Amplement célébrée partout dans le monde, la Journée internationale des droits de la femme, ayant lieu le 8 mars, est un rendez-vous annuel incontournable. Popularisée depuis près d’un siècle et présentée comme l’occasion rêvée pour défendre ou au contraire revendiquer ses droits, mercredi dernier plus d’une dizaine de milliers de personnes ont choisi de manifester en France.
C’est dans une atmosphère propice à la mobilisation collective que les femmes ont elles aussi choisi de faire entendre leurs voix et tout à leur honneur. Promotions symboliques, slogans et appels à l’égalité, retour sur un évènement qui a certainement fait trembler le patriarcat.
Désormais fériée dans une trentaine de pays dont le Cambodge ou encore la Russie, que se cache donc-t-il réellement derrière cette journée si spéciale?
Les origines de l’événement
C’est aux Etats-Unis, le 28 février 1909, à l’appel du Parti socialiste d’Amérique, que sera célébrée la première “journée nationale de la femme”.
Non programmée au 8 mars, la “journée de la femme” devait initialement être célébrée “chaque dernier dimanche de février” d’après l’ONU. Ce n’est finalement qu’en 1910, que l’événement s’internationalise lorsque Clara Zetkin (militante allemande) propose lors de la IIe conférence internationale des femmes socialistes, de célébrer une journée internationale des femmes. Il était question de « rendre hommage au mouvement en faveur des droits des femmes et favoriser l’obtention du suffrage universel pour les femmes », mais aussi de revendiquer la fin des discriminations au travail.
Le choix du 8 mars s’est précisé au fur et à mesure des années, s’expliquant par le fait que le 8 mars 1917 marquait à Saint-Pétersbourg le début des manifestations des ouvrières, que les bolcheviques retiennent comme premier jour de la révolution russe.
Un nouveau tournant dans les années 70 permet aux Nations unies d’adopter en 1977 une résolution enjoignant les États membres à célébrer une « Journée des Nations unies pour les droits des femmes et la paix internationale », abrégée en « Journée internationale de la femme » ou encore en « journée de la femme ». On ne note pas réellement d’événement fondateur, mais plutôt une succession d’événements indépendants qui ont abouti à la journée que nous connaissons aujourd’hui.
En France, c’est sous le mandat de François Mitterrand, le 8 mars 1982, que la journée acquiert un statut officiel, sans toutefois devenir fériée.
« Réforme sexiste, réponse féministe »
Rappelons que l’essence même du féminisme est de promouvoir l’égalité politique, économique, culturelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. Même si de nombreux pas ont été faits pour permettre aux femmes de gagner en droits et en indépendance, pour une écrasante majorité hélas les efforts fournis sont encore insuffisants. Et pour cause : l’année 2023 débute à peine qu’on note déjà 30 féminicides, mais cela ne s’arrête pas là. En France, encore 65% des victimes de féminicides avaient contacté la police (ou la justice) au préalable, et encore 94 000 femmes sont victimes de viol ou de tentatives de viol chaque année. Trois syndicats (FSU, CGT et Solidaires) et 45 organisations féministes ont donc appelé ce mercredi 8 mars à la « grève féministe » pour exiger « l’égalité au travail et dans la vie », d’autant plus que cette année la mobilisation féministe a pris une saveur toute particulière due de la réforme des retraites.
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Le projet, au cœur des débats politiques et sociétaux, est qualifié d’injuste envers les femmes pour différents facteurs. Parmi eux nous pouvons citer les inégalités salariales, faisant gagner aux femmes environ 25% de moins que les hommes, dans un pays où les femmes ont déjà une retraite inférieure de 40% en moyenne à celle des hommes. Lors de cette journée on compte ainsi près de 150 manifestations, des ateliers de sensibilisation, mais aussi des débrayages organisés dans des entreprises, notamment à 15H40, heure théorique à laquelle les femmes cessent d’être rémunérées.
De quoi inciter les femmes à avoir “encore plus de détermination », selon les propos Ana Azaria (présidente de l’association « Femmes égalité »), dans cette longue marche vers l’égalité hommes-femmes.
De son côté, le gouvernement Élisabeth Borne a profité du 8 mars pour présenter au Conseil des ministres son nouveau plan « égalité femmes-hommes 2023-2027 » avec une kyrielle de mesures pour agir notamment contre les violences faites aux femmes.
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Étudiante en information/communication – anglais hormis faire la bringue le jeudi soir et dormir le lendemain, j’aime bien écrire. J’aimerais d’ailleurs en faire mon métier mais j’ai oublié de le mettre sur ma liste au père Noël.