Salem ou bien Genève, ces noms vous disent peut-être quelque chose. Que ce soit par la géographie ou bien l’histoire, elles ont toutes deux un point commun particulier : les sorcières. En effet, dans l’une des deux villes s’est déroulé le plus grand procès de sorcières, tandis que l’autre a vu s’éteindre la dernière sorcière, Michée Chaudron. Dans son livre « Sorcières, la puissance invaincue des femmes », Mona Chollet éclaircie des liens existant entre ces femmes du diable et le féminisme.
Mona Chollet une combattante médiatique
L’autrice du roman « Sorcières », est née à Genève en 1973, lieu qui aurait pu lui inspirer une partie de son roman. Elle suit une formation de journalisme à l’Ecole supérieure de Lille et devient pigiste pour Charlie Hebdo. Cependant, ce journal ne correspondant pas à ses convictions, elle s’en fait donc licencier. Elle intègre finalement le Monde diplomatique (où elle est actuellement cheffe d’édition) et jouis d’une parfaite harmonie entre ses causes et ses textes.
On les retrouve également dans ses livres tels que « beauté fatale, les nouveaux visages d’une aliénation féminine », qui débat sur la tyrannie du look dans nos sociétés, ou encore « réinventer l’amour, comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles », qui lui explique la complexité des relations et des sentiments ainsi que l’influence qu’a le patriarcat. Dans l’une de ses œuvres les plus connues parues en 2018, il est question de montrer le parallèle liant les femmes actuelles aux sorcières. Mona décompose son livre en quatre parties plus explicites les unes que les autres où la place de la femme dans des sociétés misogynes est encore controversée et inégalitaire.
Les sorcières et la culture de la violence
Dès l’introduction de son livre, Mona Chollet ne mâche pas ses mots. Et pour cause, elle veut montrer à quel point la persécution des femmes est encore au goût du jour. Si aujourd’hui nous avons l’image de la sorcière chevauchant son balai et qui lance des sorts à son prochain, la vérité est tout autre. En effet, naître femme en période de chasse de sorcières n’était pas anodin, car chacune était soupçonnée d’en être une et donc d’obtenir son ticket pour le bûcher.
Et encore, celui-ci était le sort le moins douloureux qu’elles pouvaient subir. Comme cité dans le livre « le récit des tortures est insoutenable : le corps désarticulé par l’estrapade, brûlé par des sièges en métal chauffé à blanc, les os des jambes brisés par les brodequins… », sans oublier les nombreux viols commis par les chasseurs et gardiens de prisons afin d’assouvir leur sadisme sexuel de mâle dominant. Mais dans tous les cas la faute est souvent remise sur femme, c’est un comble quand on sait que la plupart des hommes commettant des viols aujourd’hui justifient leurs actes par le comportement ou la tenue de sa victime. Preuve que la maturité et l’intelligence masculine n’ont pas évolué au cours des siècles.
Les sorcières des femmes indépendantes ?
Ce que Mona Chollet met le plus en abîme dans son livre reste l’indépendance de la femme dans la société, leur libre arbitre et leurs libertés. Tout ceci était utopique lors de la chasse aux sorcières. En effet, comme dit plus haut, les femmes seules qui ne voulaient pas se marier ou ne désiraient en aucun cas donner la vie, étaient jugées pour sorcellerie. Mais comme l’écrit la journaliste, dans les sociétés patriarcales basées sur des idées judéo–chrétiennes, les femmes d’aujourd’hui ne souhaitant pas avoir d’enfants sont critiquées. Ne rentrant pas dans le moule de la normalité était de : se marier, avoir au moins deux enfants et s’en occuper plus que l’homme, car c’est avant tout le boulot de la femme d’éduquer les enfants et enfin mourir d’entourer de toute sa famille. Mona souligne donc dans son livre que les femmes ne convoitant pas le fait d’avoir d’enfants aujourd’hui sont devenues les sorcières des temps modernes !
Rien ne peut prédire de quoi sera fait demain. Peut-être que les femmes vivront enfin dans une société égalitaire, arrêtant ainsi les violences et harcèlements faites en leur personne. Peut-être que les rôles s’échangeront et que ce seront les hommes qui devront être chassés pour sorcellerie. Mais après tout si la gent masculine a agi de sorte avec les sorcières c’est que : « La queue des hommes devient molle lorsqu’ils se retrouvent face à une femme puissante, alors comment réagissent-ils ? Ils la brûlent, la torturent, la traitent de sorcière. Jusqu’à ce que toutes les femmes aient peur : peur d’elles mêmes peur des hommes » (citation tirée du film les sorcières d’Eastwick, parue également dans le livre de Mona Chollet). Entre autre la puissance de la femme était bel et bien reconnu par les hommes, il faut juste qu’à nouveaux, ils la sentent.
Étudiante en L3 LC japonais. Je suis de nature curieuse et m’intéresse à beaucoup de choses. Notamment à l’actualité asiatique et pop culture !