Normal People, un livre puis une série. Deux protagonistes, une relation unique, amour et amitié. Beaucoup de mots, beaucoup de maux. Une histoire à lire pendant sa vingtaine qui raconte cette vingtaine, cet âge si particulier pris entre l’enfance qui s’éloigne lentement de nous et le monde adulte où l’on rentre malgré nous. En quête de soi, d’un avenir, d’une paix intérieur et d’une âme voisine avec qui partager sa peine.
Normal People c’est tout ça. Mais aussi bien plus encore. Le poulpe sort sa plume, à vous de la suivre.
Dans la campagne irlandaise, il est dur d’avoir vingt ans
Avant d’être une mini-série, Normal People est d’abord un livre. Écrit par la romancière irlandaise Sally Rooney, il a été publié en 2018 et n’est pas son seul livre. Sally Rooney a aussi publié Conversations entre amis en 2017 ou, plus récemment, Beautiful world, where are you.
L’histoire de Sally Rooney prend place en Irlande et suit la relation toute particulière qui unit Marianne et Connell. De simples connaissances, ils deviendront bien plus, une relation complexe qui s’étale depuis le lycée jusque pendant leurs études supérieures. Loin d’être platonique, leur relation oscille entre amour et amitié, quelques hauts et beaucoup de bas, mais celle-ci reste avant tout unique.
L’adaptation sur le petit écran, réalisée par Lenny Abrahamson et Hettie Macdonald, est plus que fidèle à l’histoire originale. Le livre se construit sur une chronologie non linéaire, faite de retours en arrière réguliers. Ces aller et retours entre passé et présent sont intéressants car cette originale découpe de l’histoire apporte de la profondeur aux personnages et permet aux lecteurs de comprendre leur évolution.
La chronologie telle qu’elle se construit dans la série peut être plus facile à comprendre. Cette entorse par rapport au livre apporte une facilité de compréhension, tout s’enchaîne et cela laisse le loisir de se plonger totalement dans la relation.
Du talent, une très belle performance et de la passion
Telle est la recette qui construit les acteurs incarnant les protagonistes principaux de Normal People. L’adaptation du livre ne pourra que vous subjuguer. Face à l’écran, impossible de ne pas être captivé par les images qui se succèdent. Les acteurs principaux – Daisy Edgar Jones et Paul Mescal – jusque-là peu connus du grand écran incarnent leur rôle à merveille au point de ne faire plus qu’un avec leur personnage.
Daisy Edgard Jones, peu connue jusqu’à alors, méritait et valait le coup d’être révélée. Elle a d’ailleurs eu plusieurs rôles au cinéma depuis dont un superbe dans Fresh, un thriller sorti l’an dernier, où elle joue la victime d’un cannibale, interprété par Sebastian Stan.
Avec ces acteurs, le murs qui se dresse entre le spectateur et l’écran est définitivement brisé. Regardez Paul Mescal pleurer et vous aurez l’impression d’être là, assis devant lui comme vous pourriez voir un ami pleurer vous confier sa tristesse.
Regardez Daisy Edgar-Jones, essayer d’être heureuse, d’être une étudiante normale, mais pleine de désespoir au fond d’elle, tout cela dans un silence si bruyant, le visage fermé mais le coeur si ouvert, vous avez l’impression que l’actrice et le personnage ne font plus qu’un. Elle est Marianne, cette dépression, on peut croire qu’elle l’a vécu.
Le talent de ces deux jeunes acteurs plus que prometteurs magnifie les personnages et toute la tristesse de la série, de cette histoire qui est la leur, est d’une beauté magnifique. Dans leurs yeux, l’amour, la passion, la dépression, les doutes, toute la profondeur de leurs personnages s’expriment à l’écran. Ce duo d’acteurs époustouflant mêlé à une cinématographie mélancolique et apaisante, à un scénario qui force à suivre toute la complexité de cette relation aussi belle que triste offre une expérience cinématographique unique.
Un autre détail qui a toute son importance : la bande originale signée Stephen Rennicks. La musique épouse remarquablement l’histoire et les moments, chaque note est une tristesse heureuse. Elle ponctue les scènes avec brio, ne pouvant qu’ajouter un peu plus de valeur à la série.
Mais qui dit relation, implique bien souvent du sexe. Pour autant, nous sommes bien loin des scènes trop rapides ou mal jouées et peu crédibles, de certains films un peu cucu. Le sexe prend une toute autre place dans Normal People. Le talent des deux acteurs donne des scènes d’amour époustouflantes : tout y est si doux et calme, en tant que spectateur, on pourrait presque ressentir leurs battement de coeur.
L’histoire de Marianne et Connell est donc loin d’être joyeuse. Vous y laisserez surement une larme à plusieurs reprises, voire des sanglots. Mais c’est une tristesse qui vaut le coup d’avoir été vécue.
La série fera plus ou moins échos en vous mais elle le fera forcément. Difficile de décrire avec des mots ce que l’on peut ressentir mais une phrase revient au fil des mots. Hemingway disait un jour « we are all broken, that’s how the lights gets in » (nous sommes tous brisés, c’est comme cela que la lumière peut rentrer). Ces quelques mots résument l’expérience procurée par Normal People, voir la beauté dans la tristesse, le toujours dans le jamais. Et concluons sur un conseil : Osez vivre !
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Étudiante en troisième année d’information & communication, passionnée d’actualité et de culture, intéressée par le monde & les gens, je souhaite rejoindre la grande famille des journalistes.