Le « Bouyon » : Un essor musical qui grandit de jour en jour 

Le « Bouyon » : Un essor musical qui grandit de jour en jour 

Le bouyon, genre musical originaire de l’île de la Dominique, connaît une diffusion remarquable tant au niveau national qu’international, grâce à l’émergence de plateformes telles que TikTok. Ce style musical enjoué et rythmé a su conquérir de nombreux adeptes. Souvent assimilé à une vulgarité voire à une connotation sexuelle par certains, le bouyon demeure une référence musicale stimulante pour de nombreux artistes.

Les origines du Bouyon 

Originaire de l’île de la Dominique, au cœur des Caraïbes, le bouyon incarne un genre musical explosif, né dans les années 1980. Ses rythmes effrénés et captivants, accompagnés de paroles festives en créole ou en anglais, font vibrer les foules à travers le monde. Fusion harmonieuse de diverses influences caribéennes telles que le soca, le zouk et le dancehall, le bouyon se distingue également par l’intégration habile d’éléments de musique électronique. Associé à la joie, à la fête et aux célébrations, le bouyon est devenu un pilier des événements festifs, des soirées endiablées et des festivals dans toute la région caribéenne. Son énergie débordante et son caractère dansant en font un incontournable pour les amateurs de musique entraînante et d’ambiance festive. Au fil des ans, sa popularité n’a cessé de croître, attirant un public toujours plus large et s’installant fermement comme un élément incontournable de la scène musicale des Caraïbes et au-delà. Triple Kay demeure la référence incontestée du bouyon dominicain, transcendant les générations avec son influence musicale intemporelle.

Le succès fulgurant du bouyon s’étend à travers toute la Caraïbe, donnant naissance à des variantes telles que le soca bouyon. Ce dernier connaît une popularité croissante en Guadeloupe, en grande partie grâce à des artistes éminents tels que Suppa, qui ont pris d’assaut la scène musicale. Suppa a joué un rôle déterminant en devenant la figure emblématique du bouyon en Guadeloupe, contribuant ainsi à populariser ce genre musical. Depuis lors, de nombreux artistes guadeloupéens se sont lancés dans l’aventure du bouyon, enrichissant davantage cette scène musicale en plein essor.

Il est important de souligner que le bouyon n’est pas une danse qui mime l’acte sexuel. Bien que certains mouvements de danse puissent être interprétés de manière suggestive, comme le twerk, il est possible de danser sur cette musique de différentes manières, que ce soit en sautillant ou en se laissant emporter par le rythme d’une autre manière. En fin de compte, le bouyon offre une expérience musicale et une ambiance festive où chacun peut s’exprimer à sa manière. Malgré des paroles parfois crues, l’essentiel réside dans le rythme et la mélodie, qui parviennent à faire danser et divertir tout un chacun.

Aujourd’hui, plusieurs noms se démarquent dans le domaine du bouyon, notamment Ridge, Triple Kay, Lestef, Asa Bantan et bien d’autres encore. Une mention spéciale est réservée au beatmaker et producteur guadeloupéen 1t1, qui a produit de nombreuses bandes-sons aux sonorités distinctives du bouyon pour divers artistes. Il occupe désormais une place de choix sur la scène musicale de Guadeloupe, devenant ainsi un pilier incontournable.

Les femmes aux rythme du bouyon

Depuis des années, les femmes investissent également le monde du bouyon. Ghetto Princess, qui a d’ailleurs collaboré avec Suppa, les “Gaza Girl Crew” avec leur titre “Sa ou vlé”, ainsi que les incontournables et indémodables “Yellow Gaza” avec leur célèbre “volé nonm a moun”sont quelques-unes des figures emblématiques. Plus récemment, le groupe “Les Totally Spice’s” a fait son entrée sur la scène musicale, se produisant déjà avec succès en Guadeloupe, en Martinique et même en France, moins d’un an après leur début. On peut parler aussi du groupe “Holly G”, de la chanteuse Yumei , de la populaire Shanika ou encore du duo “Anonymous gyal”.

« Loli loli loli lollipop i can be your lollipop » ces paroles sont parlantes ? Sorti en exclusivité sur les réseaux sociaux et devenu viral sur TikTok, ce morceau, fruit d’une collaboration féminine à 100% (MiiMii x Eloo x Zaza), prouve que les femmes peuvent exceller dans ce domaine, voire surpasser les hommes. Il est ainsi clair que la scène du bouyon n’a jamais été exclusivement masculine, mais a toujours été aussi féminine et dynamique.

Vers une renommée nationale ? Mondiale ?

Depuis l’avènement du réseau social TikTok, cette plateforme offre aux artistes une vitrine pour promouvoir leur musique et se faire connaître auprès d’un large public. TikTok est devenu un moyen de mettre en avant des chansons en exclusivité, ainsi que de suivre les tendances émergentes. On peut voir des personnes du monde entier danser ou chanter sur des morceaux de bouyon.

En France, de nombreuses soirées intègrent des playlists de bouyon et certains artistes se produisent même en showcase, témoignant ainsi de l’expansion et de l’attrait croissant de ce genre musical au-delà de ses frontières d’origine.

A l’heure actuelle, on peut parler d’une apogée du bouyon.

Il est important de distinguer le shatta du bouyon. Originaire de la Martinique, le shatta se distingue par ses sonorités plus lentes. Souvent associé au bouyon ou au dancehall, le shatta offre une ambiance musicale distincte. En revanche, le bouyon se caractérise par son rythme accéléré et dynamique, avec des BPM (battements par minute) nettement plus rapides.

 

Crédits photo : @aquamusicfest.fwi – Instagram

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