Marché de Noël bordelais : le virus en arrière plan

Marché de Noël bordelais : le virus en arrière plan

Reportage réalisé le samedi 4 décembre 2021.

 

À l’entrée du marché de Noël bordelais, des enfants jouent avec le distributeur de gel hydro-alcoolique qui semble également faire office de cendrier pour les plus grands. Un couple de trentenaires et quelques familles patientent tranquillement à la porte n°2 afin que leur pass sanitaire soit scanné par l’agent de sécurité, avant de pouvoir accéder à la zone délimitée. Un coup de détecteur à objets métalliques plus tard, ils sont entrés, il n’y a pas foule, il n’est même pas midi. Malgré le port du masque obligatoire, les visiteurs parviennent à sentir l’odeur de vin chaud qui règne dans les allées. À Bordeaux, le coronavirus n’a l’air de tracasser personne.

 

Il pleut par averse. Une bâche transparente protège un portant plein de vêtements pour enfant non loin du stand de Vincent, responsable de La Régalade, un snack qui vend des « tulipes » de wrap salé. Pour lui, le vrai problème ce n’est pas la cinquième vague, mais la pluie qui fait fuir les clients. Pourtant, « on essaye d’abriter au mieux de la pluie » assure-t-il. Ça tombe bien, La Ronde des Quartiers de Bordeaux, l’association de commerçants à l’origine de l’événement, a mis en place des mesures pour endiguer l’épidémie qui protègent aussi de la pluie : « À chaque coin gourmand, sa terrasse » couverte. Une famille se régale d’ailleurs des mets de… La Régalade.

 

Après bientôt deux ans de pandémie, les promeneurs se sont acclimatés aux contraintes sanitaires. Pour Mathieu et Sophie, 44 ans, en balade avec leurs fils Mathias, 6 ans et Milo, 8 ans, de toute façon, « on peut avoir peur partout » alors « on fait attention ». Justement, devant le chalet en bois dédié à la vente de fromages locaux, le couple explique : « On aurait préféré venir le soir, mais il y a trop de monde ». Avis partagé par Hania, 35 ans et Florian 38 ans qui avancent la poussette de Léonie, 1 an, vers la sortie en forme d’arche blanc. « On n’est pas trop stressés en général » assurent-ils. Malgré tout, pour cette famille aussi, éviter la foule est plus prudent, « le matin c’est calme, on arrive à circuler sans se marcher dessus »

 

Si pour la plupart des passants, le virus n’est pas un événement, il est bien présent dans la tête de Luc, 55 ans, agent de sûreté chez Eagles Security, chargé de veiller sur l’escalier menant au parking en dessous des Allées de Tourny, en plein centre historique. Au vu de l’évolution de l’épidémie, « on a pas le choix » selon Luc qui veille au « respect du port du masque » instauré  « par décret préfectoral depuis le 27 ». Avec son regard aiguisé, il a repéré quelques hommes aux cheveux grisonnants et à la bouche à l’air libre, « de la mauvaise foi » pour l’agent. D’ailleurs, un peu plus loin, un homme retire son masque pour prendre la pause devant la maison du Père Noël, installée à côté de la zone de vente de sapins.

 

Même si les flâneurs y prêtent de moins en moins attention, le virus a bel et bien eu des conséquences… Économiques surtout, pour Dominique, 31 ans, vendeur de magnets, qui remplace sa compagne à la tête de Lesnotte ce samedi. À côté d’un petit groupe de touristes espagnols, il avoue : « Ça marche un peu moins bien ». Pourtant pas de raison d’avoir peur pour les vacanciers, le chef de La Régalade déclare : « On est tous vaccinés pour pouvoir travailler »

 

Alors malgré l’absence de la peur du virus dans l’esprit des passants, il va falloir penser à la troisième dose du vaccin s’ils veulent continuer à visiter le marché de Noël, ouvert jusqu’au 26 décembre.

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