Affaire P.Diddy, d’icône hip-hop à ennemi de l’Amérique  

Affaire P.Diddy, d’icône hip-hop à ennemi de l’Amérique  

La date du procès du célèbre rappeur et producteur de hip-hop, P.Diddy est maintenant officielle. Il se déroulera à partir du 5 mai 2025 pour trafic sexuel et extorsion. Revenons sur l’affaire qui glace le sang de tout Hollywood.  

Le début de la fin  

En novembre 2023, Casandra Ventura, l’ex-femme du rappeur, porte plainte contre lui. Elle l’accuse d’agressions physiques, de viols, certains étant filmés, d’intimidation perpétuelle.  Son témoignage est appuyé par une vidéo enregistrée en 2016 par une caméra de sécurité, dans un hôtel à Los Angeles. On y voit le rappeur frapper sa femme au visage. Il lui donne des coups de pied une fois à terre, la traîne au sol puis lui jette un vase au visage. Cette vidéo est divulguée en mai par la CNN. Malgré tout, ils trouvent un accord financier, mais la notoriété de la chanteuse et les fuites dans les médias ont eu un fort retentissement. 

Suite à cette plainte, P. Diddy de son vrai nom Sean Combs est accusé par de nombreuses femmes, dont Dawn Richard qui le dénonce pour des faits de maltraitance et d’agressions sexuelles en 2004. Les nombreux témoignages des plaignants décrivent un système d’abus généralisé orchestré par Combs et facilité par son entourage professionnel. Les accusations ne cessent de croître pour viols, agressions sexuelles, trafics sexuels, séquestration, corruption, enlèvements, coups et violences, menaces de mort, prostitution forcée, racket.

Plus de 120 victimes ont été identifiées et il y a eu près de 200 plaignants. Depuis ces révélations, l’affaire P. Diddy secoue le monde de l’industrie musicale américaine.

Les soirées d’horreurs  

De nombreuses victimes ont déclaré avoir subi ces violences sexuelles durant ces célèbres soirées appelées « Freak offs » qui étaient fréquentés par d’autres célébrités. En mars 2024, les autorités perquisitionnent ses résidences à Beverly Hills et Miami. Des preuves accablantes dont des vidéos compromettantes ont été saisies. Ces fameuses soirées connues dans tout Hollywood,  les soirées blanches, étaient fréquentées par un très grand nombre de célébrités comme Leonardo DiCaprio, Kim Kardashian, Jay Z,… Son ex-femme affirme que ces Freak offs étaient organisées dans des hôtels de luxe pendant plusieurs jours. D’après des témoignages de personnes ayant vécu ces soirées, il y aurait énormément de personnes nues, des drogues en tout genre, et même quelqu’un affirme avoir vu Combs forcer un artiste qu’il allait signer, à faire une fellation à son garde du corps en public.

Le procureur fédéral de New York, Damian Williams, décrit un système fondé sur la violence pour contraindre les femmes à avoir de longues relations sexuelles. Les actes étaient enregistrés et les victimes prenaient des substances comme de l’ecstasy, GHB, kétamine, …  P. Diddy est décrit comme un prédateur sexuel violent, qui utilisait la drogue et l’alcool pour obtenir la soumission des femmes. D’après des éléments de l’acte d’accusation, cités par le New York Times, Sean Combs a utilisé les vidéos qu’il avait tournées en guise de chantage,  « comme une arme pour empêcher les participants de protester ». Selon le quotidien américain, il s’agissait « de spectacles d’horreur », « des spectacles sexuels élaborés », « qui impliquaient une consommation abondante de drogues et des relations sexuelles forcées, laissant les participants si épuisés qu’il fallait leur administrer des liquides par voie intraveineuse pour qu’ils se rétablissent ».

La chute de l’empire  

Le 16 septembre 2024, le rappeur américain est incarcéré à New York, accusé de trafic sexuel, de prostitution forcée et d’extorsion. Il sera jugé à partir du 5 mai 2025. Il est maintenu en détention. Devant le tribunal fédéral de Manhattan, il est accusé par les procureurs d’avoir mis son « empire » musical au service d’un système violent de trafic à des fins d’exploitation sexuelle. Le rappeur a plaidé non-coupable et se dit innocent.

La traque aux noms  

Suite à l’ampleur de cette affaire, de nombreuses fake news ou théories du complot circule sur les réseaux sociaux. Les faits choquants, massifs et la part de mystère autour de la cause laissent place à l’imagination. Depuis que l’avocat des victimes a affirmé qu’il allait, un jour, révéler des noms d’autres personnes « puissantes » accusées d’agressions sexuelles, une fausse liste, générée par une IA a circulé sur tous les réseaux sociaux. Cette liste a créé de nombreuses fake news. Malgré tout, une sorte de traque aux noms est lancée sur les réseaux sociaux pour accuser de complicité des personnalités publiques déjà aperçues avec Sean Combs. Cette idée d’un système entier organisé autour du trafic sexuel fait écho à une théorie très répandue dans la complosphère. Selon elle, toute l’élite démocrate, politique et culturelle américaine, est impliquée dans un vaste réseau pédocriminel d’ampleur nationale voire internationale. Le journaliste Ben Sisario, dans le New York Times du 23 septembre, se demande à juste titre si l’affaire Combs annonce un #metoo de la musique.

 

Maëlys Lacampagne 

 

Crédits photo : Wikimedia Commons

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