Le Festival Lumière fête avec émotion ses 10 ans 

« J’ai ressenti trois choses pendant ce festival, ici à Lyon. Trois choses dont ce monde manque cruellement : l’amitié, l’enthousiasme et la célébration. C’est de ces trois choses que le futur sera fait ! » Francis Ford Coppola reçoit le Prix Lumière 2019.

Du 12 au 20 octobre 2019 a eu lieu le 11ème Festival Lumière. Organisé par l’Institut Lumière et la métropole de Lyon,  le « Grand Lyon Film Festival » a été créé en 2009. Il continue ainsi de célébrer, depuis 10 ans maintenant, le 7e art et son patrimoine. Même si l’on vient surtout (re)découvrir de vieux films, il y a aussi des avant-premières et des invités très talentueux. C’est le cas pour cette année, marquée par beaucoup d’émotions et de passion !

 

« La Belle Epoque » en tête d’affiche

 

Le film que l’on trouve cette année en tête d’affiche lors ce grand festival de cinéma lyonnais n’est autre que La Belle Epoque ! Il s’agit d’une production réalisée par Nicolas Bedos, dramaturge et réalisateur français.

On retrouve Victor, joué par Daniel Auteuil, un dessinateur de presse sexagénaire désabusé qui entretient une relation conflictuelle avec sa femme Marianne, interprétée par Fanny Ardant. Face à un mariage qui s’épuise, il voit sa vie bouleversée suite à une rencontre avec un entrepreneur (Guillaume Canet) qui lui propose une attraction d’un tout nouveau genre : celui-ci lui offre la possibilité de revivre un moment de son passé en le reconstituant à l’aide de comédiens et d’un décor. Victor accepte et décide alors de faire un bond dans le passé, jusqu’en 1974, afin de revivre la semaine la plus importante à ses yeux, celle de sa rencontre avec sa femme.

Ce long-métrage nous offre ainsi une belle mise en abyme de la magie illusionniste du théâtre et du cinéma. On pourrait même avoir l’impression que Nicolas Bedos essaye d’effectuer une satire sur notre époque et son rapport à la nostalgie.

De plus, cette histoire qui mêle fantastique, magie et réel est constituée d’un incroyable casting. La performance de son acteur principal, Daniel Auteuil, fut saluée par près de 5000 spectateurs. Un film qui a su donc convaincre son public et qu’on aura l’honneur de retrouver dans nos salles de cinéma dès le 6 novembre prochain.

 

Un hommage sincère à Daniel Auteuil 

 

Pour ce 11ème Festival Lumière, Daniel Auteuil faisait parti de la liste des invités d’honneur. En effet, celui-ci était venu présenter La Belle Epoque, film dans lequel il détient le rôle principal.  Lors de la soirée d’ouverture du samedi 12 octobre, ce dernier reçu une pluie d’hommages emplie d’amour et d’admiration qu’il n’est pas prêt d’oublier.

Daniel Auteuil est l’un des acteurs les plus populaires du cinéma français. Il a joué de nombreux et divers rôles qui ont marqué le public. Il est à l’origine de près de quatre-vingt-dix films et fut récompensé en 1987 et en 2000 de deux César du Meilleur acteur : le premier pour Jean de Florette et Manon des Sources, puis le second pour La fille sur le pont.

Les réalisateurs et comédiens, présents ce samedi soir-là, lui ont adressé de nombreux mots touchants et élogieux. Tout d’abord l’actrice Emmanuelle Devos : « Il est fascinant à voir jouer. Je me suis retrouvée hypnotisée lors d’une scène ». Egalement, le réalisateur et scénariste Jean-Paul Rappeneau ajouta : « C’est un très grand acteur, il est plus que bon ». Les Lyonnais ont pu ainsi découvrir un Daniel Auteuil ému, passionné et comblé, tentant de partager son amour à travers ces quelques mots : « Je suis fier, heureux, et ça me fragilise. Depuis tout ce temps que je fais du cinéma, depuis tout ce temps que j’aime les gens, je sais qu’ils m’aiment aussi. On va se dire qu’on s’aime, c’est bien ! ».

 

Prix Lumière 2019 : Francis Ford Coppola, une étoile phare du cinéma

 

Francis Ford Coppola, le réalisateur des films cultes Le Parrain, Apocalypse Now et bien d’autres encore, reçoit vendredi 18 octobre le prix Lumière. Ce dernier est une récompense symbolisant une contribution exceptionnelle à l’histoire du cinéma et revient annuellement à un(e) cinéaste ou à un(e) interprète pour l’ensemble de son œuvre ou de sa filmographie. Le tout premier prix Lumière fut attribué à Clint Eastwood en 2009. Dix ans plus tard, il revient à un homme qui représente bien plus que le cinéma. En effet, en plus d’être réalisateur, scénariste et producteur, Francis Ford Coppola est aussi restaurateur, entrepreneur et patron des studios de production  American Zoetrope, qu’il a fondé avec George Lucas.

Il déclare : « À mon âge et la sagesse venue, je suis heureux d’avoir reçu tant de récompenses et d’honneurs mais une invitation à rencontrer le public dans la ville natale du Cinématographe Lumière est suffisante pour me donner envie d’être parmi vous. »

Le cinéaste a également comblé ses fans avec une première apparition surprise juste avant la projection de Cotton Club, l’un de ses films maudits. En effet, ce dernier est un blockbuster qui, en 1984, sortit dans une version « courte » d’un peu plus de deux heures, accouchée dans la douleur et sous la contrainte des producteurs. Il s’agit d’un thriller musical hors norme, centré sur plusieurs personnages gravitant autour d’un célèbre club de jazz en plein Harlem dans les années 1920. Dans la soirée du 17 octobre, la version projetée aurait été la fameuse version, plus longue de 15 minutes que son originale. Le réalisateur invite les spectateurs à simplement voir (ou revoir) le film avec un regard neuf correspondant à « sa » vision de l’œuvre.

Enfin, comme la tradition l’exige, le récipiendaire du Prix Lumière a réalisé un remake de La Sortie des Usines Lumières, le premier film de l’histoire du cinéma tourné par les Frères Lumière sur les lieux mêmes de l’invention du septième art.

 

Crédits photo : Laurent Cipriani/AP/SIPA / Jeff Pachoud / AFP.

Mathilde Barrier

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