Un Paris Saint-Germain des grands soirs a largement dominé le Real de Madrid et s’est imposé 1-0 dans un Parc des Princes en ébullition grâce à un merveilleux but de Mbappé dans les ultimes instants du match.
La victoire de Pochettino
C’était l’affiche de ces huitièmes de finale de la ligue des champions : un choc entre ce qui est sans doute le meilleur club de l’histoire de la compétition et le favoris sur le papier, emmené par son attaque de feu.
Le Real de Madrid d’Ancelotti s’est présenté à Paris avec des doutes. Les meringues restaient sur seulement 2 victoires sur les 5 derniers matchs, dont une défaite inquiétante tant ils avaient été dominés par l’Athletic Bilbao 1-0. Au niveau de la composition, le coach italien a fait des choix forts en titularisant Benzema et Mendy, qui revenaient tous les 2 de blessures. Un choix finalement perdant, Mendy sera suspendu au retour et Benzema n’a pas pesé.
Malgré la présence de leur meilleur joueur, les Madrilènes ont démarré le match très timidement comme la peur au ventre, et le plan de jeu s’est rapidement fait sentir : un bloc bas très compact et l’exploitation des espaces en contre-attaque. Mais alors pourquoi cette stratégie là ? Le grand Real de Madrid arrivait au Parc des Princes avec les mêmes intentions qu’une simple équipe de Ligue 1. Une marque de faiblesse ou un coup calculé ? La fin de la règle du but à l’extérieur pouvait nous laisser croire que le Real venait pour ne pas perdre et finir le travail à Bernabeu, mais plus le match avançait et moins on sentait les Madrilènes sereins. Ils ont subi 21 tirs durant le match et n’en ont cadré aucun. Cela ne peut être un choix, le Paris saint-Germain a forcé le Real de Madrid à dévoiler de telles faiblesses, et le coaching de Pochettino y est pour quelque chose. Le coach argentin ne nous a pas surpris sur la composition, il n’avait pas non plus trop de choix hormis la titularisation de Donnarumma à la place de Navas.
Cependant et pour la première fois, on a senti une équipe avec un plan de jeu précis, sûre de sa force et de sa stratégie. Une tactique payante d’entrée de match. Les madrilènes rapidement positionnés bas, Paris a orchestré un pressing haut, forçant Madrid à se débarrasser du ballon. Il fallait trouver un moyen de faire défendre les attaquants et Pochettino l’a peut être en les ayant fait défendre en avançant ce qui leur a permis d’éviter les courses de repli à rallonge. Habitués aux blocs bas tous les week-ends en championnat, les Parisiens se sont tranquillement installés dans la moitié de terrain adverse sans jamais en sortir. Lors des phases offensives, le PSG passait en 3-5-2, ce qui gênait énormément les Madrilènes, avec un Nuno Mendes et un Hakimi très haut et un Messi qui venait en relayeur pour pallier la descente de Danilo. Le peu de ressorties de balles des blancs ont rapidement été annihilées et notamment Vinicius par le placement intelligent du portugais qui se joignait à Marquinhos et Kimpembe en phase offensive. La relance madrilène a quant-à-elle été stoppée par l’une des réussites de ce soir. Le fort contre-pressing parisien orchestré par Verratti qui empêchait toute conservation de balle espagnole. Une tactique payante qui a permis à Paris de jouer à son rythme sans jamais être réellement inquiété.
Un savoir-faire perdu ?
Le Real de Madrid, 13 fois vainqueur de la compétition, souverain entre 2016 et 2018 avec 3 ligues des champions remportées d’affilées est plus que jamais en fin de cycle. Après le départ de la star portugaise Cristiano Ronaldo à l’été 2018 suivi par Zidane, on savait que les meringues allaient connaître des difficultés. Le départ cet été de toute la charnière centrale (Ramos transféré au PSG et Varane à Manchester United) a encore un peu plus affaibli cette équipe. Les bons débuts de saison de jeunes comme Militao et Vinicius et la nouvelle dimension prise par Karim Benzema qui porte cette équipe à bout de bras nous avaient presque fait oublier le vrai niveau de ce Real Madrid 2022.
Le fameux trio Casemiro, Kroos, Modric est le parfait exemple du naufrage madrilène. Le milieu de terrain connu pour son expérience et son savoir-faire européen s’est retrouvé dominé par un Marco Verratti des grands soirs. Acculés face au pressing parisien et en manque de justesse technique, ils ne sont jamais parvenus à ressortir le ballon et à soulager leur équipe. Casemiro, la fameuse pointe basse de ce milieu instauré par Zidane, connu pour sa malice et sa capacité à faire sortir ses adversaires du match a lui-même été pris à son propre jeu par un Leandro Paredes plus malin que lui. Le brésilien se retrouve suspendu pour le match retour. Un duel qui illustre ce match tant les Parisiens ont été meilleurs que les Madrilènes sur leurs propres qualités. Pas de maîtrise, ni de malice, le Real connu pour son efficacité pouvait compter sur un geste de génie ou une contre-attaque fulgurante comme ils savent si bien le faire.
On sait tous que face à cette équipe, il ne faut pas trop manquer, car on se fait presque toujours punir. Ici les parisiens ont eu beau manquer les occasions (16 occasions, 21 tirs) ils n’ont jamais été punis, et même pire, ils n’ont pas du tout été inquiétés. Le Real Madrid n’a même pas cadré un seul tir sur l’ensemble du match, la faute à des attaquants trop esseulés et bien muselés par les latéraux Parisiens. Des Madrilènes dominés, acculés, incapables de marquer, mais tenaces. La capacité d’une grande équipe comme celle-ci a toujours été de savoir faire le dos rond et tenir dans les moments compliqués, mais même dans ce registre là ils ont échoué. Pourtant, le grand match de Courtois les a longtemps sauvés, lui qui a même stoppé un penalty de Messi à la 61e.
Finalement, ils craquent lors de l’ultime action du match sur un exploit de Mbappé (94e), eux qui sont habitués à arracher les victoires dans les dernières secondes en ligue des champions. Rien n’aura marché ce soir pour la maison blanche qui semblait l’espace d’un match avoir perdu tout son savoir-faire européen.
Mbappé tout en haut
Des posters de Ronaldo plein la chambre et un rêve : celui de jouer un jour au Real Madrid. Il y jouera sans doute dans le futur, peut-être même dès la saison prochaine, mais pour l’instant et il l’a bien fait comprendre hier, il est parisien. C’était sans doute le joueur le plus attendu de ce match. Joueur clé du PSG depuis le début de saison et face à ce qui semble être son futur club, le natif de Bondy n’avait pas le droit à l’erreur. Il a parfaitement répondu présent, et ce, dès le début du match en mettant Carvajal dans le vent avant de servir Di Maria qui met au-dessus (4e min). Par la suite, l’attaquant français a déroulé, il a littéralement écœuré le latéral Espagnol qui a passé une soirée très compliquée de par la vitesse et les dribbles du parisien.
À la 61e minute, il a fini par craquer en provoquant un penalty après une grossière faute sur le Français. Dans le jeu l’attaquant parisien était clinique, faisant toujours le bon choix et se montrant par plusieurs fois dangereux sur la cage d’un très bon Thibaut Courtois qui repoussera tous ses assauts (18e, 50e, 52e, 56e). En fin de match, Ancelotti lance Vasquez pour soulager Carvajal, l’espagnol subira le même sort que son compatriote, il ne verra que l’ombre du génie français.
Tant de qualités chez Mbappé, mais la plus impressionnante est sûrement sa capacité mentale à ne jamais lâcher. Il l’a encore prouvé, il vient concrétiser cette partie presque parfaite et la domination parisienne sur un ultime éclair à la 94e minute qui permet aux Parisiens de s’imposer dans ce match. Son 5ème but en ligue des champions cette saison. Le jeune Français confirme son excellente saison et se place plus que jamais sur le toit du monde.
Diplômé d’une licence en sciences de l’information et de la communication, je suis passionné par toutes sortes de sujets et notamment le sport, j’aspire à devenir journaliste en presse écrite.