Ce vendredi 4 février a été marqué par l’inauguration des JO d’Hiver 2022 à Pékin. Entre controverses, dopages et désillusions, les Jeux sont la cible de multiples controverses. Après cette première semaine de compétition, Pop-up fait le point sur ces JO et le tumultueux parcours de nos Bleus.
Des Jeux politiques ?
Cette 24ème édition des JO d’hiver est par ailleurs, entachée par les nombreuses accusations dont la Chine est la cible. Elle est notamment accusée par les Etats-Unis de violation des droits de l’homme, de répressions voire de génocide sur les populations Ouighours dans la province du Xinjang. Raison pour laquelle, cinq nations ont pris la décision de boycotter diplomatiquement l’événement : les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni , l’Australie et enfin le Japon.
La tension est à son comble alors que les Jeux Olympiques semblaient jusqu’à présent échapper à tout conflit politique.
Au-delà du territoire chinois, c’est plus particulièrement à Beijing que les Jeux ont majoritairement lieu. Située au Nord de la Chine, les chaînes de montagnes se font rares et malgré des hivers plutôt froids, le climat reste continental et peu approprié pour accueillir des sports d’hiver. Alors que la lutte contre le dérèglement climatique est à son apogée ces dernières années, la nomination de la Chine comme pays hôte suscite de multiples critiques dans la mesure où l’usage excessif de neige artificielle s’oppose aux valeurs écologiques.
Vivement critiquée sur les réseaux sociaux, la piste de ski « Big air » est située au sein même d’une ancienne zone industrielle entourée de cheminée de refroidissement géantes. Le média français Brut a exposé, sur Instagram, les raisons d’une telle localisation.
© Instagram – @brutofficiel
Médaillée d’Or par équipe en patinage artistique, l’athlète russe Kamila Valieva a été testée positive à la trimétazidine selon l’Agence Antidopage Internationale. Célèbre pour avoir été la première femme à réussir le « quadruple salchow », la patineuse de 15 ans est suspendue en attendant la décision du Tribunal arbitral du sport avant l’épreuve individuelle du 15 Février. Il ne s’agit pas de la première implication de la Russie dans une affaire de dopage. Actuellement suspendue de toute compétition internationale, la Russie, comme pour les Jeux de Tokyo 2021, n’est pas représentée. Les athlètes russes concourent sous l’acronyme ROC « Russian Olympic Committee » (le comité olympique russe).
Du rire aux larmes
Dimanche dernier avait lieu l’épreuve de ski acrobatique de bosses, la française Perrine Laffont était fortement attendue sur cette épreuve dans laquelle elle avait été sacrée à Pyongyang en 2018. Après une remarquable qualification, la skieuse n’a pas réussi à s’imposer en finale où elle termine à la quatrième position.
Tessa Worley, célèbre skieuse française qui aura marqué les disciplines du Géant et Super-G avec notamment quinze victoires en coupe du monde, vit actuellement ses « derniers jeux ». La skieuse âgée de 32 ans est tombée ce lundi lors de la deuxième manche du slalom géant et s’est vue disqualifiée directement. Mais l’épreuve de Super-G de ce vendredi n’aura pas été plus renversante. La française termine à la 19ème place, bien loin du podium.
L’épreuve par équipe mixte reste sa dernière opportunité de victoire, prévue le 19 février prochain.
De son côté, Alexis Pinturault, figure du ski alpin français n’a pas obtenu les résultats espérés au combiné. Après une 11ème place lors de la descente, le français est parti à la faute et a chuté à l’épreuve du slalom. Au-delà d’une “simple” disqualification, son épaule aurait été blessée pendant sa chute, compromettant sa présence à l’épreuve du Géant prévue dimanche .
Après un début réussi en biathlon, pas de podium pour nos Bleues ce vendredi lors du sprint féminin. Anaïs Bescond, première française, termine à la 9ème position. Relativement déçues par leurs performances, nos françaises sont déterminées à décrocher une médaille au relais féminin mercredi prochain.
Nos médaillés tricolores
Quoi de mieux de terminer sur une note positive !
Malgré quelques déceptions, la première semaine de compétition de nos Bleus reste un franc succès. Dès leur premier jour, les Bleus ont donné la cadence avec une médaille d’argent en Biathlon lors du relais mixte. Quatre ans après le sacre des Bleus à Pyeongchang menés par Martin Fourcade, la nouvelle génération du biathlon français a offert à la délégation française sa première médaille.
Le 7 février, c’est Anaïs Chevalier-Bouchet qui décroche sa deuxième médaille olympique. Après une médaille de bronze en relais féminin à Pyeongchang, la biathlète a terminé sur la deuxième marche du podium, ce lundi, en individuel. Malgré une performance décevante ce vendredi en sprint (68ème) la française sera alignée ce dimanche en relais où elle compte bien décrocher une médaille.
Chez les Hommes, victoire de Quentin Fillon-Maillet qui s’est imposé lors de l’épreuve individuelle. Il décroche ainsi la première médaille d’or de sa carrière en compétition internationale et la première de la délégation française pour cette 24ème édition. Ce dernier a notamment été félicité par son ancien coéquipier Martin Fourcade sur les réseaux sociaux.
Sa propre histoire! Bravo @quentinfillon #championolympique 📷 @nordicfocus pic.twitter.com/sRNsx00GrR
— Martin Fourcade (@martinfkde) February 8, 2022
C’est la bonne nouvelle de la journée, Quentin Fillon-Maillet a décroché une troisième médaille olympique ce samedi : médaillé d’argent en sprint derrière un Johannes Boe inarrêtable.
En ski alpin, Johan Clarey âgé de 41 ans a, lui aussi, réalisé son rêve d’enfant en devenant le plus vieux médaillé de l’histoire des Jeux dans la discipline. Devancé de peu par le suisse Beat Feuz en descente, le skieur français a décroché une superbe médaille d’argent, sa première médaille olympique, douze ans après sa première participation.
Qui dit neige dit ski mais également snowboard. Ce mercredi, Chloé Trespeuch a terminé deuxième de la finale de Snowboardcross. Après une médaille de bronze à Sotchi en 2014 et une 5ème place décevante à Pyeongchang, la française a su redoubler d’effort pour décrocher sa deuxième médaille olympique.
Enfin, ce samedi 12 février, la délégation française compte 7 médailles olympiques pour cette première semaine. En effet, Tess Ledeux a été médaillée d’argent en Big Air (ski acrobatique). Après deux superbes sauts dont elle seule avait le secret : le double cork 1620 (quatre rotations et demi dans les airs), la française avait pris largement la tête et semblait en bonne voie pour décrocher l’Or. Seulement, lors de son troisième passage, la chinoise Eileen Gu a réalisé l’impensable en effectuant ce même saut, lui permettant d’atteindre 188,25 point soit 0,75 de plus que la française. Malgré sa déception, Tess Ledeux affiche un sourire radieux sur la deuxième marche du podium, sa première médaille olympique à seulement 20 ans.
Avec 6 médailles à son compteur, la France est treizième au classement. A sa tête, l’Allemagne et ses 11 médailles dont 7 en Or. A savoir que la France a pour objectif 15 médailles, le record établi en 2014 à Sotchi et égalé en 2018 à Pyeongchang. Malgré une semaine réussie pour la plupart de nos Bleus engagés, le nombre de chances de médailles est relativement réduit pour les jours à venir notamment par le manque de représentation de la délégation françaises dans certaines disciplines. On notera notamment l’absence de la délégation française en hockey sur glace sur la scène internationale.
Fortement attendu, le sublime duo Papadakis-Cizeron en patinage artistique demeure favori pour l’Or après avoir décroché l’argent en 2018.
En attendant, revivez l’extraordinaire course de Johan Clarey ici.
