Ukraine comme champ de bataille

Ukraine comme champ de bataille

Voilà bientôt une décennie qu’une guerre fait rage à l’Est de l’Europe, sur les terres de la jeune nation d’Ukraine. Anciennement alliée et support de son voisin russe, la quête de démocratie et de liberté ukrainienne a conduit ces deux pays à se mener une guerre de territoire et d’appartenance sanglante à l’Est du pays. La fin de l’année 2021 fit le gage d’un regain des tensions entre Kiev et Moscou suite au déploiement de plus de 150 000 troupes russes le long des frontières ukrainiennes. S’il semble évident que le Kremlin se réjouirait d’une annexion générale des territoires de son voisin, il se trouve freiné dans ses actions par des menaces occidentales téléguidées par Washington.

Un rideau de fer inoxydable

Sous les menaces d’une invasion imminente du territoire Ukrainien par la Russie, l’occident sous l’égide des États-Unis a décidé d’entamer des négociations avec Moscou afin de désamorcer une intervention qui donnera naissance à une virulente opposition entre les deux blocs. Sous réserve de « sanctions sans précédent », l’occident cherche à déstabiliser une Russie déterminée qui réclame un traité stipulant que l’Ukraine ne puisse devenir membre de l’OTAN et que la Roumanie et la Bulgarie, actuels membres, doivent quitter l’alliance du traité Nord Atlantique.

États-Unis, banquier de l’Ukraine ?

 

L’Ukraine est appuyée militairement depuis 2014 par de nombreux pays membres de l’OTAN et notamment par les États-Unis qui lui ont débloqué plus de 2,5 milliards de dollars. Seulement en 2021 Washington aurait fourni une aide s’élevant à plus de 400 millions de dollars pour le gouvernement de Kiev. Si cette aide semble démesurée pour un pays si éloigné du continent américain et de sa zone d’influence, c’est un affront inacceptable pour le gouvernement de Vladimir Putin, qui perçoit cela comme une menace majeure à la sécurité et l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie. En effet, il est important de comprendre que depuis le début des conflits il y a maintenant huit ans, Kiev lutte auprès de l’occident pour accéder à une adhésion ukrainienne dans le traité nord atlantique. Cela engendrerait donc sans aucun doute l’implantation de multiples bases occidentales et américaines au nez et à la barbe de la Russie.

Guerre froide quand tu nous tiens

Moscou a entrepris depuis maintenant plus de 20 ans, une diffusion de son influence à travers le monde. Si elle contrôle une partie de l’ancien bloc soviétique, elle siège au côté de nombreux dirigeants en Afrique comme au Mali ou en Asie grâce à des investissements économiques, mais aussi des actions plus officieuses. L’utilisation du groupe Wagner, une unité d’intervention privée active dans de nombreux pays du monde en est le parfait exemple. Ainsi, le Kremlin se trouve en capacité de pouvoir influencer certains pays sans y mêler officiellement le gouvernement russe. Sujet bouillant ou dangereux, cela inquiète l’occident, qui accuse le Kremlin d’ingérences et d’attaques dissimulées. De plus des partenariats importants entre Russes et Européens comme la vente de gaz et la construction d’un oléoduc en Allemagne, servent de moyen de pression supplémentaire à la Russie et privent l’Ukraine d’une source importante de revenus.

Ainsi, les États-Unis voient en l’Ukraine un moyen de peser sur une balance géopolitique Européenne qui semble se courber sous la détermination et les stratégies de Vladimir Putin et Joe Biden. La crise des migrants en Belarus et la crise des sous-marins franco-américains ont récemment peu à peu rendu difficiles les négociations entre Bruxelles, Moscou et Washington.

Un événement critique ?

La récente annonce du secrétaire d’État américain Antony Blinken au sujet du rapatriement du personnel non-essentiel et des familles de diplomate du territoire ukrainien, montre que les tensions risquent de se perpétuer. Russie, Europe et États-Unis se laissent jusqu’à la fin de semaine pour poursuivre le dialogue, sous peine de nouvelles mesures. Joe Biden envisage désormais de déployer des troupes américaines dans les pays d’Europe de l’Est membres de l’OTAN.

Les champs de blés ukrainiens servent désormais de grain à moudre aux puissances mondiales pour établir un positionnement ferme sur la scène géopolitique du XXIe siècle. Soixante ans après la crise des missiles à Cuba, un scénario similaire semblent s’écrire en Europe, ravivant les craintes d’une guerre froide 2.0, avec un occident pouvant désormais s’appuyer sur des pays situés au-delà d’un ancien rideau de fer. Les États-Unis, cette fois-ci au centre de la politique européenne, vont-ils trouver en l’Ukraine un tout nouvel allié stratégique ? Où vont-ils s’écraser de nouveau devant une Russie de plus en plus puissante comme ce fût le cas avec l’annexion de la Crimée en 2014 ? Putin, va-t-il reproduire une guerre en Tchétchénie BIS ? Mais avant tout, un pays européen à 3 h de vol de Paris peut-il en 2022 se faire envahir sans qu’aucune action directe ne soit entreprise ?

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