A l’heure où la planète est au cœur de nos préoccupations, la génération Z en a fait son défi principal. Les personnes nées entre 1995 et aujourd’hui ont compris la nécessité de sauver la Terre dans les années à venir. Parmi ces jeunes activistes, Greta Thunberg, du haut de ses 16 ans seulement, appelle à « une grève mondiale pour le climat ». Elle est devenue le symbole de la lutte de la nouvelle génération contre le réchauffement climatique. Des milliers d’étudiants ont répondu présent à son appel et organisent des manifestations à travers le globe pour agir pour le climat.
16 ans et déjà tout d’une grande
A qui appartient ce visage de petite fille qui fait le tour du globe ? Cheveux tressés, regard bleu profond et bouille d’enfant. Ne vous laissez pas avoir pas son apparence d’ange ! Greta Thunberg à 16 ans seulement a tout d’une grande et une maturité qui en surprendrait plus d’un. Ses mots d’une sagesse surprenante ont laissé perplexes les hauts dirigeants de la COP 24 durant le sommet des Nations Unies sur les changements climatiques, le 12 décembre 2018. Elle n’hésite pas à dénoncer leur manque de maturité face aux problèmes environnementaux : » Vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont. Même ce fardeau-là, vous le laissez aux enfants. « , ainsi que leur inaction : » Vous dites que vous aimez vos enfants par-dessus tout, et pourtant vous leur volez leur futur. » En effet, la nouvelle génération est celle qui va subir les impacts du réchauffement climatique sur la planète. S’il n’y a pas de futur pour la planète, comment peut-il y en avoir un pour les jeunes ?
Greta a 8 ans lorsqu’elle entend parler pour la première fois du réchauffement climatique, mais refuse tout d’abord d’y croire. Elle déclare sur Medium qu’« il était absolument impossible que quelque chose d’aussi grave menace notre existence même. Parce que sinon, nous ne parlerions de rien d’autre. Pourtant, nos dirigeants n’en ont jamais parlé. ». Elle se décide alors à entamer les recherches de son côté. Atteinte du syndrome d’Asperger, la jeune fille explique dans le New Yorker qu’elle peut se concentrer des heures durant sur un même sujet sans que cela ne lui pose aucun souci. Grâce à ce qu’elle juge être un « cadeau », elle a pu découvrir l’écologie et a décidé d’en faire sa priorité première. C’est ainsi qu’à 12 ans, elle arrête de consommer de la viande et des produits qu’elle juge inutiles pour limiter l’impact de la surconsommation sur la planète. A cet âge là, Greta se montre déjà convaincante en convertissant son père et sa mère à ce mode de vie. Mais elle ne s’arrête pas là puisqu’elle convainc ensuite ses parents de poser des panneaux solaires et d’installer un verger chez eux.
Mais loin de satisfaire l’ambition de la jeune suédoise, elle décide de faire entendre ses idées au-delà du simple cercle familial. En août 2018, Greta a choisi de ne plus aller en cours jusqu’aux élections législatives prévues le 9 septembre. Parmi ses revendications : la réduction des émissions de carbone promise par son pays dans l’accord de Paris sur le climat. Elle s’était « mise en grève » des cours et se plaçait tous les jours durant les horaires de cours sur les marches du parlement de Stockholm. Elle dit notamment que « certains disent que je devrais plutôt être à l’école, mais pourquoi étudier pour un futur qui n’existera même pas, que personne n’essaye de sauver ?« . A 16 ans, elle a déjà des opinions bien forgées et connaît ses priorités et les valeurs qu’elles veut transmettre.
Egérie de toute une génération
« Friday for future » (« Les vendredis pour l’avenir ») est un mouvement organisé par les étudiants inspirés par la jeune suédoise. La grève scolaire les vendredis s’est répandue dans le monde entier. La nécessité d’aller à l’école est remise en cause par la destruction de la planète, puisque sans futur pour elle, il n’y en a pas non plus pour ses habitants. « A quoi ça sert d’aller en cours si nous n’avons pas d’avenir ? ». La jeunesse donne une véritable leçon de vie et d’écologie à leurs aînés. Les actions de Greta ont inspiré la jeunesse du monde entier à agir. La Suède, la Belgique, l’Allemagne le Canada et même l’Australie ont rejoint le mouvement, vite suivis par la France. L’impact est de plus en plus important et la pression toujours plus forte sur les hauts dirigeants.
« Zéro degré ou zéro pointé », « Ministère de la trahison écologique » ou encore « Arrête de niquer ta mer ». Les panneaux accusateurs brandis donnent le ton de leur revendication, toujours avec une certaine pointe d’humour et d’audace que l’on connaît à la nouvelle génération. La première manifestation en France a eu lieu ce vendredi 15 février devant le ministère de la Transition écologique à Paris, où des centaines d’étudiants se sont réunis pour protester contre l’inaction du gouvernement. Depuis, les regroupements sont organisés tous les vendredis jusqu’à ce que des mesures soient prises en matière d’écologie. Les étudiants exigent notamment la déclaration de l’état d’urgence climatique et le respect des engagements pris à l’issue de la COP 24. La planète vit actuellement dans une crise sans précédent : les catastrophes climatiques sont de plus en plus nombreuses, le réchauffement climatique s’aggrave de jour en jour, la biodiversité s’effondre. Mais les industriels et gouvernements continuent leur course vers la croissance en écrasant tout sur leur passage, comme si la santé de la planète ne les concernait pas. La jeunesse souhaite ainsi réveiller les consciences face à cette crise mondiale.
Grève mondiale pour le climat ce vendredi 15 mars
Si vous aussi vous soutenez cette lutte pour le climat, rejoignez les rangs des manifestants étudiants ce vendredi 15 mars ! Une grève mondiale pour le climat a été organisée dans 40 pays autour du globe. Des regroupements sont prévus dans plusieurs grandes villes de France comme Bordeaux dès 10h30. Pour soutenir cette action, une journée zéro consommation est mise en place car notre consommation a une répercussion directe sur la Terre. Pas d’achat, pas de retrait bancaire, extinction des lumières et des écrans… L’objectif est de toucher directement les multinationales qui poussent à la surconsommation et détruisent la planète à petit feu.
Léandre Bouffard
Crédits photo : Hanna Franzen/ Capture écran vidéo Figaro/ Saeed Khan
Etudiante en double licence Info com / LLCER Espagnol et spécialisée dans la rubrique International.