel Macron. “ Macron et Piñera même système, même combat ” entendait-on résonner dans la ville .

En dépit, d’une manifestation qui durant une grande partie de la journée s’est faite dans le calme, aux environs de 14 heures des affrontements ont eu lieu entre forces de l’ordre et manifestants sur la place des Quinconces. Suivi quelques heures plus tard, de tirs de LBD et de jets de gaz lacrymogènes sur la place Saint-Michel.

Cette grève générale va t-elle durer ?

La balle est désormais dans le camp des grévistes. Du côté des syndicats qui jouent très gros, on espère en tout cas que ce n’est que le début de la crise sociale. Parallèlement, la RATP et la SNCF, ont appelé à une grève reconductible. De même, si la grève venait à s’étendre, le gouvernement a annoncé qu’il maintiendrait son projet de réforme des retraites mais il se murmure qu’il serait prêt à faire des concessions et à lâcher du lest. Toujours est-il, qu’en cas de manifestations soutenues, le quinquennat de Macron pourrait se retrouver grandement fragilisé. L’UE a d’ailleurs fait part de son inquiétude mais a rappelé la nécessité de réformer le système français de retraite pour alléger la dette publique proche des 99% du PIB.

Crédits photos : Maxime Giraudeau

Kylian Prévost

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