Le Royaume-Uni et l’Union Européenne sont parvenus après des mois de tensions à trouver un compromis concernant les échanges commerciaux. Le commerce va pouvoir se fluidifier entre l’Irlande du Nord et l’Europe. Mais cet accord risque de perturber la pensée très présente des partis indépendantistes du pays.
Une indépendance de l’Irlande du Nord semble bien compromise. C’était pourtant de plus en plus dans les têtes des Nord-Irlandais. Cela s’est notamment confirmé avec le parti Sinn Féin en tête lors des élections législatives de 2022. Il est aussi en charge de la république d’Irlande depuis de nombreuses années. Ce parti unique, étant le seul à la tête de deux pays dans le monde, avait comme but principal d’unifier les deux Irlande et de ramener l’Irlande du Nord dans l’Union Européenne. Cet accord leur est donc favorable puisqu’il va permettre de supprimer la frontière en mer de l’Irlande. Il apportera donc des garanties solides pour l’économie du pays ainsi qu’une protection unique au marché européen. L’Irlande du Nord peut donc se rapprocher un petit peu plus de l’Union Européenne.
Cet accord pourrait cependant plus servir les intérêts du Royaume-Uni que ceux de l’Irlande du Nord.
Un accord pour réaffirmer son autorité
Quatre mois après sa mise en place au pouvoir, il semblerait que Rishi Sunak veuille démontrer l’autorité du parti conservateur. En acceptant cet accord avec Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, il montre qu’il fait des efforts contre les idéologies de son parti pour ramener une paix. Il souhaite remettre tout le flou qui s’est propagé à la suite du mandat de Boris Johnson en ordre. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a décidé lui-même de signer cet accord et non le Premier ministre Nord-Irlandais. Ça le conforte dans sa place de parti dominant, mais aussi, il vient rappeler que l’Irlande du Nord appartient toujours au Royaume-Uni et qu’il n’est pas prêt à céder l’indépendance. L’accord appelé « cadre de Windsor » est donc donnant-donnant à la fois pour le parti conservateur, le parti travailliste qui concurrence le parti conservateur et le parti indépendantiste Nord-Irlandais.
Un allié de taille qui se fragilise
Avant la signature de l’accord, l’Irlande du Nord pouvait compter sur un allié de taille dans sa lutte pour l’indépendance. L’Écosse, dirigée par le parti national écossais avec Nicola Sturgeon à sa tête lutte aussi pour un retour dans l’Union Européenne. Cette lutte dure depuis 2016 lorsque, pendant le référendum pour le Brexit, l’Écosse avait voté à 62% contre tout comme l’Irlande du Nord avec 56%. Cependant, l’Écosse ayant déjà obtenu un référendum pour son indépendance en 2014, le pays est forcé d’attendre avec impuissance. En plus de l’accord trouvé en Irlande du Nord, l’Écosse fait aussi face à la démission de sa leader emblématique. La Première ministre, connue notamment pour son impulsivité et son charisme, a décidé d’arrêter son mandat après sa réélection en 2021. Ses trois prétendants pour la succession sont, pour beaucoup, incapables de gérer aussi bien le pays et les convictions du parti de la même façon. La bataille pour l’indépendance des deux pays risque donc d’être difficile et de se prolonger pour les prochaines années.
L’unique lueur d’espoir est la proposition de référendum pour une réunification des deux Irlande. Sinn Féin souhaite d’ici cinq ans émettre au Parlement britannique leur proposition en cas de leur réélection aux prochaines élections législatives en 2024.
Crédits photo : Twitter @RishiSunak
Étudiant en troisième année d’info-com allemand, passionné de sport et des conflits politiques, je souhaite devenir commentateur, analyste sportif pour une grande chaîne de télé à l’étranger.