La cancel culture : c’est quoi ?

La cancel culture : c’est quoi ?

Pour peu que vous soyez sur les réseaux sociaux, vous avez sûrement entendu parler de la cancel culture ou du fait de cancel quelqu’un. Mais alors, qu’est-ce que c’est vraiment la cancel culture ?

Définition

Le mot cancel nous vient de l’anglais et signifie « annuler ». Le fait de cancel quelqu’un veut donc dire qu’on l’efface, métaphoriquement, bien sûr. La cancel culture, en français culture de l’effacement, c’est donc un mouvement qui vise à dénoncer, afficher et condamner un individu notamment sur les réseaux sociaux jusqu’à ce qu’il soit vu par l’opinion public comme quelqu’un qu’il faut éviter de suivre ou de soutenir.

Twitter ou le tribunal des réseaux sociaux  

Twitter est le réseau social sur lequel il est le plus fréquent d’entendre parler de cancel culture. De nombreuses stars ou personnalités publiques en font régulièrement les frais. L’actrice Zoë Kravitz est un exemple très récent de ce mouvement. Alors qu’elle donnait son opinion sur les évènements qui ont eu lieu pendant la cérémonie des Oscars, les internautes ne partageant pas son avis en ont profité pour fouiller dans le passé de Zoë, pointant sa relation amicale avec le designer Alexander Wong, accusé de multiples viols et agressions sexuelles ou encore son comportement douteux à l’égard de Jaden Smith, un acteur de qui elle est de 10 ans l’aînée. Les internautes se sont donc déchaînés, incitant le plus grand nombre à boycotter l’actrice.

Les dangers de la cancel culture  

Si le principe peut sembler honorable, dans les faits, la cancel culture est loin d’être juste. Le cas de Will Smith semble être une bonne illustration du problème majeur de la cancel culture. L’impact de ce mouvement sur la carrière des personnalités publiques semblent renvoyer à un problème enraciné dans notre société : le racisme. Alors que l’acteur noir Will Smith a été suspendu de l’Académie des Oscars et s’est vu obligé de mettre en pause les projets sur lesquels il travaillait après avoir giflé en direct un présentateur de la cérémonie, les internautes se sont questionnés sur la nature de cette décision. Beaucoup ont pointé du doigts le caractère raciste des faits en soulignant que des acteurs blancs accusés de viols continuaient à être nommé dans de nombreuses cérémonies et a avoir des rôles en tête d’affiche. Le nom de Polanski est également revenu dans les débats. En effet le réalisateur accusé de pédophilie n’avait été radié des Oscars qu’en 2018 soit des années après les faits. De plus, il continue à être nommé et récompensé par de nombreuses académies, comme les Césars. Outre les discriminations mise en lumière par la cancel culture, il y a aussi un danger concernant la santé mentale des victimes. En effet, c’est un véritable acharnement qui a lieu quand les internautes notamment décident de cancel quelqu’un. Cela peut s’apparenter à une humiliation sur la place publique, surtout pour la génération actuellement, tellement connectée aux réseaux sociaux.

La cancel culture, un produit des réseaux sociaux ?  

Il est courant d’entendre que la cancel culture est née après les réseaux sociaux. Pourtant, son origine pourrait remonter à bien plus loin. Durant l’Empire Romain ou encore l’Égypte Antique, le châtiment damnatio memoriae était appliqué dans les cas de hautes trahisons par exemple. Cette sentence était considérée comme pire que la mort puisqu’elle consistait à effacer toute trace de l’individu. C’était alors comme s’il n’avait jamais existé.

Même si la cancel culture n’arrive pas à la même finalité, le but premier peut sembler similaire, prouvant ainsi que l’Histoire se répète, même si elle se modernise.

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