Ce dimanche 10 novembre débute la 10ème édition du Vendée Globe au départ des Sables-d’Olonne. Cette épreuve qui a lieu tous les 4 ans opposera 40 participants qui s’élanceront pendant plusieurs mois en mer. Pop-Up vous emmène dans cette traversée longue de plus de 40 000 kilomètres.
182 marins l’ont tentée, 61 d’entre eux ont abandonné et deux en sont morts, la mythique course du Vendée Globe revient de nouveau ce weekend du 10 novembre 2024. Créée en 1989, la mythique course à voile autour du monde en solitaire et sans aucune escale ou assistance est l’épreuve ultime pour tout skipper. Elle a couronné seulement 8 marins différents, tous français. Seul l’un d’eux a réussi à le remporter deux fois. C’est Michel Desjoyeaux en 2001 puis en 2009. Pour cette édition, on retrouvera deux vainqueurs précédents. Yannick Bestaven vainqueur en 2021 et Armel le Cléac’h vainqueur en 2017 tenteront tous les deux d’égaler le record de Michel Desjoyeaux cette année. Armel le Cléac’h détient déjà un record, celui de la traversée la plus rapide en un peu plus de 74 jours. Pour ceux qui réussissent à terminer cette course, il faut plutôt compter en moyenne 80 à 90 jours. Sur les 40 participants de cette année, ce qui marque l’édition la plus populaire de l’histoire, 26 d’entre eux seront français. On trouve par ailleurs des marins étrangers pour la plupart européens mais aussi un chinois, un japonais et un américain. Concernant les favoris Charlie Dalin, Yoann Richomme, Jérémie Beyou et Thomas Ruyant semblent être les noms à retenir. Mais le Vendée Globe est une course hasardeuse avec énormément d’aléas et de rebondissements. Il est donc très compliqué de prédire un vainqueur d’autant plus que cette édition s’annonce comme la plus ouverte jamais vue.
Partant de la Vendée en France, les 40 barreurs traversent le monde d’Ouest en Est jusqu’à revenir en France des mois plus tard. Passant par l’Océan Atlantique, Indien et Pacifique, cette course plus qu’exigeante va mettre à rude épreuve ces marins que ce soit sur le plan physique ou moral. Ils sont aussi obligés de contourner le Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud, le Cap Leeuwin en Australie et le Cap Horn en Argentine.
Des endroits particulièrement redoutés pour leurs conditions météorologiques extrêmes, leurs vagues et courants intenses provenant de plusieurs océans et leur isolement géographique. Si un skipper rencontre un problème grave dans son bateau à l’un de ces endroits, l’assistance et l’évacuation deviennent très compliquées.
Un mental et une solitude à rude épreuve
La solitude de l’épreuve ne se traduit pas uniquement par l’interdiction de faire escale sur la terre. Elle se fait et est ressentie par chacun et chacune des skippers tout au long de la traversée et sous différents aspects. Ils passent 24 heures sur 24 dans un espace confiné avec uniquement des micros-siestes comme guise de sommeil dans un lit aménagé pour gagner au maximum de la place sur le voilier. Ils devront aussi assumer tout seul chaque responsabilité et réparation dans le bateau. Aucun contact entre skipper n’est permis sauf pour alerter sur la position de ces derniers grâce aux bulletins météo et mises à jour publiques. L’intervention d’un tiers que ce soit pour une réparation quelconque ou un sauvetage se fait uniquement en cas de grande détresse et entraîne dans la plupart des cas la disqualification du skipper. C’est pour cela qu’ils préfèrent parfois être dans un inconfort ardu et le subir pendant des jours voire des semaines que d’abandonner. Lors de l’édition précédente, Kevin Escoffier a dû par exemple être secouru en pleine mer par un autre marin après que son voilier ait subi une grave voie d’eau. Cela a entraîné une fissure dans la coque et le bateau a malheureusement coulé.
Mais les navigateurs peuvent quand même compter sur le soutien de leur famille ou leurs proches pendant l’épreuve. Ils échangent parfois des messages de soutien et d’encouragements via des communications satellitaires ou des messages enregistrés qu’ils reçoivent quand la connexion le permet. Ils peuvent aussi partager leur vie, leurs états d’âme à travers des messages envoyés aux organisateurs ou partagés sur les réseaux sociaux. Ces échanges restent cependant très limités et ne substituent en aucun cas le contact humain.
La gestion du stress et de l’isolement psychologique sont donc deux très gros aspects de la course. Outre la fatigue physique omniprésente, une mauvaise gestion de ses émotions ou de la pression mentale peuvent avoir de lourdes conséquences sur la personne et sur la course.
C’est une épreuve où les marins doivent non seulement être très compétents sur le plan technique, mais aussi faire preuve de résilience et de force mentale.
Crédits photos : @vendeeglobe via Instagram
Liam Ray
Étudiant en troisième année d’info-com allemand, passionné de sport et des conflits politiques, je souhaite devenir commentateur, analyste sportif pour une grande chaîne de télé à l’étranger.